YOHANNA & EROL
Il règne la même agitation à midi dans le réfectoire, Yohanna posa son plateau sur le tapis roulant afin qu'on la serve et comme d'habitude, elle n'avait droit qu'aux restes, puisque sa bourse ne lui permettait pas de se payer les meilleurs menus, quant à l'argent que lui donner sa mère, elle préférait le garder pour s'acheter une nouvelle guitare.
Elle déjeuna rapidement pour ensuite se rendre à la bibliothèque pour consulter les ouvrages qu'elle ne pouvait s'offrir et surtout s'avancer dans ses devoirs mais c'était sans compter sur la peste de service, Mélissa, qui a son passage, lui fixa son chewing-gum dans les cheveux, tout en lui jetant sur son uniforme de l'encre noir indélébile et pour finir, la bouscula contre le torse musclé du beau gosse du lycée en espérant qu'il la repousse avec dégoût.
Yohanna avait si souvent serré les poings pour ne pas réagir aux attaques gratuites de cette petite garce de Mélissa, elle devait l'ignorer et ne pas faire de « vague », ne pas attirer l'attention sur elle.
- Attention Erol, la grosse Yohanna risque de t'écraser si elle tombe sur toi. Dit-elle sur un ton méchant.
Pourtant, Erol FINDLER, réceptionna dans ses bras, sans aucune difficulté, Yohanna. Oui, elle avait quelques belles formes, au niveau des hanches et une poitrine généreuse sans être vulgaire, qui rappelait fortement ses origines latines, mais elle était belle à croquer, sensuelle et désirable. Son visage ressemblait une gravure ancienne, il était parfait, ses yeux d'un bleu sombre envoûtant surprenaient souvent pour une gréco-cubaine. Elle avait la peau naturellement caramel et ses cheveux étaient noirs comme l'encre avec un particularité, ils avaient des reflets bleutés, tout à fait, naturels. Une grande bouche aux lèvres pleines avec un sourire irrésistible lorsqu'elle daignait vous le rendre.
Etrangement, elle n'avait pas conscience de sa beauté, car elle ne voulait pas que se soit la seule chose qu'on remarque chez elle.
Elle se redressa en s'appuyant sur le torse d'Erol, tout en reculant pour éviter de le toucher. Elle n'était pas très à l'aise avec le sexe opposé et tout attouchement la révulsait.
- Pardon Erol ! Souffla-t-elle doucement
- Ce n'est pas grave, attends une minute ! Donne-moi ta paire de ciseaux, lui demanda-t-il
Il retourna Yohanna et lui coupa la mèche où le chewing-gum s'était fixé.
- Tiens, j'ai tenté de t'enlever le moins de cheveux possible, lui dit-il avec un sourire charmeur, tout en plongeant son regard dans celui de Yohanna.
- Merci !
A ce moment-là, la peste de Mélissa s'approcha d'Erol en s'accrochant à son bras et en minaudant comme une idiote.
- Erol, tu es le premier invité, bien sûr, de la soirée que mon père organise sur le rooftop du « Crosby Hôtel ». Samedi, je fêterai mes 18 ans.
Il retira fermement le bras de Mélissa CARTER et lui répondit :
- Je ne sais pas, je dois accompagner mon oncle lors de son voyage d'affaires à Londres.
- Attends, ton oncle ? Tu parles de celui qui a presque notre âge.
- Oui, mon oncle Evan, il n'a pas « presque notre âge », il vient d'avoir 27 ans. S'il t'entendait le comparer à des lycéens de terminale, il serait furieux. Je t'assure qu'il ne vaut mieux pas le voir lorsqu'il est en colère. On dirait un vrai « sociopathe », il est incontrôlable.
Ne se sentant pas concerné par cette conversation, et encore moins par l'oncle d'Erol, Yohanna récupéra ses livres pour se diriger vers les toilettes afin de tenter de nettoyer la tâche noire, en attendant, elle mit son blazer pour cacher l'encre sur son chemisier.
Lorsqu'elle entendit Erol, la rappeler
- Yohanna, attends !
- Pourquoi, je ne suis pas intéressée par votre discussion.
- Méli !
- Oui ?
- J'accepte l'invitation seulement si Yohanna assiste à la soirée.
- Mais enfin Erol, seuls mes amis sont invités et elle ne fait pas partie de notre cercle, protesta la blondinette aux formes inexistantes.
- A toi de voir, Yohanna et moi, ou ton premier invité décline l'invitation.
- Attendez vous deux, se rebella Yohanna, je peux donner mon avis.
Ils la regardèrent tous les deux comme si, elle n'avait pas son mot à dire. De toute évidence, leur statut social faisait d'eux, des êtres égoïstes indifférents aux autres.
- Alors je vais vous donner ma réponse, je ne veux pas venir à cette fichue soirée, je préfère réviser pour les examens finaux. Donc, NON, je ne viendrais pas. Je vous laisse, vous, l'élite de la société américaine, le nombril de ce pays. Vous faites une belle paire d'abrutis.
- D'ailleurs, vous ne remarquerez pas mon absence, leur dit-elle en tournant les talons pour se diriger vers la sortie.
Ils restèrent pantois face à sa réaction.
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YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !
Roman d'amourElle s'appelle Yohanna PETRAKOS, elle vient d'avoir 18 ans, et vit à New-York dans le quartier hispanique où elle blanchit l'argent sale d'un puissant cartel américano-cubain, depuis l'âge de 13 ans. Vous avez bien lu, elle est le "blanchisseur" d'u...