Chapitre 27 : Ne pas oublier

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Il était 21h quand les deux amies rentrèrent à leur cabane et pourtant elles n'avaient pas l'air fatigué, au contraire elles étaient pleines d'envie ce soir-là. L'envie de se battre. Au fur et à mesure des semaines et des séances, la boxe leur avait redonné un souffle de vie. En particulier, ce fameux slogan. A présent, elles tentaient de faire abstraction de leurs problèmes de l'été passé comme si ces évènements n'étaient jamais arrivés. Elles réussissaient même à oublier leurs parents pendant les entraînements. Elles étaient si heureuses.

Certains soirs, cela leur arrivait de ne pas manger, car celles-ci devenaient trop occupées à revoir les exercices faits à l'entraînement tout en imaginant le garçon qui les avait embêtées, quelques jours plus tôt, comme s'il était un punchingball.

Tous les jours où elles n'avaient pas entraînement, elles s'exerçaient après l'école. Une liaison parfaite entre plaisir et défoulement.

Le mardi suivant, elles commençaient à se déplacer un peu plus allant sur la droite, sur la gauche et aussi en avant et en arrière suivant les instructions précises de leur entraîneur.

Ce dernier les reprenait sans cesse dès qu'un déplacement n'était pas assez rapide ou lorsqu'il manquait d'équilibre : « Plus vite, brunette ! », « Tu le fais mal, réfléchis un peu, blondinette ! » « Fait attention, tu vas finir par tomber... et voilà ! » « Ecoutez-moi gamines ! ».

Au contraire de ce que certains pourraient penser, les deux filles ne voyaient pas là un acharnement, mais une aide. Elles voulaient à tout prix tout connaître et tout maîtriser à la perfection. Ainsi, elles l'écoutaient toujours sans rechigner et faisaient tout leur possible pour ne plus recevoir de telles remarques. C'était des entraînements si intenses qu'elles rentraient chez elles exténuées.

Ceci dit, ces entraînements avaient été plus que bénéfiques. En deux mois seulement, leur équilibre s'était tellement améliorer qu'aucune ne tombait plus à présent et elles avaient gagné en rapidité dans les déplacements qu'elles répétaient sans cesse.

Les deux amies devinrent vite douées, ce qui surprit l'entraîneur, mais ce dernier ne cessait de les critiquer. A chaque entraînement il les reprenait : « Plus viiiite ! » ou « Attention à tes pieds ou tu vas tomber ! ».

Très sympa ce coach. Au fond, il donnait l'impression de ne pas aimer les filles en général, alors une question se posait : pourquoi les avait-il acceptées ici dans ce cas ?

Emilie et Thaïs s'entraînaient de plus en plus, chaque temps libre devenait un temps d'entraînement. Elles voulaient lui montrer qu'elles pouvaient être fortes et rapides, un mental d'acier se développa alors dans leur esprit.

Les fillettes n'avaient pas oublié le slogan annoncé au bout du deuxième jour : « On ne peut combattre si on ressent quelque douleur ». Elles appliquaient ces mots à la perfection. Douleur physique ou morale, elles les évitaient toutes. Pour elles, il devenait indispensable d'appliquer à la lettre le slogan. Elles mirent au point cette technique au sein de l'école, où dorénavant elles cachaient leurs sentiments, qu'elles pensaient les affaiblir.

Un jour du mois de Novembre, le garçon de 4ème s'avança vers elles, comme à son habitude.

- Salut, dit-il.

Elles ne répondirent rien. Mais, il insista et comme elles ne disaient toujours rien, il commença à s'énerver.

- J'ai dit salut !

- S'lut.

Il ne supporta pas qu'elles lui répondent sur ce ton sans le regarder, ainsi il se mit plus en colère.

- Oh laisse-nous tranquille, lança Emilie.

Il fît les grands yeux, aucune personne n'avait eu un jour l'audace de lui dire ça.

- Gamines, vous savez qui je suis ?

- Un mec.

- Oui, mais je suis en 4ème, donc vous devez me respecter et me filer vot' goûter.

Cette fois-ci, ce sont les petites 6èmes qui dessinèrent sur leur visage deux yeux surpris.

- Tu ne nous fais pas peur !

Le jeune garçon les fixa.

- Ah oui ?

Il attrapa Thaïs par le bras et avec l'autre main lui agrippa fort son menton. La fillette ne montrait aucune peur. Elle restait stone bien qu'il la serrât fort et qu'en la compressant de cette manière il lui faisait mal.

- Gamines.

Et il la frappa au visage. Un direct en plein dans le nez maintenant en sang. Il la lâcha ensuite et partit.

Thaïs ne répliqua pas, elle ne bougeait pas non plus, seulement une petite larme s'était échappée de son œil. Son nez pourtant en sang, elle n'y apporta aucun mouchoir. Emilie resta aussi sans bouger pendant un instant.

La boxe ne leur avait-elle rien apporté depuis ces plusieurs mois ? Mais ce qu'elles ne comprenaient pas c'était leur progression si rapide, et là rien... Thaïs n'avait même pas su se défendre face à cet énergumène sans cœur.

Cependant, une seule chose pouvait la faire sourire. Elle n'avait pas montré sa douleur.

Les deux amies s'entraînèrent plus encore après cet épisode, afin de devenir les meilleures. Elles se devaient de renforcer leurs défenses. Leurs entraînements, que ce soit chez elles ou au club, redoublèrent une fois de plus d'intensité. 


**************** RDV vendredi pour la suite ! 😉

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