3 / Nya

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Flashback, mai 1999

Les lumières bleues et rouges clignotantes m'agressent les yeux, creusant une douleur lancinante dans mon crâne. Je la vois allongée sur ce lit roulant étrange. Papa, quant à lui, semble étrangement calme, sirotant sa bière assis sur les marches du palier.

Pourquoi ne s'inquiète t-il pas pour maman...

Une femme s'approche de moi, une trousse de secours à la main, et pose un genou à terre.

-Comment tu t'appelles ?, me demande-t-elle doucement.

-Nya, je réponds d'une voix tremblante.

- Moi, c'est Nathalia.

-Que faites-vous à ma maman ? je demande, l'anxiété crispant ma voix.

-Ta maman est malade, alors on la soigne. Tu as mal quelque part, toi ?, poursuit-elle avec sollicitude.

-Non... Je veux voir ma maman !, m'exclamai-je, les yeux cherchant désespérément ma mère, mais elle a disparu de mon champ de vision.

L'ambulance se met en route, et une bouffée d'angoisse monte en moi. Mes jambes tremblent alors que je me lève brusquement, dans un élan désespéré pour rejoindre ma mère. Mon cœur bat la chamade, et chaque seconde qui s'écoule semble une éternité.

-Et si tu montais avec nous dans le camion de pompier ? Tu veux ?, me propose Nathalia, essayant de me distraire.

-Et on rejoint ma maman... ?, je demande, la voix teintée d'espoir.

-Bien sûr, aller viens Nya.

Sa main tendue est un phare dans ma confusion, et je la saisis avec une fébrilité palpable, comme si ma vie en dépendait. Son toucher, bien que étranger, émet une chaleur réconfortante qui me traverse jusqu'au plus profond de mon être. Alors que nous avançons vers le camion des pompiers, les lumières tourbillonnantes de l'ambulance reflètent mon état d'esprit tumultueux. Le bruit des sirènes résonne dans mes oreilles, rythmant mes pensées tourbillonnantes comme une symphonie chaotique.

Les pompiers s'efforcent de me divertir durant le trajet, lançant des blagues et posant des questions innocentes pour m'éloigner momentanément de mes pensées sombres. Leurs efforts louables sont comme des bouées de sauvetage dans l'océan déchaîné de mes émotions, mais même alors, le poids de l'incertitude sur le sort de ma mère pèse lourdement sur mes épaules. Chaque secousse du camion est comme un rappel brutal de la fragilité de la vie, et je serre un peu plus fort la main de l'inconnue qui m'accompagne, cherchant un réconfort dans ce tourbillon d'émotions dévastatrices.

      Quand j'ai voulu aller dans la salle de bain pour me laver les dents, c'est là qu'elle était. Allongée sur le sol, les bras couverts de sang et entourés de médicaments éparpillés. J'ai crié. Personne n'est venu. Alors j'ai continué à hurler, et mon père est arrivé. Il n'a pas réagi, m'a juste dit d'appeler le 911 pendant qu'il allait fumer. Alors je l'ai fait. Maman ne répondait pas quand je l'appelais, mais elle respirait.

À l'hôpital, on m'a dit d'attendre dans la salle d'attente, qui sert aussi de hall. Mon père était apparemment en chemin pour attendre avec moi. Il est arrivé le lendemain matin... Moi, j'y étais depuis 22 heures... Une infirmière était restée avec moi depuis mon arrivée.

17 juin 2005, Hôpital psychiatrique

-Maman, je ne veux pas..., je murmure, la gorge serrée par l'angoisse.

-Tout va bien se passer pour moi, mon cœur, ne t'inquiète pas... Ton père t'attend, chéri, tu devrais y aller, répond-elle d'une voix douce, mais sans un regard pour moi.

REVERSAL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant