Second contact

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- C'est bien ici la chambre n°400 ? demande la rousse.

- C'est exact, ... et tu es ?

- Je m'appelle Aéris McGarden, 21 ans, on m'a mise ici, liste-t-elle en mettant une feuille face au visage de l'autre femme.

- Oh c'est toi notre nouvelle colocataire ! s'exclame-t-elle avec un grand sourire.

Toujours postée dans l'encadré de la porte, la femme sur talons aiguilles sautilla presque en se retournant vers les lits de la chambre.

- Eh t'as vu ça Zyra, on sera trois cette année.

- Euh pardon, tu disais ? baille une petite femme postée dans le lit du haut, téléphone en main.

Aéris fixa les jeunes individus et s'obligea à reconnaître que leurs styles vestimentaires étaient diamétralement opposés, comme leurs tailles.

- Ah excuse-moi, je ne me suis pas présentée. Siona Johnes, 22 ans, c'est ma deuxième année d'étude, reprit la grande femme.

- Vraiment ? Je suis en troisième année, répond la rousse enjouée.

- Eh ben, tu tiens le coup.

- On va dire ça oui.

- Oh et la fille derrière qui parle pas trop c'est Zyra Agharanovitch. On se connaît depuis le lycée, explique Siona en pointant le petit être cloîtré sous sa couverture. On a le même âge mais c'est sa troisième année aussi, elle est venue ici un an plus tôt.

- Je vois, vous êtes dans quel département ? interroge Aéris.

- Zyra en astronomie et moi en nature.

- Je comprends mieux pourquoi je vous ai jamais croisé, je jongle entre celui des arts et de la mode.

Siona laissa entrer sa nouvelle camarade de chambre afin qu'elle puisse s'installer. Quatre lits pour trois personnes, une affaire en or.

Zyra était la plus petite des trois, peu de formes et coupe au carré, elle portait des percings aux oreilles. Ses cheveux tendaient vers du châtain clair avec quelques mèches blondes dues à une vieille coloration. L'ondulation de ses cheveux lui permettait de cacher ses oreilles et son cou. D'une peau semblable à la neige, elle ressemblait à un petit morceau de coton qui cherchait à se réchauffer entre un gros pull vert et un jogging noir.

Toujours sur son téléphone, elle parlait peu même si l'on pouvait noter son effort pour apprendre à connaître Aéris.

Pendant ce temps, Mathéo était toujours posté devant la porte de sa chambre, enfin, normalement.

Les dortoirs avaient une configuration particulière, il arrivait qu'une chambre de fille se retrouvait à côté de celle des garçons ( bien que ce ne fut pas le cas pour Mathéo et sa sœur, ce qui l'arrangeait. ). Il se décida donc à toquer.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit un jeune homme en caleçon lui ouvrir la porte de manière brutale.

- Oh.

Ce fut sa seule réaction.

- Bordel tu soûles Félix ! crie l'inconnu à travers la pièce.

- C'est pas ma faute si tu laisses traîner tes vêtements, faut bien les ranger non ? répondit le Félix en question.

Le dénommé Félix sortit de la salle de bain avec une montagne de vêtements sur les bras qui ne semblaient pas sentir la rose et qui, visiblement, n'étaient pas les siens.

Mathéo plissa les yeux, où avait-il atterri ? C'est commun de se présenter en caleçon ici ? Il a beau effectué sa troisième année, il ne saisit pas vraiment l'utilité de cette "tradition".

- Je t'ai dit que je laverai après !

- Et si tu enfilais un tee-shirt pour accueillir notre invité au lieu de crier sur tous les toits, menace Félix.

- Roh ça va !

Il se retourna et fit face au nouvel arrivant qui n'avait toujours pas digérer la scène déroutante qui venait de se dérouler sous ses yeux. Mathéo redressa ses lunettes sur son nez.

-Euh, bonsoir ? commence-t-il.

- Salut, t'es qui toi ? répond l'homme en caleçon la tête légèrement penchée à gauche.

- En fait je suis-

Le roux se coupa dans les cris de l'inconnu face à lui.

- Aïe aïe aïe ! Félix qu'est-ce que tu fous ?!

- Va t'habiller, ordonne-t-il calmement en tirant l'oreille de son ami.

Le grincheux disparut dans la salle de bain et le calme se fit de nouveau maître. Mathéo soupira, cet homme était vraiment bruyant.

- Excuse-le, il ne connaît pas les bonnes manières.

- Ah ce n'est rien, c'était euhm, inattendu ? bégaie-t-il.

- Je comprends ce que tu veux dire, rit l’autre.

L'homme face à Mathéo semblait d’un genre calme, reposé et responsable, tout le contraire de ce que l'autre homme lui avait montré. Il faisait la même taille que le roux, mais il était vraiment plus musclé comparer à Mathéo qui n'avait que de la peau sur les os.

Les muscles fins de l'homme étaient visibles grâce à son débardeur gris qui avait la particularité de cacher peu de choses. Les personnes de ce dortoir aimait vraiment se balader léger malgré le froid.

Les membres non visibles étaient les jambes et les pieds, couverts d'un jogging noir et de chaussettes. Malgré sa musculature fine, on pouvait deviner sa force, et la couleur de ses yeux noisettes s'accentuait grâce à sa peau claire, bien qu'elle était moins claire que celle de la sœur de Mathéo.

Ses courts cheveux châtains ramenés en arrière sur sa tête n'interrogèrent pas le roux, il pensait seulement que le jeune homme devrait songer à retirer le gel qui fixe ses mèches lisses, ça serait pas mal.

Hormis cette vue, cela n'enlevait rien au stress qui se formait dans l'estomac de Mathéo.

- Même si tu as déjà entendu mon nom on va le refaire dans les formes, sourit l'homme. Je m'appelle Félix, Félix Garcia. 23 ans, et toi ?

- Ah oui bien sûr, euh moi c'est Mathéo McGarden. Je-, j'ai 21 ans. Je suis en troisième année.

- Moi aussi ça fait trois ans, répond-t-il joyeusement.

- Vraiment ?

- Oui, je suis en architecture et art.

- Moi c'est les sciences et la technologie !

Le jeune homme qui criait plus tôt daigna enfin se présenter habillé pour le plus grand soulagement de Mathéo. Habillé chaudement avec un gros pull blanc et un pantalon bleu clair, il s'approcha. Sa peau mate contrastait vraiment avec celle du roux. Il semblait tourner autour des 1m78 à première vue d'après Mathéo.

- Tu es largement plus présentable de cette manière, Samaël, ricane Félix.

- C'est bon j'ai compris, râle-t-il.

Le dénommé Samaël toisa le roux avant de le fixer. Il détourna vivement le regard les mains dans les poches de son sweat.

- Tu comptes le laisser dehors ? dit-il froidement.

- Ah pardon, entre Mathéo, sourit le châtain.

- Merci...

EnotiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant