Disparition

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Cette première journée en pleine nature fut agitée pour certains et nécessaire pour d’autres, malgré son aspect épuisant pour tous.

Zyra se plaignit de cette journée entre les sols boueux et glissants, le froid monstrueux et les paysages qui se ressemblent tous. Taisuke la taquinait non sans garder un œil sur Siona, elle était bien silencieuse, et distraite.

Aéris et Félix discutaient tout en échangeant avec le reste du groupe sur les magnifiques fleurs et spécimens sur lesquels ils étaient tombés. Félix était plus détendu, il souriait et parlait beaucoup.

Quant aux deux restants, ils s'étaient éloignés dans une tente afin que le roux puisse désinfecter certaines plaies sur les jambes de l'autre. Samaël avait eu la bonne idée de mettre un pantacourt par ce froid. Ses jambes n'étaient pas sorties indemnes de leur course de cet après-midi.

- Mais tu vas arrêter de bouger oui ! s’agace Mathéo.

- Me dis pas ce que je dois faire ! Ça fait un mal de chien ce truc !

- C’est de TA faute ok ! C’est TOI qui a provoqué l’ours, c’est TOI qui a décidé de mettre un pantacourt et c'est TOI tout seul qui t’es mis dans ce merdier ! Alors t’arrêtes de bouger comme un putain d’asticot et tu me laisses désinfecter tes plaies ! s’écrit-il fou de rage en appuyant sur les blessures de l’autre avec la compresse.

- Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, ok c’est bon j’ai compris, arrête d’appuyer, arrête d’appuyer !

- Haa..., fais plus attention...bon sang, soupire Mathéo le regard fixe sur les plaies.

- C’est rien comparer à ce que t’avais dans le dos j’te signale. Et puis t’es pas ma mère alors arrête avec ta tête de chien battu.

- Si tu ne veux pas d’aide demmerde-toi pour ne pas inquiéter ton entourage.

- Eh, ça c'est ma réplique, lâche narquoisement Samaël.

- Je sais, répond l’autre d’un petit sourire.

Il était tard, le noir de la nuit n’était rien devant l’éclat de la Lune qui s’étalait sur l’intégralité de la forêt. La nuit était magnifique en forêt, mais très vite, elle peut passer au cauchemar.

( Samedi_20 décembre 3035_10H45 )

- LEVEZ-VOUS !!!

Le cri soudain de Zyra réveilla en un coup le groupe, et probablement les environs.

- Putain Zyra ! C'est quoi ton problème !? s’écrit Samaël bien réveillé.

- Siona a disparu ! s’affole-t-elle déjà en dehors de sa tente.

Les affaires de leur amie étaient éparpillées dedans et dehors de la tente, comme si tout avait été mis sens dessus dessous.

- Qu’est-ce qui s’est passé ici ? demande la rousse d’un ton grave.

- C’était déjà comme ça à mon réveil, affirme Zyra.

- Il faut la retrouver, arrive Taisuke en remontant la fermeture éclair de sa veste.

- Oui, mais par où commencer ? dit Félix juste derrière.

- Eh venez voir ! s’écrie Mathéo plus loin.

- C’est quoi toutes ces traces ? s’agace Samaël en s’acroupissant près du roux.

Mathéo effleura le sol de sa main. Elles semblaient récentes, mais étranges, si Siona était partie d’elle-même sa tente ne serait pas dans cet état et les traces pas aussi nombreuses.

- Elle n’était pas seule, constate-t-il loin d’être serein.

- Il n'y avait pourtant aucune trace d’habitation dans les parages hier, frissonne sa sœur.

- Ça n’a pas d’importance. On doit la retrouver, qu’elle soit seule ou pas, c'est dangereux ici, continue Taisuke.

- On le sait ça, surtout après ce qu'elle a raconté à propos de son ressenti et cette histoire d’Enotia possiblement à l’état pur, rappelle Zyra.

D’un accord commun, le groupe se prepara en 4ème vitesse avant de s’enfoncer dans la dense forêt à la recherche de leur amie en commençant par suivre les traces au sol.

Taisuke était inquiet, où avait-elle bien pu aller par ce froid et surtout ”seule” ? Qu’est-ce qu'il s'est passé hier soir ? Certes elle avait l’air distraite, aurait-elle décidé d'aller vérifier quelque chose sans en informer ses amis ? Difficile à croire.

La troupe suivit les traces à travers le feuillage qui s’assombrissait un peu plus à chaque minute. Malgré le soleil de midi, il faisait froid et les hauts arbres empêchèrent un quelconque rayon d'atteindre le sol.

- Les traces s’effacent petit à petit, remarque Aéris.

- Euuhhh je suis tout aussi inquiète pour Siona, mais vous vous rendez compte qu'on a quitté le camp avec le strict minimum ? rappelle Zyra.

- On n’avait pas le choix, si on veut avancer plus vite il fallait nous alléger, répond Mathéo.

La marche se faisait de plus en plus longue et les traces de moins en moins visibles. Le groupe arriva finalement dans un endroit un peu plus dégagé où quelques rayons de Soleil percèrent le feuillage dense.

- Et maintenant, on est où ? questionne Samaël d'un air blasé.

- Mmmh...perdu ? répond le roux en haussant les épaules.

Samaël s’apprêta à communiquer sa mauvaise humeur avant de se sentir menacer. Sortis de nulle part, enfin si, des arbres pour être plus précis, une multitude de silhouette noires à l’aide de cordes glissèrent des troncs pour braquer leurs armes sur le petit groupe.

Il n'était possible que de voir leurs yeux, le reste était recouvert de gants, de grosses bottes, de gilets et combinaisons sombres. Certains avaient des fusils sophistiqués, d'autres des revolvers, des pistolets et même des couteaux.

Ils étaient plus d’une dizaine à tourner autour du groupe, des grands, des petits, ils étaient trop nombreux pour pouvoir les compter, surtout avec cette visibilité.

Les armes braqués sur les plus jeunes, aucun d’eux n’actionna la gâchette... ils jouaient la prudence dut conclure Mathéo. Impossible d’appeler à l’aide, personne n’etendrait de toute manière.

Zyra tournait la tête dans tous les sens afin de chercher une issue, c'était peine perdue, ils sont en infériorité numérique et incapables de se battre. Elle s'en serait douter, mais bon. D’un pas lent, elle s'avança les bras levés.

- Vous êtes qui ? commence-t-elle.

Les autres durent suivre son mouvement, mais elle n’obtint pas pour autant de réponse. Le groupe armés les attrapèrent chacun par le bras et les traînèrent au fin fond de la forêt. Ils avaient été avertis en route, ils tentent quelque chose, ils se font descendre. Un très bon moyen de persuasion avait soupirer Zyra.

Personne n’échangeait quoi que ce soit, sauf quelques membres du groupe armés entre les ”avancez” , ”fermez la” et ”bougez-vous”.

Zyra grimaça sous la pression de l’homme armé, elle releva la tête vers Mathéo qui était un peu plus devant. Celui-ci devait penser à la même chose qu'elle en la regardant : ”Dans quel merdier s’étaient-ils retrouvés cette fois ?

EnotiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant