Taisuke devisagea la rousse qui lui tendait le bras, il avait bien entendu, elle voulait se servir de cette arme chargée.
Le regard imperturbable, Aéris insista. La sueur qui dégoulinait sur son visage et la brume qui traversait ses lèvres n'avaient rien à voir avec leur fuite effrénée, non, ces symptômes traduisaient sa colère. On venait de tirer sur son frère, qui ne serait pas fou de rage après ça ?
- Tu sais tirer ? se risqua l’aîné d'un ton grave.
- Passe. On verra.
Ok, son ton autoritaire conquit l'homme aux mèches ébènes qui lança l’arme à la jeune femme. Entre eux, les deux blessés, l'un souffrant le martyre et l'autre toujours inconsciente.
La rousse réceptionna sans problème le ”fusil” de sa main droite pour le glisser contre son visage. Félix toujours équipé du flingue demanda à Taisuke de ne pas rester derrière lui par précaution à cause du recul de l’arme. Positionné parallèlement à la rousse, il se risqua à jeter un œil à l’arme qu'elle possédait.
Son allure seule laissait déduire sa puissance, une arme du type longue portée déduit-il. La chevelure rousse d’Aéris obligea Félix à se concentrer sur son visage fixe sur leurs poursuivants. Son souffle s'apaisa, ses épaules s’affaissèrent, son regard se figea, et dans un bruit sourd, elle tira en ouvrant vivement l'œil gauche alors que l'autre resta clos.
Le premier véhicule eut son pneu crevé. Prit dans un déséquilibre, il bloqua le sentier aux autres véhicules.
- Hah, lâche-t-elle sadiquement. [ Dans le mille ! ]
- [ Cette femme est... oh bon sang, c'est pas le moment. ] songe le châtain en détournant les yeux.
- On doit se cacher quelque part. Siona et Mathéo doivent se reposer... et faut enlever cette foutue balle de son bras ! fit remarquer Zyra.
Le conducteur avait gardé les yeux rivés vers l'avant, il avait entendu le coup de feu. Néanmoins, il n'aurait pas pensé que l'un de ses compagnons avait été touché. Qui, qui avait été touché ?
Zyra manqua de tomber en se relevant. Elle longea le véhicule pour finir par s'appuyer sur le siège principal. Sans crier gare, elle se pencha en direction des différents écrans suspendus dans le vide ; des grands et des petits, des graphiques étranges, des capteurs, des cartes, des écritures, des données, des plans...
Alors que Samaël tentait tant bien que mal de maintenir sa position, la petite femme fit glisser les rectangles lumineux avec ses doigts, elle semblait chercher quelque chose.
- Qu’est-ce que que tu fous ? Retourne à l’arrière avec les autres ! s’énerve Samaël.
- La ferme. Laisse moi faire.
Après quelques minutes, Zyra finit par poser son index sur l'un des écrans.
- Continue dans cette direction. Tu vois la carte ?
- Ouais, ronchonne l'autre.
- Parfait, suit le sentier et arrête toi là, pointe-elle.
- T’inquiètes je gère.
(_17h30)
Les derniers rayons de Soleil s’apparentèrent au froid que la nuit avait déjà commencé à installer.
Pour le plus grand soulagement de tous, le Colonel FLEMMINGS n'était plus à leur poursuite, pour le moment. Le sentier était moins ardu, ils roulèrent donc sur un semblant de plat pendant quelques temps.
Personne ne parlait, on pouvait juste entendre Mathéo gémir de douleur. Félix exerça une pression sur la plaie pour tenter de ralentir l'hémorragie avec l'aide d’Aéris qui faisait tout pour garder son calme.
Taisuke avait regagné l'un des longs fauteuils en cuir et avait allongé la tête de Siona sur ses cuisses, craignant qu'elle ne prenne plus de coups. Il caressa sa chevelure sombre d'un regard épuisé par les événements.
Zyra n'avait pas bougé de son poste pour guider Samaël en cas de besoin. Le jeune homme n'avait pas bougé depuis un bon moment maintenant, ce qui lui donna des crampes.
- Dis-moi qu'on est presque arrivé..., fit-il d'un ton morose.
- Oui, encore quelques minutes, souffle la petite femme.
(_17h45)
- Là, arrête toi ! lâche soudainement Zyra.
Le jeune homme se redressa vivement et ramena brutalement son bras droit vers lui pour stopper le véhicule avant de s’affaler dans le siège tant son corps n'était pas habitué à maintenir une telle position bancale.
- Tu crois qu'ils vont nous suivre ? questionne-t-il à bout de souffle.
- Vu nos traces, oui. Mais on a réussi à les ralentir. Ça devrait prendre une journée ou deux avant qu'ils nous rattrapent. On doit d'abord soigner les blessés, ramène toi.
- Comment ça se fait que t’en saches autant ?
- Je m’expliquerai plus tard. Matt est dans un sale état.
Inutile d'attendre plus longtemps pour que le jeune homme bondisse du siège le souffle court. Il se précipita à l'arrière du véhicule pour voir le roux à même le sol les vêtements tachés de sang, tout comme sa lèvre qu'il maintenait entre ses dents pour tenter de concentrer sa douleur autre part. Samaël grimaça, Mathéo ne criait pas le moins du monde, enfin, peut-être que si, à l'intérieur. Sa résistance à la douleur impresssiona le jeune homme et l’effraya par la même occasion.
- On a retrouvé une boîte de secours dans la caisse du fond... je pourrais retirer la balle, déclare Félix le regard fixe sur la plaie du blessé.
- Tu peux faire ça ? se précipite la rousse.
Il sourit faiblement à la lueur d'espoir dans le regard de la jeune femme.
- Je ne garantis pas qu'il passera un bon moment, mais oui, je peux le faire. Ceux en état de marcher doivent faire un feu et trouver de quoi se nourrir, je vais m'occuper des blessés, souffle-t-il en examinant la boîte de soins.
- Parfait. Aéris tu restes ici avec cet espèce de fusil si jamais on se fait attaquer, tu t’occuperas aussi du feu. De toute façon ils connaissent notre position avec cet appareil. Tai, Sam et moi on s'occupe des vivres. Ça vous va ? déballe Zyra.
- C’est bon pour moi, assure Aéris en soulevant l’arme massive.
- Ça me va, renchérit Taisuke en prenant soin de reposer délicatement la tête de Siona sur le siège.
- Hmm, hoche doucement Samaël.
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Enotia
ParanormalL'an 3035. L'espèce humaine voit sa vie radicalement changée après la découverte d'une source d'énergie inépuisable "l'Enotia", source d'énergie ou de vie ? Peut-on réellement se fier à elle ? Mystère, danger et amour, voilà à quoi devront faire fac...