Chapitre 16 : Événements étranges

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Une semaine passa, puis deux et trois semaines. Ce fut long.

Les petites filles passèrent tout le mois de Juillet au cœur de la nature. Elles ne sortaient que peu de temps chaque jour. Leurs sorties se limitaient à chercher à boire et à manger. Et de peur de se faire arrêter par la police depuis leur vol au centre commercial, elles n'eurent plus non plus le courage d'aller jusqu'en ville. Les deux amies ne profitaient des rayons du soleil qu'à travers la petite ouverture de la cabane. Elles avaient tellement maigri en ces quelques semaines que les habits volés étaient devenus trop grands. Il était difficile de différencier leurs bras de leurs cuisses. Sans savon, leurs cheveux étaient gras et manquaient considérablement d'une brosse. En outre, elles étaient complètement déconnectées du monde moderne. Durant leurs courtes sorties, elles ne croisaient personne. Elles se retrouvaient toujours seules au bord du lac et ne voyaient plus la tigresse. L'animal semblait avoir disparu depuis son apparition dans la cabane abandonnée.

Un jour, à la mi-Août, alors que les fillettes retournaient à leur refuge après avoir partiellement rempli leur estomac, elles remarquèrent que quelqu'un était venu chez elle. Il avait nettoyé la cabane et amené de nouveaux meubles. Et leur petite fenêtre avait à présent une vitre...

Doucement, les jeunes filles avancèrent jusqu'à la porte qu'elles ouvrirent avec prudence.

A l'intérieur de leur abri, la poussière avait disparu pour leur plus grand bonheur. De plus, devant la table qui se trouvait sous la fenêtre, une seconde chaise en bois était apparue. Un nouveau lit en bois également, superposé avec un second lit en-dessous, avait élu domicile dans la cabane. Les jeunes filles s'avancèrent avec prudence pour mieux admirer cette vitre qui garderait le peu de chaleur à l'intérieur. Thaïs, elle, s'assit sur le lit. Elle s'y enfonçait avec tellement de douceur qu'elle s'y allongea. La voyant, Emilie s'assit à côté.

Toutes deux se regardèrent, pleins de questions s'entrechoquaient dans leur cerveau. Qui avait pu leur améliorer leur refuge ? Et surtout comment cet inconnu les avait trouvées ? Pourquoi les aidait-il ? Comment avait-il pu faire tout ce travail en peu de temps ? Elles ne quittaient presque jamais la cabane et dans le cas où elles le faisaient elles n'étaient absentes qu'une vingtaine de minute. Cependant, elles ne réfléchirent pas longtemps, emportées par la fatigue extrême et allongées dans un lit si moelleux, leurs yeux se fermèrent pour une longue sieste.

Le lendemain, les jeunes filles ne sortirent pas à cause de cet inconnu. Elles se laissèrent mourir de faim cette journée-ci. Elles ne voulaient plus quitter leur abri de bois, mais le jour suivant, leur ventre grondait si fort qu'elles se résolurent à sortir pour cueillir quelques bons fruits et boire au lac.

Lorsqu'elles rentrèrent, de nouveaux changements avaient eu lieu.

A droite de l'entrée de la cabane, les fillettes purent apprécier de voir le nécessaire pour cuisiner. Un réchaud, un garde-manger rempli de nourriture, ainsi que deux placards. Thaïs ouvrit un placard et y découvrit quatre assiettes blanches, quatre bols et quatre verres transparents. De son côté, Emilie ouvrit un tiroir rempli de couverts. Elle se jetèrent un regard surpris et heureux à la fois.

Toutes deux distinguèrent ensuite un objet sur la table. Une feuille blanche... Non une enveloppe. Prudemment, elles avancèrent jusqu'à la table de bois. Rien n'était inscrit sur l'enveloppe, elle était blanche comme neige. Thaïs la prit, mais hésita à l'ouvrir. Son amie n'eut pas non plus le courage de le faire pour découvrir ce qui se cachait à l'intérieur.

Emilie et Thaïs s'assirent côte à côte sur le lit du bas, si moelleux. Grâce à tous ces nouveaux meubles, elles dormaient enfin convenablement et pouvaient dorénavant manger à leur faim. La jeune tête blonde tenait toujours l'enveloppe dans ses mains. Les deux amies fixaient ce mystérieux courrier. Qui donc les connaissait ? Cela devenait préoccupant. Pourquoi les avait-il aidées à améliorer leur refuge ? Cela n'avait aucun sens.

Les InséparablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant