— Beth ? me fais-je apostrophée.
Ashley ? Je me débarrasse de mes larmes pour mieux observer qui est devant moi. Ashley. Je lui saute dans les bras et fonds une nouvelle fois en larmes. Elle me serre fort dans ses bras. Elle ne dit rien pendant un moment. Elle se contente juste de me réconforter.
Une fois la crise passée, on s'allonge dans l'herbe. Elle ne dit pas un seul mot. Elle est là, c'est ce qui compte.
— Merci d'être là Ashley, hoqueté-je, la voix mal assurée. Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu es censée être à l'hôpital, les chefs vont te prendre en grippe si tu continues à t'absenter.
— Et bien, sache que j'ai pas mal de vacances à poser donc, après l'accord des chefs, je t'ai rejointe, dit-elle simplement. Tu es ma meilleure amie. Je me suis dit que si tu avais rompu avec Jordan, c'est que quelque chose n'allait pas. Je sais que tu l'aimes alors pourquoi lui avoir dit le contraire ? tique-t-elle, l'incompréhension se lisant sur son visage.
— Il t'en a parlé ?
— Il pensait que je pourrais comprendre pourquoi tu l'as quitté mais ce n'est pas le cas. Depuis que tu es revenue ici, tu n'es plus la même. Toute cette histoire avec ton ancêtre et tes parents... je sais que ça te perturbe mais ce ne sont que des contes pour enfants, revendique-t-elle.
— Ce sont plus que des contes pour enfants Ash. Depuis votre départ, il s'est passé pas mal de choses, lui avoué-je.
Je regarde Ashley. Alors que je m'apprête à narrer ce qu'il s'est passé, nous sommes interrompues par Jamie, qui accoure vers nous.
— Salut Ashley. Beth, qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi es-tu en larmes ? s'inquiète-t-il.
Mes larmes recommencent à couler. Je souffle un bon coup et entame mon récit au risque qu'ils me prennent pour une folle. Je ne les regarde pas une seule fois. Si je vois une once de doute ou de peur dans leur regard, je n'arriverai pas à finir mon histoire d'horreur.
Je n'oublie rien, ni même le meurtre de Ben. A quoi bon ? Si ils me prennent pour une folle, autant que ce soit jusqu'au bout. Quand j'ai fini de tout leur raconter, je lance un regard vers eux, et surtout ma meilleure amie. Elle regarde le ciel, les sourcils froncés. Enfin, elle finit par parler.
— Je crois en Dieu, tu le sais mais je sais que toi non. Il n'y a que deux possibilités du coup. Soit, tu es devenue complètement folle, soit cette ville est encore plus dingue que tu ne le disais.
— Je crois que je préférerais être folle, pour être franche.
— Si Jordan était au courant, il serait à tes côtés, m'assure-t-elle.
— Je suis d'accord avec Ashley. J'ai beau ne pas le porter dans mon cœur parce qu'il a réussi là où j'ai échoué avec toi mais il t'aime et je pense qu'il voudrait être là à te soutenir, admet Jamie.
— Ou alors il se dirait qu'il a eu de la chance qu'on ait rompu. Il ne croyait pas en l'histoire que tu nous a racontée, Jamie.
— Tu sais très bien qu'il te suivrait en enfer s'il le fallait parce que, même s'il ne croit pas en cette légende familiale, il croit en toi, s'obstine ma meilleure amie, fervente défenseure de notre couple.
— C'est pour ça que je ne lui ai rien dit. Très franchement Ash, je suis surprise que, même toi, tu me croies, m'étonné-je. Ou même toi Jamie.
— Il y a une chose que je ne t'ai jamais dite Beth. C'est Madame Greenwich qui m'a incité à te raconter l'histoire de ta famille encore et encore. À chaque fois que je l'abordais, tu semblais avoir oublié alors je te la racontais à nouveau et tu oubliais. Après un certain temps, j'ai arrêté. Quand ta mère est morte, j'ai été tiraillé par l'idée de t'en faire part mais tu souffrais déjà tellement que... que je ne pouvais pas t'infliger plus de peine, avoue mon ancien petit-ami.
— Tu y croyais ? À cette histoire je veux dire.
— Madame Greenwich me paraissait effrayante mais je n'arrivais pas à croire qu'elle puisse venir sur ça. Donc, j'imagine qu'inconsciemment, j'y croyais.
Ashley me prend mon bras et pose son menton sur mon épaule.
— Que cette histoire soit vraie ou fausse, comme je l'ai dit, je sais que tu n'es pas croyante Beth alors, si tu crois à cette histoire, c'est qu'il doit y avoir un fond de vérité. Donc, je suis prête à te suivre en enfer.
— Pas besoin de gâcher deux vies. Tu vas retourner à Baltimore et être le meilleur chirurgien de l'Hôpital et peut-être même du monde entier, la reprends-je.
— Cette place t'est réservée, décrète-t-elle. Et de toute façon, si tu pars, tu ne vas pas gâcher qu'une vie mais des milliers, et quatre en particulier. Celle de ta tante, la tienne, celle de Jordan et la mienne. Tu penses vraiment qu'on peut vivre sans toi ? Tu es ma meilleure amie, tu es comme une fille pour Faith et tu es le grand amour de Jordan. Nos vies ne seront pas les mêmes sans toi.
— Ce n'est pas aussi simple Ashley. La seule qui doit payer le prix c'est moi. C'est la tare de chaque ainé de chaque génération, assuré-je avec dépit.
— Je ne peux pas imaginer qu'il n'y ait aucune autre solution. Il y en a une et on va la trouver. Tu peux en être sûre. En attendant, tu vas rappeler Jordan et tout lui expliquer, m'ordonne-t-elle.
— Non ! Il en est hors de question ! Ça le mettrait en danger. Tout comme toi. C'est pour ça que tu dois retourner à Baltimore. Si tu tentes quoi que ce soit pour m'aider, tu vas en mourir ! Je suis contente que tu sois là mais je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, protesté-je, inquiète de ce qu'il pourrait lui arriver.
— Non je reste là ! C'est un risque que je suis prête à prendre comme tu es prête à te sacrifier.
— Ashley !
— Tu n'as pas ton mot à dire ! J'ai pris ma décision, aboie-t-elle, d'un ton sans réplique.
— Nous serons donc trois à essayer de trouver une solution, affirme Jamie.
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Moïra - Tome 1 : La Malédiction des Dunn
FantasyKingston Springs, petite ville tranquille du Tennessee, est mon pire cauchemar. Malheureusement pour moi, elle est ma prochaine destination. Je pensais n'y faire qu'un aller-retour mais me voilà embarquée dans l'histoire rocambolesque de la ville. E...