Chapitre 38 : Notre oncle

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A contre-cœur, Thaïs accompagnée d'Emilie, rejoignit la salle de boxe le soir-même. Tandis que Thaïs s'approchait de l'entraîneur, Emilie restait en arrière.

- Ah Thaïs, ton oncle m'a dit que tu devais venir, suis-moi.

Thaïs hésita un instant, il avait l'air de bonne humeur, il ne lui avait jamais parlé de cette manière. Elle jeta un coup d'œil à son amie qui lui faisait signe d'y aller, alors elle suivit son entraîneur.

- Je suis désolé pour hier, mais si j'ai fait ça c'était pour voir ce que tu avais réellement en toi. Ton oncle est venu de nombreuses fois te voir t'entraîner et il était fier. Il m'a donc persuadé que tu avais du talent et qu'il fallait t'envoyer en championnat. Je n'ai pas été difficile à convaincre car j'ai vu tout au long de ces années le potentiel que tu caches.

Thaïs ne dit rien. Elle écoutait son entraîneur, qui pour une fois n'élevait pas la voix contre elle.

- Je veux bien te préparer pour les compétitions de cette année, alors veux-tu te lancer ? La première compétition a lieu en mars, c'est un tournoi qualificatif qui t'enverra en demi-finale puis au championnat de France début mai.

- J'ai le temps pour réfléchir ?

- Dépêche-toi, je te laisse deux jours et on commencera les entraînements pour que tu sois prête.

Thaïs partit après avoir promis une réponse dans les deux jours. Elle semblait perdue face à cette situation. Le coach qui devenait gentil avec elle, qui lui annonçait qu'il voulait l'envoyer en compétition et surtout que son « oncle » était déjà venu à la boxe.

Elle rejoint Emilie, perdue encore dans ses pensées. Elles sortirent de la salle et Thaïs raconta la discussion qu'elle venait d'avoir.

- J'hésite à dire oui, dit Thaïs à la fin de son discours.

- Pourquoi ? C'est super, c'est ce que tu attendais ! Que le coach soit fier de toi.

Thaïs fixait le sol en pleine réflexion, mais elle ne put le faire très longtemps, car Emilie reprit la conversation.

- Il a dit que c'était notre oncle qui l'avait persuadé, c'est ça ?

- Oui, apparemment il est venu plusieurs fois à l'entraînement... mais on ignore toujours qui il est.

Emilie regarda en l'air fouillant dans ses pensées lointaines, mais ne trouva rien.

Thaïs rompit le court de ses pensées :

- Tu sais l'endroit où je vais parfois ?

- Tu veux dire la maison devant laquelle tu viens te réfugier quand tu ne vas pas bien ?

- Oui, répondit Thaïs. Tu te souviens je t'avais parlé de cette maison il y a longtemps, puis on en avait pas rediscuter. A l'époque je pensais que j'avais dû vivre dans cette maison avec ma mère et mon père.

Emilie écoutait, les oreilles grandes ouvertes.

- Mais finalement, j'avais peut-être tort, je me demande si ce n'est pas là qu'habite notre supposé oncle.

Une longue réflexion sur ce bienfaiteur fut alors lancée. 

Dans les jours qui suivirent, les deux amies ne pensaient plus qu'à cet oncle et à cette maison. Cependant, Thaïs ne devait pas oublier la réponse qu'elle devait donner à l'entraîneur. Elle hésitait encore le jour où elle devait lui donner une réponse, finalement elle se dit qu'elle n'avait rien à perdre, au contraire tout à gagner. Ainsi, elle répondit qu'elle était prête à se battre pour remporter le championnat de France, ce qui mit de bonne humeur son entraîneur.

La décision prise, Thaïs et Emilie pouvaient reprendre le fil de leurs pensées, à savoir l'identité de leur sauveur. Elles allaient peut-être bientôt percer le secret de cet homme si généreux. En cours, elles ne suivaient plus rien, elles parlaient sans arrêt d'un plan pour prendre le propriétaire de la maison sur le fait et qu'il leur révèle enfin que c'était lui qui les aidait depuis le début de l'histoire et pourquoi l'avait-il fait. Plus les semaines passaient et plus le portrait du bienfaiteur se dessinait dans la tête des fillettes. D'après elles, l'homme devait avoir une forte personnalité pour persuader l'entraîneur de boxe de prendre deux filles dans ses rangs, lui si macho.

A l'arrivé de décembre, le mois préféré des filles, Emilie pensa à quelque chose d'étonnant.

- Thaïs, écoute ! Et si en fait, notre bienfaiteur qui se fait passer pour notre oncle était véritablement un de nos oncles ?!

Thaïs sourit à cette idée qu'elle trouva tordue, mais ce sourire s'effaça deux secondes après.

- Mais le tien ou le mien ?

- Tu m'as dit que tu connaissais la maison, si l'homme habite réellement là et que tu connais l'endroit, c'est que ça doit être ton oncle. Thaïs, tu as peut-être de la famille dans cette ville !

Cette dernière ne répondit rien, elle avait apparemment perdu l'usage de sa voix. Elle faisait pleins de gestes incompréhensibles sans sortir aucune parole. Elle ne dit pas un mot du reste de la journée, trop occupée à réfléchir. De son côté, Emilie avait maintenant l'habitude de ces moments de silence, ainsi elle ne dit rien non plus pour ne pas couper les longues réflexions de son amie. Et puis de toute façon elle savait très bien sur quoi elle réfléchissait et n'avait pas besoin de la questionner.

Après une bonne nuit de réflexions, Thaïs ouvrit enfin la bouche, elle avait trouvé ce qu'elle cherchait.

- On y va quand ?

- Je te propose d'y aller après le Nouvel An, au lieu d'aller en cours, on ira voir la maison, on y entrera et chercherons des indices, dit Emilie.

- Pourquoi pendant les cours ?

- Réfléchis, il y aura moins de monde pour nous voir entrer dans la maison. 

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