Enotia

Homophobe ?

Ni une, ni deux, Félix plongea la paire de ciseaux dans la chair du roux. Celui-ci commença à gesticuler, la mâchoire contractée il ressera un peu plus sa prise sur la main de Samaël dans son dos. Les gémissements empirèrent, la douleur repartit de plus bel, le tissu tomba, Mathéo cria.

Aéris étouffa ses propres pleurs sous la douleur que pouvait ressentir son frère. Elle s'obligea à fixer les flammes se tordre sous le vent du soir.

Incapable de supporter la douleur plus longtemps, le blessé supplia son ami d'arrêter, il ne fit rien. L'appareil médical gesticulant dans sa chair lui rappela la froideur du vent de l'hiver qui venait de prendre place sur les terres d'Amérique. Il avait mal, bien trop mal.

Félix fit son possible pour en finir au plus vite, mais bouger dans tous les sens n'aiderait pas son ami. Semblant comprendre le message, Samaël entoura la taille du roux de son bras gauche puisque son autre main se faisait déjà broyée par le blessé. Il maintient le corps gelé et souffrant de Mathéo contre lui, en suppliant le Ciel que ce massacre prenne fin au plus vite.

(_19H00)

Félix avait réussi. La tension retomba, la lourdeur du froid sec s'allégea. La balle roulait au sol... recouverte de sang, elle avait fait pas mal de dégâts. Le sang coulait sur les vêtements, le sol, la paire de ciseaux...mais Mathéo en était débarrassé, enfin.

Après cette pseudo-opération, le châtain fit retomber la pression qui s'était accumulée par de grands soupirs tout en bandant rapidement et efficacement l'hémorragie de son ami. Celui-ci ne dit plus rien, mi-conscient, il s'était réfugié contre Samaël, longeant sa tête dans le cou de l'autre.

Le mate n'exprima aucune résistance, il accepta le geste sans broncher, sa main toujours dans la sienne. Il se faisait tard, tout le monde était éreinté, une quelconque remarque n'était pas la bienvenue. Le roux pleurait, il se déversa sans gêne, les hoquets  réguliers entre ses larmes traduisaient sa détresse, lente et lourde, mais qui allait s'apaiser tôt ou tard.

- Chut...Chut. C'est fini... tout va bien maintenant, rassura le mate d'une caresse dans son dos, l'autre main toujours prisonnière.

- Je sors voir si les autres sont là, repose-toi Matt. Préviens moi si Siona se réveille.

- D'acc, souffle Samaël d'un air presque désintéressé.

Le châtain finit de s'essuyer les mains et traversa le drap qui servait de porte provisoire. Samaël laissa retomber sa tête vers l'arrière sur le siège, le sol était vraiment dur.

L'une de ses jambes ramenée contre son torse tandis que l'autre était étendue au sol lui donnait suffisamment d'espace pour maintenir le corps gelé de l'autre cette fois moins paniqué.

- T'as froid...? tente-t-il de converser.

Mathéo répondit positivement d'un mouvement las. Samaël fit attention à ne pas trop le secouer en attrapant la première couverture qui était sur le sol pour les couvrir tous les deux. Sans consultation, il reprit la main du roux dans la sienne jusqu'à ce qu'il cesse de pleurer et qu'il reprenne son souffle.

- Ça doit être gênant... désolé, marmonne soudainement Mathéo.

- [ Bien sûr que ça le sera si tu le dis ! ] ... Nan...ça va.

- Pff... même pas crédible.

- Tais-toi, et reste tranquille.

- Je me fous de toi alors que j'suis blessé t'as vu ? nargue-t-il plutôt amusé.

- Continue et tu feras pas long feu crois-moi.

- J'attends de voir ça.

- Tss saleté... t'aurais pu y laisser ta peau, tu le sais ça au moins ? s'énerve Samaël.