𝟤𝟪 / Kris

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12 février.
Fin de la journée, fac.

Alors que les étudiants commencent à quitter l'amphithéâtre, je reste un moment supplémentaire pour m'assurer que tout est en ordre. Ramasser les copies laissées sur les tables est une tâche quotidienne à laquelle je suis habitué, mais aujourd'hui, quelque chose attire mon attention de manière particulière.

Je parcours la salle, récupérant les copies abandonnées, mon regard est attiré par la place habituelle d'Nya. Cette jeune étudiante, discrète mais toujours présente. C'est alors que je remarque des marques sur son bureau. Des marques qui ne devraient pas être là.

Soudain, une voix retentit dans la pièce, riche en mépris et en cruauté. C'est Abby, proférant des insultes cinglantes à l'encontre d'Nya. Mes poings se serrent instinctivement, et je me retiens avec peine de réagir immédiatement. Je reste là, impuissant, observant la scène avec un mélange de rage et de dégoût.

-    Bouges de la salope, ton gros cul de baleine prend la moitié de la place.

Les mots énoncés raisonnent comme une tornades dans ma tête.

Lorsque Abby bouscule violemment Nya avant de quitter la salle, je sens le cœur d'Nya se serrer encore plus. Mais pourtant, elle replace son sac sur son épaule et repars dans le plus grand des silences.

Je me surprends à regarder quelques secondes la porte fermé après son départ.
Je ne sais pas si je dois faire semblant de ne pas avoir vu ou en parler.

Ma tête se décide à continuer ce que je faisais, circuler dans les rangs en quêtes de mes copies.

Je suis toujours devant sa place, je découvre des mots gravés dans le bois, des mots haineux, des insultes cruelles qui semblent avoir été laissés là intentionnellement. Mon cœur se serre à la vue de ces mots blessants. Je ressens une profonde tristesse et une colère sourde.

Ces mots sont bien plus que de simples marques sur un bureau. Ils représentent une manifestation de méchanceté gratuite, une violence verbale qui blesse profondément ceux qui en sont les cibles. Je me demande qui a pu être assez cruel pour les écrire, et je suis peiné de penser qu'Nya, une jeune femme douce, ait pu être confrontée à une telle hostilité.

Je m'arrête un moment pour contempler ces insultes. Je décide d'agir. Je sors mon téléphone pour prendre des photos des inscriptions.

« SUICIDE TOI, ENCORE ! »
« folle »
« quand on te voit on comprends pourquoi personne te baise »

Face à ces insultes cruelles et dégradantes gravées dans le bois du bureau, une multitude d'émotions me submerge. Tout d'abord, une colère brûlante monte en moi, une colère envers ceux qui ont osé proférer de telles paroles à l'encontre d'Nya. Comment peuvent-ils être aussi cruels, aussi insensibles à la douleur qu'ils infligent ?

Mais au-delà de la colère, une profonde tristesse m'envahit. Tristesse pour Nya, qui doit supporter le poids de ces mots haineux au quotidien. Tristesse pour la société qui, trop souvent, laisse libre cours à la violence verbale sans se soucier des conséquences sur ceux qui en sont victimes.

Mes poings se serrent instinctivement, signe de ma frustration et de mon impuissance face à cette injustice. Je me sens impuissant, incapable de protéger Nya de cette violence verbale qui la vise. Pourtant, je refuse de rester les bras croisés. Je refuse de laisser ces mots toxiques dicter la vie d'Nya.

Dans mon esprit, une urgence grandit : celle de protéger Nya, de lui offrir tout le soutien possible pour qu'elle puisse surmonter cette épreuve. Des idées fusent dans ma tête, cherchant désespérément un moyen de mettre un terme à cette violence verbale, de montrer à Nya qu'elle n'est pas seule, qu'elle a quelqu'un sur qui compter.

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