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Des hommes en arme s'ajoutent à ceux déjà présents dans la cour.

L'un d'eux se détache de la masse qui court vers les quartiers du prince et se tourne vers nous. Il pose un genou à terre et dans un mouvement fluide, bande son arc avant de tirer un trait. Il ne me visait pas moi, mais un mercenaire tout proche sur qui il fait mouche.

Soon crie à ses subalternes de s'abriter.

Alors que mon allier inconnu s'avance, Soon ordonne à ses hommes d'aller soutenir ceux qui attaquent le palais du prince.

Je ne comprends plus rien, jusqu'à ce que je reconnaisse le sergent Shaun.

— Tu es en vie, s'égaye celui-ci en arrivant à portée.

— Oui, mais et vous ? Les montagnards sont passés, j'ai cru que vous étiez morts.

— Des complices à eux ont ouvert les portes derrières nous, il nous a fallu nous scinder en deux groupes pour ne pas être pris en tenaille par ce qui pouvait approcher dernière. Ils sont traversés.

— Ça n'a vraiment pas arrangé tes affaires que j'ai ramené Tan avec ses hommes, dis-je en me tournant vers Soon.

— J'avoue que tu as déséquilibré les forces en présence. Mais ce sont les risques et j'ai su en faire quelque chose d'utile.

— Va-t'en !

Soon dit non de la tête.

— Si ! Soon, je ne veux pas te suivre et tu sais pourquoi, avance Lya.

— Tu ne vas pas avoir le choix, déclare-t-il en souriant.

Alors que nous nous échangeons, tous les trois, des regards équivoquent à être dans l'expectative du premier qui osera amorcer la suite. Un gong sonne.

Une première fois.

Puis une seconde.

Et une troisième.

Les combats ont cessé, tout le monde est interloqué. Surtout que les coups s'égrènent, jusqu'à arriver au onzième.

L'empereur est mort.

Les dix premiers coups étaient pour les divinités et le dernier pour celui qui les rejoint.

Alors que Soon devrait tirer la tête à cette nouvelle, il sourit de plus belle. Ce qui n'a pas de sens, car le titre revient à Yun, ce qui lui confère l'autorité sur les gardes en jaune et qui lui donne un ascendant numérique incontestable.

D'ailleurs, alors que je m'apprête à lui faire la remarque, des soldats arrivent dans la cour. Ils portent des torches, ce qui ranime les couleurs de la scène macabre.

Au milieu d'eux, un homme en rose, le prince Lyn.

— Mon frère, rend toi ! annonce-t-il d'une voix autoritaire.

— C-comment ? demandé-je sans m'attendre à avoir une réponse.

— Tu es tellement naïf, tu crois vraiment que le prince Yun avait revendiqué l'attaque ?

— Mais ce sont ses soldats ! Ils portent son uniforme.

— Il est allé voir son père et les ministres pour les implorer de stopper le massacre, que des mercenaires s'étaient glissés dans ses rangs et l'avaient dépossédé de ses troupes. Qu'ils étaient commandés par le vilain malfrat que je suis parce que j'avais une dent contre le prince Yun. Si tout s'est passé comme prévu, l'empereur n'a pas apprécié, le ton est monté et grâce au travail de sape mené depuis plusieurs années, quand le prince Lyn a tué son père, les autres abrutis se sont dit que c'était pour le mieux.

Frères EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant