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Une réconciliation, et un pari gagné.

- Par ici la monnaie beau gosse, j'ai gagné. Ils se sont réconciliés j'en étais sûre, déclare Zyra, fière.

Félix avait fortement contribué en poussant son ami à aller s'expliquer. Néanmoins, il ne pensait qu'il y arriverait si vite avec la jeune femme puisqu'il la connaissait aussi têtue que ses deux amies près de lui.

- Ouais ouais tiens, diablesse va.

- Les affaires sont les affaires chéri, rit-elle.

Le petit business fait, il fallait se tourner un peu plus sur la berge pour comprendre pourquoi aucun volatile ou autre animal faisait son apparition pour s'abreuver. Samaël était insupportable, et Mathéo se plaignait sans cesse de l'emplacement du bandage sur son épaule, sans oublier la manière rustre de son camarade à bander une plaie.

- Pourquoi c'est pas ta sœur qui s'occupe de tes blessures sérieux..., geint-il.

- Elle a assez vu de sang comme ça, je n'ai pas besoin de la voir plus pâle qu'elle ne l'est déjà. Et si ça t'énerve autant tu peux débarrasser le plancher je m'en occuperai seul.

- Arrête de gigoter. D'ailleurs, pourquoi tu cries pas comme hier soir ? Ça doit faire mal ce truc.

- Quand la balle était dedans oui, c'était insupportable. Mais là ça ne me fait rien, je suis habitué niveau douleur, mon corps a déjà subi, dit-il calmement dans un petit sourire.

- ... Personne ne devrait supporter une telle douleur, tu n'es pas censé être habitué à ça.

- Sam, je me mutilais. Au bout d'un moment le cerveau atténue la douleur de telle sorte que ton corps n'a plus la même sensibilité qu'avant par rapport à la douleur.

- [ Ouais ben je trouve pas ça normal moi. ]

- Pourquoi ? Tu t'inquiètes ? s'amuse-t-il.

- Comme si. N'oublie pas que les hommes ne m'intéressent pas.

Le roux se mit à rire à plein poumons. Samaël était puéril. Soi-disant comprenait-il le second degré. Quelle blague ! Il prend ce sujet tellement au sérieux que c'en était navrant. Bien sûr que cela ne l'intéressait pas, mais il pouvait très bien s'inquiéter pour un camarade de chambre, personne ne lui en voudrait pour ça, ce n'était pas illégal.

- Ne tombe pas amoureux d'un gars alors, ce serait la honte, lâche Mathéo dans son euphorie.

- Ça risque pas. Arrête de dire de la merde et arrête de bouger, j'arrive pas à panser ton bras sinon.

(_10H00)

- Bien, quelqu'un a une idée ? demande Zyra assise en tailleur.

- On évite l'affrontement, commence Samaël.

- Je suis d'accord avec lui, soutient son frère.

- Pour ça, on est ok, acquiesce la petite femme. Le plus gros problème c'est de sortir d'ici. L'hiver en pleine forêt je conseille pas. Quelqu'un sait comment s'orienter ici ?

- Le Soleil se lève à l'est en se basant sur un planisphère. Je l'ai observé ces deux derniers jours et je dirais qu'on vient à peu près de là-bas, répond Félix le doigt pointé sur la dense forêt.

- On n'a pas le temps de vérifier, on verra en route, continue-t-elle. Matt, Siona, ça ira ?

Les deux blessés hochèrent de la tête, Mathéo redressa ensuite ses lunettes. Ils n'avaient plus beaucoup de temps, sans doute. En réunissant le nécessaire, il entendirent un coup de feu près de l'endroit où ils avaient laissé le véhicule.

- Ils sont déjà là, comprend Aéris en empoignant le manche de l'arme. Allons se cacher près de la cascade, elle nous dissimulera le temps qu'ils partent.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Tous s'activèrent à suivre Samaël en tête tandis que la rousse fermait la file. Elle actionna l'arme et la plaça contre elle, l'objectif pointé au sol.

Ils arrivèrent rapidement à destination. La brume se levait, la cascade était donc très puissante, de quoi convaincre pour ne pas aller dessous. Personne n'osait émettre le moindre son, à peine s'ils respiraient.

Zyra qui avait placé ses mains sur sa bouche se surprit à voir une faible lueur bleue verte... derrière la cascade... une grotte ? On ne trouvait ça que dans les contes de fées, trouver des grottes dans ce genre d'endroit relevait du mythe. Elle porta malgré tout son attention en se penchant un peu plus. La faible lueur frappa l'esprit de la jeune femme comme une évidence malgré la conclusion des plus improbables. De l'Enotia à l'état pur.

- ... Impossible.

Le tube volé par Siona se mit à briller dans la poche de la petite femme. La lumière jaune s'intensifia, et le même phénomène semblait se produire dans la grotte. Elle prit le tube dans sa main et tira sur le tee-shirt de Samaël qui manqua de l'insulter.

- Regarde, murmure-t-elle en montrant le tube.

- [ Putain mais pourquoi ça brille ça ? ] Et tu veux que j'en fasse quoi ?

Elle pointa la source de lumière bleu verte. Il comprit bien vite le message.

- C'est mort, j'aime pas les endroits clos.

- Tu ne comprends pas, cette substance est attirée par ce qu'il y a dans la grotte. Regarde.

- [ Nom de Dieu... de l'Enotia ? ] On va crever.

- C'est quitte ou double.

- Je ne parie pas sur la vie.

- On n'a plus le choix.

Samaël fixa durement la petite femme. Il détestait son regard couvert de sous-entendus, malheureusement, elle n'avait pas tort, le groupe de terroristes approchait dangereusement de leur cachette, ils ne pourraient plus se cacher très longtemps.

Il fit signe aux autres qui se lancèrent des regards inquiets et peu convaincus. N'importe qui sur Terre savait que l'Enotia était source de danger malgré sa capacité a être utilisée comme énergie dans de multiples domaines. Mathéo écarta son camarade.

- Je prends la relève, souffle-t-il. On n'a rien à perdre, tant qu'on reste ensemble.

- Ça me plaît pas, grimace Samaël.

- Décidez vous, ils arrivent, informe la rousse armée.

Siona et Taisuke se rangèrent du côté du roux. Samaël était mécontent. Ils allaient entrer dans une grotte aux lueurs étranges, de plus, il n'y avait aucune alternative.

- S'il nous arrive un truc je jure que-....rah très bien, crache-t-il en retenant un juron.




EnotiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant