𝟣𝟪/Kris

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8 novembre 2011.

Il est 2 heures et je n'arrive pas à dormir. J'ai fini de corriger mes copies depuis 3 heures. 3 heures que j'essaye désespérément de m'endormir.
Jay à fait chauffer la chambre d'ami du haut mais pourtant j'ai froid même avec un t-shirt, un sweat et un jogging gris.

Los Angeles est glaciale depuis quelques jours. Ça n'arrive pourtant jamais.

La nuit s'étend devant moi, sombre et silencieuse, tandis que je me retrouve seul dans cette chambre qui ne m'appartient même pas. Les heures s'écoulent lentement, et l'ennui s'installe peu à peu, comme une brume envahissant mon esprit. Je tourne et retourne dans mon lit, incapable de trouver le sommeil, mes pensées vagabondant sans but précis. Les tic-tacs de l'horloge fixée sur le mur au devant du lit, résonnent dans le silence oppressant, soulignant chaque seconde qui s'écoule sans fin. Je m'efforce de trouver une occupation, feuilletant des livres abandonnés sur la table de chevet, ou fixant le plafond dans l'espoir vain de trouver quelque réconfort dans les ombres de la nuit. Mais rien ne semble apaiser cette sensation d'ennui lancinant qui me consume. Et ainsi, je reste là, prisonnier de mes propres pensées, attendant que l'aube vienne dissiper cette nuit interminable.

Je me lève finalement de mon lit, mes muscles raides après des heures d'immobilité. En me frottant les yeux, je remarque une faible lueur presque invisible émanant de la chambre voisine. Intrigué, je m'approche doucement, mes pas feutrés dans le couloir silencieux.
La lumière vacillante filtre sous la porte entrebâillée, projetant des ombres dansantes sur le sol. Je me demande pourquoi elle est encore éveillée à cette heure tardive, et quels secrets peuvent se dissimuler derrière cette porte. Mon cœur bat un peu plus fort dans ma poitrine alors que je me tiens là, hésitant entre rester dans l'obscurité de ma propre solitude ou frapper à cette porte mystérieuse pour briser la monotonie de la nuit.

Après un moment d'hésitation, je pousse doucement la porte et entre dans la chambre plongée dans une obscurité incertaine. Mes pas résonnent faiblement sur le plancher alors que je m'avance lentement, mes sens en alerte. La pièce est vide, mais la fenêtre est grande ouverte, laissant entrer le doux souffle de la nuit. Un frisson me parcourt alors que je m'approche pour jeter un coup d'œil à travers la fenêtre. Le clair de lune baigne le paysage extérieur d'une lueur argentée, révélant une vue paisible de la ville endormie. Je reste là un moment, captivé par la beauté tranquille de la nuit.

Surpris, je tourne la tête et aperçois une silhouette assise sur le toit.
Nya vêtue d'un jogging et d'un débardeur, tient une cigarette entre ses doigts. La lueur rougeoyante de l'extrémité de la cigarette illumine faiblement son visage dans l'obscurité. Son regard fixe l'horizon lointain, perdu dans ses pensées. Un mélange de curiosité et d'appréhension m'envahit alors que je me demande ce qu'elle fait là, seule, en pleine nuit. Je reste là, immobile, me demandant s'il faut l'interrompre ou simplement retourner à ma propre solitude.

-    Ça va te tuer, tu le sais ? Je demande hésitant.

Je vois que j'ai interrompu le cours de son imagination. Elle me regarde, surprise. Puis tire une nouvelle fois sur la cigarette, crachant un nuage de fumée.

-    J'attends que ça.

Je m'approche doucement du rebord du toit et m'assois à côté d'elle, laissant un léger espace entre nous. Sans un mot, je sors également un paquet de cigarettes de la poche de mon jogging. Je tâte mon pantalon en espérant trouver mon briquet, mais en vain.
Nya remarque que je dois sûrement le chercher alors elle me tend le sien. Nos mains se frôlent brièvement lors de l'échange, avant que je l'accepte avec un léger sourire.
Le silence entre nous est presque palpable, mais il est confortable, comme si nos présences mutuelles suffisaient à combler le vide de la nuit.

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