Flirt

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- Eh ben, on peut dire que tu sais parler, rit Siona aux côtés de son ami.

- Oui, disons que j'ai l'habitude des personnes au sale caractère, répond-il d'un sourire.

- À part Samaël je ne vois personne d'autre alors...

- Mon ex avait un sale caractère aussi.

- [ Son ex ? Suis-je bête, bien sur qu'il a des ex, on est dans la vingtaine Siona reveille toi ! ] Et ça a duré combien de temps ? fit-elle prudemment.

Taisuke fit mine de réfléchir.

- Si je me souviens bien on a commencé à sortir ensemble en seconde, j'avais 16 ans, mais au final on a rompu avant que je n'entâme ma deuxième année ici à l'âge de 21 ans.

- 5 ans ? s'étonne-t-elle. Je me demande ce que ça fait... ah désolée ! Tu n'as pas à en parlé !

- Non ne t'en fais pas...et puis, c'est moi qui y ai mis fin. On s'est disputé et...ça s'est jute fini. Mais si tu poses cette question ça veut dire que tu n'as jamais été en couple, si ?

Siona fixa le sol d'un petit rictus, en couple, peut-on parler de couple même ?

- Si si, deux ou trois fois. Enfin, je ne sais pas si tu appellerais ça des couples. Ce n'était pas sincère, ou peut-être que si, mais bon, je me demande si c'est de l'amour si tu préfères le corps de la personne à sa manière d'être, souffle-t-elle. Ils ne me regardaient jamais dans les yeux, j'avais le droit à des compliments, wow tu as un beau corps, wow tu ressembles à un mannequin, wow tu es parfaite...

Le ton de son imitation faisait ressortir le goût amer qu'elle avait dans la gorge.

- Que de l'apparence je pense... mais bon, c'est fini ! reprend-elle. Je suis mariée au célibat depuis mes 18 ans. Je préfère les actes aux paroles. Je te posais la question parce que... je me demandais ce que ça faisait d'être aimer retour, sans que ce ne soit matériel.

Taisuke sourit tristement, il aurait aimé qu'elle se connaisse pas ce genre d'expériences, mais maintenant elle allait mieux, peut-être.

- Être amoureux et être aimé est un sentiment incroyable. C'est agréable, et ça rechauffe. On peut avancer ensemble, que ce soit amusant ou imprévisible, notre monde s'agrandit et l'on devient aussi resplendissant qu'un diamant. Enfin, ce n'est que mon expérience, explique-t-il.

Siona repensa à ses ancienne relations, avait-elle vraiment aimé ces personnes ? Un doute s'installa. Pouvait-elle ressentir un tel sentiment de chaleur ? Bien sur, c'est possible, du moins, elle esseya de s'en convaincre.

- Sois patiente, reprend Taisuke amusé de sa grimace. Ça ne sert à rien de courir derrière l'amour, je pense que ça va te tomber dessus par hasard, et puis, les gens disent souvent qu'il n'est jamais très loin.

Elle se rassura, ces paroles venaient de Taisuke, elle ne pouvait que le croire.

- Si tu veux mon avis, les personnes avce qui tu es sortie étaient vraiment aveugles. Tu es certes magnifique physiquement, mais tu es aussi brillante, charmante, intelligente, drôle... et j'en passe.

Suite à de telles paroles, Siona s'empourpra légèrement.

- Tu as la parole facile dis donc haha..., c'est- c'est comme si tu savais quoi dire, pas que tu ne le saches pas bien évidemment ! s'emporte-t-elle embarrassée.

Taisuke se mordit la lèvre inférieure.

- ... Tu sais... je pense vraiment ce que je viens de dire.

- Ah- ah bon ? Oh euh ben...c'est gentil... merci, fit-elle à voix basse.

Elle ne s'y attendais pas, Taisuke était vraiment doué de la parole. Zyra les rattrapa enfin mais vidée de son énergie. L'atmosphère était quelque peu... gênante.

- Eh, c'est quand qu'on rentre ? J'aimerais retrouver ma couverture moi, et puis d'abord pourquoi t'es rouge Siona ? T'as chaud ? Ah, toi aussi Tai, vous êtes sûrs que ça va ? Non parce que je peux porter personne moi si vous tombez hein, lâche-t-elle sans pause.

- Oui euhm, je pense que ça suffira niveau repérage, retournons au camp, répond Taisuke en tournant les talons.

- Je me demande si les autres vont bien, déclare la petite femme les yeux levés sur le ciel nuageux.

{ Du côté de Mathéo et Samaël_15h00 }

- AAAAAAAHHHHHHHHHH !!!!!! hurle Samaël à pleins poumons en traversant la forêt à tout vitesse.

- Putain non mais tu m'expliques c'qui t'as pris de le provoquer !??!! crie le roux juste derrière.

- On verra ça plus tard ! Cours maintenant !

Les garçons s'étaient perdus. Afin de retrouver leur chemin, ils cherchèrent un courant d'eau. Tout allait bien jusqu'à ce qu'ils tombent nez à nez avec un gigantesque ours brun.

Mathéo avait fait signe à Samaël de reculer le plus doucement et lentement possible, bien évidemment, cette tête de mule avait préféré s'approcher de l'animal et faire de grands gestes pour voir sa réaction.

Croyant à une menace, l'ours les avait poursuivi, rien d'étonnant.

- Et maintenant on va où ?!

- Non mais tu crois vraiment que j'y ai pensé là !? s'énerve le roux haletant.

- Putain mais réfléchis ! J'en sais rien moi !

- Tout ce que je sais là c'est que je veux pas finir en casse-croûte ! Alors bouge ton cul, on dégage !

Ils coururent aussi vite que leur jambes le leur permettaient à travers la forêt rougeâtre. Il n'était pas question de s'arrêter, la course était difficile avec le froid qui gelait leurs membres et le vent glacé qui frappait leurs visages de plein fouet.

Inutile de réfléchir dans une telle situation, "fuir", ils ne pensaient à rien d'autre. S'éloigner de cet animal était devenue la priorité absolue.

Ils couraient, évitant les arbres couchés au sol, les rochers posés irrégulièrement, les flaques d'eau et de boue... d'une certaine manière, on pouvait penser a une course de parcours.

Mathéo n'avait jamais fait de parcours, il regardait parfois des vidéos sur le net, mais jamais il n'aurait penser le faire un jour. Courir, sauter, se coucher, passer par dessus les obstacles, poser correctement ses pieds pour ne pas trébucher... et tout ça, en moins d'une dizaine de secondes.

Ce moment s'accompagna de jurons que les jeunes hommes ne se gardaient pas de lâcher l'un à l'autre... les habitudes ne changent pas. Ils ralentissent dans un espace dégagé, Mathéo n'avait pas la condition physique pour de telles choses.

Il s'assit sur un rocher et rattacha ses cheveux en queue basse tandis que l'autre s'était étalé au sol, haletant.

- Rappelle-moi... de ne plus jamais... te suivre, commence Mathéo à bout de souffle.

- ...J'y...réfléchirai...

- Bon, ...on fait quoi ?

- Faut retrouver les autres, souffle Samaël.

- Ben lève toi, on n'a pas de temps à perdre.

EnotiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant