Un matin de Décembre alors qu'il neigeait de minuscules flocons, Emilie n'alla pas s'entraîner pas comme chaque matin. Elle sortit de la cabane, un sac à la main, laissant Thaïs qui dormait encore profondément.
Elle rejoignit la ville, sortant de la belle forêt de blanc vêtu. La ville n'avait pas le cadre idyllique de la forêt, la jeune fille ne sentait que la pollution dans l'air froid. Elle traversa la route sur laquelle de nombreuses voitures roulaient.
Elle se rendit au Centre Commercial où les deux vigiles habillés de noir gardaient comme chaque jour l'entrée, mais elle n'avait plus peur de les voir.
Arrivée à l'intérieur, Emilie jeta des coups d'œil alentour, ne sachant pas dans quel magasin entrer. Elle avait encore du mal à savoir ce qu'aimait son amie. Elle se décida enfin à pénétrer dans le magasin de vêtements lequel elles avaient volé au début de l'été. La vendeuse fit un sourire à Emilie lorsque cette dernière entra. Signe que la vendeuse ne leur en voulait plus depuis qu'elles étaient revenues la payer.
Emilie fit le tour des rayons, puis réfléchit longuement entre une écharpe blanche incrustée de paillètes et un bonnet bleu en laine. Elle se résolut à prendre le bonnet qui allait sans doute s'accordé parfaitement à la tignasse blonde de son amie.
Elle paya le bonnet et sortie du magasin, toute contente de son achat. Elle avançait toute guillerette dans le centre commercial. C'est alors que le regard de la jeune fille fut attiré par la vitrine d'une boutique de poupées. Elle s'arrêta devant celle-ci, l'admirant. Dans la vitrine trônaient de magnifiques poupées de collection. Ces dernières lui rappelèrent une histoire touchante que Thaïs lui avait racontée. Elle entra alors dans le magasin.
La jeune fille blonde avait eu une poupée appartenant autrefois à sa mère. Malheureusement, lors de son enlèvement par les mafieux, le jouet était resté sur place.
Thaïs lui racontait souvent cette histoire. Elle y tenait beaucoup.
Emilie se dit qu'il fallait faire un geste, elle voulait lui offrir une poupée pour Noël ! Fallait-il encore choisir la bonne.
- Bonjour, voulez-vous un renseignement mademoiselle ?
- Bonjour, madame, répondit la fillette. Oui s'il-vous-plaît. Je voudrais une poupée pour mon amie. Elle en avait une avant qui était à sa mère mais elle l'a perdue.
- Oh je vois, conversa la vendeuse. Quel modèle voudriez-vous ?
Emilie ne savait pas. Elle hésitait à en choisir une qui ressemblait à l'ancienne. Peut-être qu'elle aimerait, ou peut-être que ça la rendrait triste.
- A quoi ressemble votre amie ? demanda la jeune dame.
- Elle est blonde avec des yeux verts. Taille comme moi.
La vendeuse tendit son bras vers plusieurs poupées aux cheveux blond. Elles avaient différentes teintes de blond : l'une était couleur paille, une autre blond platine, une suivante avait les cheveux dorés ou encore un blond glacé.
- Qu'en dites-vous de celles-ci ?
Emilie réfléchit. Puis se décida pour celle à la chevelure blonde couleur paille et épaisse qui lui rappelait celle de son amie. Elle portait une jolie petite robe rouge fleurie et chaussée de mignonnes sandales blanches à boucles. Emilie la trouvait d'une beauté éblouissante.
- Je peux avoir un paquet cadeau s'il-vous-plaît ?
- Oui je vous le fais, répondit la vendeuse à la caisse en souriant.
Pendant que la jeune fille payait, la dame emballait la poupée dans un joli papier bleu clair et blanc.
- Bonne journée à vous mademoiselle, adressa-t-elle à la fillette lorsqu'elle lui tendit le paquet, préalablement mis dans un sac.
Emilie lui rendit son sourire puis se tourna vers la sortie. Quand tout à coup, cette dernière aperçut au loin Thaïs ! Ainsi, elle se dépêcha de sortir du magasin. Elle courut en direction de l'autre sortie du Centre, espérant que Thaïs ne la voit pas. Elle qui avait dû avoir la même idée qu'Emilie.
Enfuie de la galerie commerciale, Emilie put ralentir et marcher tranquillement en rentrant jusque chez elle. Au moins, elle était sûre de ne pas trouver son amie à la cabane avec ses paquets cadeaux, et aurait tout le temps pour les cacher.
De son côté, Thaïs savait exactement le cadeau qu'elle voulait pour Emilie, l'achat fut alors assez rapide. Toutefois, sortant du Centre Commercial, ses paquets à la main, elle éprouva le besoin de se promener en ville avant de rentrer, car elle avait l'impression de connaître cette ville et voulait en avoir le cœur net. Au parc, elle s'assit sur une balançoire et réfléchit.
Pourquoi connaissait-elle cet endroit ? Cela n'avait pas de sens, elle n'était jamais partie en vacances avec son père, le pauvre gagnait mal sa vie.
- Je peux avoir la balançoire ? J'attends depuis tout à l'heure !
Un petit garçon d'environ 8 ans se tenait debout devant elle. Perdue dans ses pensées, elle ne l'avait pas remarqué plut tôt. Elle lui laissa donc la place et continua sa promenade.
Ses réflexions la ramenèrent devant la maison qu'elle avait vu le jour où la police les coursait. Elle s'assit en tailleur sur le trottoir faisant face à la maison. Elle pensait qu'elle était sûrement venue une fois ici. Peut-être qu'un oncle ou une grand-mère résidait là... La fillette se rappela ensuite sa mère, qu'elle n'avait jamais connue... ses pensées devinrent maladroites. Et si sa mère avait habité là avec son père et elle... avant qu'elle ne parte loin de sa famille... après tout, son père lui avait dit que sa mère était morte lorsqu'elle avait 3 ans... ça pouvait être ça... mais oui ! Sûrement ! Cette maison, elle ne se la rappelait pas pour rien ! Elle avait habité ici avec sa maman et son papa, lorsque tous deux étaient encore en vie ! Thaïs sourit à cette pensée si belle. Elle en fut émue. Elle s'imaginait maintenant dans le salon – qu'elle apercevait par une fenêtre – aux côtés de ses deux parents heureux. Thaïs et sa petite bouille jouait sur le tapis avec ses parents.
Elle ignorait si ce qu'elle pensait était vrai, mais peu importe à présent car elle savait la plus belle chose au monde pour elle. Elle avait habité dans cette maison avec sa mère et son père. Ici, se trouvait un souvenir de sa maman et de son papa.
Elle contempla la maison un long moment. La nuit commençait à tomber. Elle n'avait pas quitté son trottoir ni la maison des yeux, bien que des passants l'observaient étrangement. Une voiture arriva et se gara devant la maison. A ce moment, Thaïs comprit qu'il était temps de partir.
Sur le chemin du retour, ses pensées ne quittaient toujours pas son esprit. Même lorsqu'elle rentra à la cabane.
- T'étais où !
Emilie venait de lui sauter dessus. Mais, Thaïs encore perdue dans ses pensées ne fit pas attention à cette remarque. Emilie la secoua alors pour la faire revenir à la réalité.
- T'étais où ! répéta la jeune fille d'une voix apeurée.
- Désolée, j'ai pas vu le temps passé...
- J'étais inquiète ! Je suis sortie pour te chercher... mais aucune trace de toi ! J'ai cru que tu n'allais pas bien !
- Ça va, répondit Thaïs d'une voix encore rêveuse.
- Qu'est-ce que tu faisais ?! Tu avais l'air triste...
- Comment tu peux avoir senti ça ? remarqua Thaïs. Tu n'étais pas là.
Emilie réfléchit une seconde. C'est vrai comment pouvait-elle savoir ça... elle dit qu'elle l'avait senti... comment ça ? Senti au plus profond d'elle-même comme si elle avait été l'espace de quelques instants Thaïs elle-même ? Trop étrange pour que ceci soit réel. Peut-être l'avait-elle imaginé et que comme par hasard cela était véridique.
- Je sais pas, répondit simplement Emilie. Alors ça va ?
- Oui, je me suis juste promenée... ne t'inquiète pas.
Thaïs voulut lui dire à quoi elle avait songé tout l'après-midi, mais elle pensait que son amie ne comprendrait pas, qu'elle essaierait de lui montrer que cela ne pouvait être vrai. Ainsi, elle ne lui dévoila rien.
Emilie aperçut finalement le sac en papier que tenait fermement son amie, mais ne lui en dit pas un mot. Seulement, elle souria en coin.

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Les Inséparables
أدب المراهقينElles ne se connaissaient pas, et pourtant vont devenir les meilleures amies du monde à travers les barreaux d'une prison. Thaïs et Emilie ont 11 ans et viennent de se faire enlever par une organisation mafieuse après avoir assistées au meurtre de l...