Chapitre 12 - Partie 2

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— Nous n'aurons jamais d'enfants ! Je ne partagerai jamais votre lit ! Est-ce clair ? le corrigé-je avec intensité.

          Je peux voir que, ce que je viens de lui dire ne lui plaît pas du tout. Encore moins vu que je l'ai dit devant ses "disciples". Je ne veux rien partager avec lui. J'ai abandonné ma vie à cause de lui. Qu'il n'en demande pas plus de ma part.

— Demain, vous serez couronnée Reine des Enfers en même temps que nous célèbrerons notre mariage. Votre travail en tant que femme et Reine est de me donner, ainsi qu'à nos sujets, des héritiers, m'intime-t-il.

— Vous oubliez quelque chose. Je ne veux pas être Reine, ni devenir votre femme. Et d'ailleurs, le mariage n'est-il pas quelque chose que votre Père approuve ? Ce serait dommage de ne pas le défier, vous ne pensez pas ? glissé-je avec espoir.

— Vous tentez la psychologie inversée, c'est ça ? Laissez-moi vous dire quelque chose. Si vous refusez d'être ma Reine, je m'assurerai que chaque personne que vous aimez et même les patients que vous avez sauvés mourront dans d'atroces souffrances. Bien sûr, je m'occuperai particulièrement de votre Jordan, de votre Ashley ainsi que de votre tante Faith. Comme vous dîtes, est-ce clair ? me murmure-t-il à l'oreille alors que mon dégoût se lit sur mon visage, suivi d'un sentiment de panique.

          J'acquiesce rapidement. Un sourire de vainqueur apparaît sur son visage et il porte ma main à sa bouche pour y déposer un léger baiser. Bien que je sois répugnée, je n'ai pas le choix. Il en va de la survie de mes proches. Il m'amène vers le siège vide posé à sa droite. Il m'invite à m'asseoir et claque des doigts.

          Alors qu'il s'assoit, deux personnes m'apportent une assiette remplie de nourriture et me versent du vin. Je reste stoïque devant cet excès de nourriture. J'ai beau avoir eu faim, notre échange m'a coupé l'appétit. Mon "futur mari" attend patiemment que je me mette à manger.

— Ce n'est pas empoisonné, précise-t-il, d'un ton pince-sans-rire.

— Ça j'en suis sûre. Cela gâcherait votre plan de règne sur le Monde. Je n'ai juste pas faim. Vous m'avez coupé l'appétit, allégué-je, sèche.

— Il faut que vous preniez des forces pour demain et pour nos futurs enfants, argue-t-il.

— Bizarrement cette idée me coupe encore plus l'appétit, ironisé-je.

— Ne me voyez pas comme votre ennemi. Je ne le suis pas.

— Vous m'avez fait part de votre histoire. J'ai eu de la peine pour vous, si tant soit est la vérité. Je peux comprendre ce que vous avez fait par la suite, si c'est la vérité encore une fois. Cependant, ce que je ne comprends pas, c'est ce que vous faites maintenant. Cela me dépasse et je n'y adhère pas du tout. Vous ne voulez pas protéger les gens. Vous voulez les asservir ou alors vous voulez vous venger de votre père. Ou même les deux qui sait ? Ai-je tort ?

          Il me regarde intensément, pas le moins du monde dérangé par ce que je viens de dire. Il ne compte pas me répondre. Il ne veut pas dévoiler ses réels plans à quiconque. D'une certaine manière, je pense que j'ai tapé dans le mille. C'est l'une des trois possibilités même si je penche plutôt pour la troisième.

— Vous savez qu'avoir des problèmes avec son père est plutôt répandu. Ce n'est pas pour ça qu'on instigue une guerre juste pour prouver qu'on a raison et qu'on est le plus fort. Parfois, la parole est le tremplin des actes.

— Ça se voit que vous n'avez jamais rencontré mon père et que vous n'avez jamais eu de dispute avec le vôtre en ayant des pouvoirs célestes à votre disposition. Dites-moi avec honnêteté : si vous en aviez eu lorsque vous pensiez que votre géniteur avait tué votre mère, les auriez-vous utilisés ? s'enquiert-il avec malice.

Moïra - Tome 1 : La Malédiction des DunnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant