Les Inséparables

Chapitre 46 : Ce bienfaiteur...

Dans le bureau, seuls la Principale et l'homme faisaient entendre leur voix. Thaïs se contentait de fixer son tuteur. Une colère, non, une fureur tentait de sortir de son corps, mais elle se retenait. Elle n'allait tout de même pas lui sauter dessus devant la Principale. Trop étrange.

- Thaïs, il ne faut pas recommencer ce genre de chose.

Mme Villena s'adressait maintenant à elle. Thaïs dû sortir de ses songes pour lui répondre.

- Oui, madame.

- Je suis sérieuse, encore une bêtise de ce genre et tu es expulsée du collège.

Thaïs acquiesça.

- Comme ton camarade, tu seras renvoyée 10 jours consécutifs avec des heures de retenues lorsque tu reviendras, reprit la Principale d'un air grave.

Thaïs acquiesça une seconde fois. Les adultes se levèrent, Thaïs les imita. Mme Villena et le bienfaiteur se serrèrent la main, puis Thaïs quitta le bureau, accompagnée de l'homme.

Avant de sortir de l'établissement, Thaïs passa par l'infirmerie pour panser ses plaies. Soignée, un bandage un poignet droit, Thaïs pu enfin partir, aux côtés de son tuteur.

Emilie attendait son amie devant le portail du collège. Elle vit enfin Thaïs revenir... mais au lieu d'être heureuse, elle eut un haut-le-cœur. Pourquoi cet homme accompagnait son amie ? Ça ne pouvait pas être possible. Non. Cet homme ne pouvait pas être celui qui les aidait depuis bientôt quatre ans. Emilie refusait tout bonnement de croire à cette hypothèse plus que farfelue. Thaïs et le bienfaiteur s'arrêtèrent devant Emilie, la jeune fille dû alors s'extirper de ses pensées.

- Venez, dit l'homme.

Les fillettes l'écoutèrent. Elles souhaitaient des réponses. Ils marchèrent tous les trois en silence jusqu'à ce que Thaïs ose enfin :

- Qu'est-ce que c'est que tout ça ?

- Je suis votre sauveur, dit-il d'un air amusé.

Emilie et Thaïs se regardèrent perplexes.

- Pourquoi tu nous aides ? questionna Emilie.

- T'as tué mon père et tu crois que je vais te suivre gentiment ?!

- Calme-toi Thaïs, ce n'est pas moi qui ai tué ton père.

Le silence revint. L'homme parlait d'une voix très calme. C'est alors qu'Emilie s'arrêta net après avoir attrapé le bras gauche de son amie.

- C'est un coup monté. Faut pas lui faire confiance, dit-elle.

Thaïs regarda Emilie perplexe. La jeune fille à la chevelure blonde ne comprenait rien à cette histoire. Comment cela était-il possible ? Comment cet homme était-il devenu leur bienfaiteur et ce, pendant toutes ces années ? Un mafieux les kidnappe, puis devient leur tuteur ? Impossible. Cela ne ressemblait en rien à une réalité. Trop étrange. Trop suspect. Emilie devait avoir raison. Il ne fallait pas accorder de confiance à cet homme.

Ce dernier fixait les fillettes, attendant qu'elles daignent le suivre.

De leur côté, les deux amies ne voulaient plus rester en sa présence. Elles se regardaient toujours, un coup d'œil vers l'homme, puis les yeux dans les yeux, elles coururent en sens inverse.

La fuite. Ça souvent été leur solution. Le combat était généralement aussi une solution possible pour elles. Mais, aujourd'hui, elles faisaient face à un mafieux. Les personnes qu'il ne vallait mieux pas attaquer. Aussi facile pour eux de dégainer un revolver que ça l'était pour les plus grands bandits du Far West. Donc, la fuite semblait la meilleure réponse, la seule même, face aux mafieux... comme toujours.