Les Inséparables

Chapitre 19 : La rentrée

Driiing...driiing...driiing...

Au son du réveil, les fillettes sortirent de leurs rêves où elles étaient plongées dans un monde joyeux. La peur n'existait pas, seuls les rires des enfants résonnaient. Mais, la sonnerie du réveil les fit revenir dans la véritable dimension, celle qui est souvent injuste avec certaines personnes.

Il était 7h30, ce matin-là. Le calendrier, posé sur la table, indiquait que le 2 Septembre était arrivé.

Les jeunes filles ne tardèrent pas à se lever si impatientes de commencer cette journée. Descendue du lit la première, Thaïs ouvrit aussitôt le petit rideau de la seule fenêtre de la cabane. Immédiatement, la cabane fût inondée des rayons du soleil.

A travers l'ouverture, Thaïs redécouvrait le magnifique tableau de verdure aux multiples teintes. Les fleurs étaient plus belles que jamais en cette journée d'été. Thaïs leva ses yeux vers le ciel qu'aucun nuage ne recouvrait. Le ciel était d'un bleu aveuglant.

- Bon debout Emilie !

Cette dernière retira ses draps avec regrets en entendant son nom, puis descendit l'échelle de son lit. Malheureusement pour elle, elle avait mal dormi et était incroyablement fatiguée. Toute la nuit celle-ci n'avait pas arrêté de se réveiller, impatiente d'arriver au petit matin. Mais en admirant la forêt par la fenêtre, Emilie oublia les regrets de son matelas douillet.

Le petit déjeuner vite avalé, la douche, le brossage des dents, l'habillement fait, elles quittèrent leur forêt pour rejoindre la ville.

55 minutes à pied plus tard, elles se tenaient bien droites devant le collège Emile Zola, devant lequel une foule d'élèves attendait déjà l'arrivée de la Principale.

Quelques minutes passèrent avant qu'une petite dame ne sorte de l'établissement. Les cheveux soigneusement attachés en queue de cheval et les lunettes sur le nez lui donnaient un air sévère, mais la touche de rouge à lèvres rouge pétant et un décolleté raisonnable étaient en complet décalage avec ce look strict.

- Bonjour à tous chers nouveaux élèves, je suis la Principale, Mme Villena.

La foule lui répondit en chœur « bonjour » sur son même ton enthousiaste.

- Bien, cette année vous allez donc suivre des cours dans ce collège, ainsi il va falloir respecter les règles de cet établissement, reprit la Principale. Premièrement, les téléphones portables doivent être éteints dans l'enceinte du collège, sous peine de vous le faire confisquer si jamais il sonne ou que vous l'utiliser.

Ces premiers mots refroidirent l'assistance. La Principale énuméra, par la suite, d'autres règles de l'établissement :

- Le collège accueille les élèves à partir de 8h00 jusqu'à 17h00 et les cours commencent dès 8h30 et finissent à 17h00. Pour le mercredi, les cours se terminent à 12h30.

Je vous demande également de respecter les locaux et le matériel scolaire, sous peine, si dégradation, d'être sanctionné.

Avec autorisation d'un parent ou d'un titulaire l'élève peut sortir de l'établissement avant l'heure s'il a fini les cours, sans cette autorisation, il est obligé de rester à l'intérieur de l'enceinte de 8h30 à 17h. S'il en est ainsi, il sera alors pris en charge par les professeurs ou les surveillants.

En ce qui concerne les élèves en retards ou absents, il leur faudra se présenter à la vie scolaire afin de justifier leur cas. Un mot des parents sera requis. Sachant également que tout retard non justifié pourra être sanctionné.

Autre information importante, l'infirmerie est ouverte toute la journée, et ce, tous les jours de la semaine scolaire, de 9h30 à 17h, et le mercredi de 9h30 à 12h.

Le discours de la Principale terminé, celle-ci laissa la parole au Conseiller Principal d'Education, chef de la vie scolaire.

- Bonjour, je suis votre CPE, Mr Malouin.

Sa présentation fût longue et si inintéressante que les élèves s'endormaient à l'entendre, puis Mme Villena reprit la parole d'une voix si claire et puissante qu'elle réveilla l'assistance :

- Je vous souhaite une bonne année entre nos murs ! Je vous invite à présent à rentrer pour découvrir vos classes.

En arrivant dans la cour, les élèves se précipitèrent sur les listes accrochées sur le mur du préau. Les deux amies se faufilèrent un chemin dans la foule pour rejoindre les feuilles et découvrir leur classe. Certains autours d'elles pleuraient, d'autres sautaient de joies en découvrant que leurs amis étaient dans leur classe.

- Mon nom est là ! cria Emilie à son amie.

Cette dernière la rejoignit et se mit aussitôt à chercher son nom dans la même liste.

- Je ne me vois pas... s'inquiéta la fillette.

- Thaïs, ton nom est Adler, tu es en haut de la liste, dit Emilie en voyant son amie regarder vers le bas de la feuille.

Elle leva alors ses yeux verts sur le haut. Son nom y était inscrit sous celui d'Emilie.

- C'est quelle classe ? demanda Thaïs.

- 6èmeB.

Toutes sourires, les jeunes filles rejoignirent leur rang de classe. 5 minutes plus tard, une grande femme aux traits doux se posta devant les 6èmeB.

- Bonjour à tous, suivez-moi, dit-elle, après avoir vérifié que le compte des élèves était bon.

La dame fît entrer ses nouveaux élèves dans une salle de classe au rez-de-chaussée.

Puis, les enfants installés où bon leur semblaient, la grande femme commença son discours.

- Je suis votre professeure de mathématiques, Mme Landuret. Je vais commencer par faire l'appel et vérifier votre régime pour le midi... Bien... Emilie Adler... demi-pensionnaire.

- Oui.

- Thaïs Adler... demi-pensionnaire.

- Oui.

- Lucas Bertrand... externe...

Emilie n'écoutait déjà plus la professeure. La main soutenant sa tête, elle songeait en regardant par la fenêtre. Le ciel lui semblait tout près d'elle, comme si elle pouvait le saisir. Saisir les rêves. Ce qui lui importait à ce moment était de pouvoir tenir entre ses mains un seul rêve. Voir ses parents. Leur parler. Elle le souhaitait de tout son cœur, de tous ses membres... pourtant rien ne se passait. Ses parents demeuraient insaisissables. Une larme vint caresser la joue de l'enfant. Elle revoyait à présent ses deux parents qui lui souriaient, avant que les mafieux ne sonnent à la porte.