𝟤𝟩 / Nya

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7 février 2012

Je franchis le seuil de mon appartement avec une sensation étrange qui s'empare de moi, oscillant entre l'appréhension et le soulagement. Deux jours chez Kris ont agi comme un baume sur mes maux intérieurs, mais maintenant, de retour dans mon chez-moi, je ressens à nouveau le poids de la solitude et de l'incertitude.

Chaque pas résonne dans le couloir de l'immeuble, comme autant de battements de mon cœur, pulsations nerveuses rythmant mes pensées tourbillonnantes. Les clés glissent entre mes doigts avec une légèreté feinte alors que je m'apprête à ouvrir la porte, un mélange de curiosité et d'angoisse me tenaillant.

Le clic familier de la serrure résonne dans le silence, annonciateur de l'ouverture imminente sur mon monde intérieur. La porte s'entrouvre lentement, révélant l'espace familier de mon chez-moi, refuge et prison tout à la fois. Un mélange d'odeurs familières et d'échos silencieux m'accueille, témoins muets de mon absence temporaire.

Je pénètre dans l'appartement avec une prudence presque excessive, comme si le moindre geste risquait de briser l'équilibre fragile de l'atmosphère. Les murs semblent m'observer avec une bienveillance teintée de mélancolie, gardiens silencieux de mes joies et de mes peines.

Le salon m'attire irrésistiblement, oasis de tranquillité au milieu du tumulte intérieur. Je m'assois sur le canapé, laissant mes pensées vagabonder dans les méandres du passé récent. Les souvenirs des moments partagés avec Kris se mêlent à la réalité de ma vie quotidienne, créant un tableau complexe de sentiments contradictoires.

Un soupir m'échappe, mêlant soulagement et tristesse, comme si chaque expiration était le reflet de mon âme tourmentée. Je sais que je dois affronter les défis qui m'attendent, mais pour l'instant, je me contente de savourer le calme de mon appartement, le poids de l'incertitude et de la peur se dissipant lentement dans l'atmosphère paisible.

Avec un frisson d'étonnement, je vois mon frère descendre les marches de l'escalier, une présence inattendue dans cet instant suspendu entre le retour à la normalité et l'incertitude de l'avenir. Son apparition imprévue fait naître en moi un mélange de surprise et d'appréhension, comme si le destin lui-même avait décidé d'interrompre le cours habituel de ma solitude.

Son visage est empreint d'une expression indéchiffrable, ses traits familiers trahissant à peine les émotions qui se cachent derrière son regard. Je me sens soudainement vulnérable, exposée à son regard scrutateur qui semble lire en moi comme dans un livre ouvert. Une vague de questions s'élève dans mon esprit tourmenté, mais je reste silencieuse, incapable de trouver les mots pour exprimer mes pensées confuses.

Mon frère s'approche lentement, ses pas résonnant dans le silence pesant de l'appartement. Chaque mouvement semble chargé de sens, chaque geste révélateur d'une intention cachée. Je le regarde avec une curiosité mêlée d'appréhension, me demandant ce qui l'a poussé à venir me rendre visite en cet instant précis, au moment où je lutte pour trouver un semblant de stabilité dans un monde en constante mutation.

Une bouffée de nostalgie m'envahit alors que je me remémore les souvenirs partagés avec mon frère, les moments de complicité et les éclats de rire qui ont égayé notre enfance. Malgré nos différends et nos disputes, il reste une part indissociable de moi-même, une présence familière dans un océan d'incertitudes.

Je lui adresse un sourire timide, tentant de dissimuler les tourments qui agitent mon esprit. Sa présence apporte un semblant de réconfort dans ma solitude, une lueur d'espoir dans l'obscurité de mes doutes. Je sais que je devrais lui parler, lui ouvrir mon cœur et partager mes préoccupations, mais pour l'instant, je me contente de savourer l'instant présent, la chaleur familière de sa présence enveloppant mon âme tourmentée.

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