LA MELODIE MYSTERE

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Alors sans difficulté, sa voix résonna dans ce lieu inhabituel elle oublia le cadre et les gens pour ne penser qu'à la musique qui les faisaient vibrer, elle et sa mère. Plus rien ne comptait, même le regard d'Evan lui paraissait doux.

Durant de nombreuses années, ces guitares avaient été leurs compagnes, leur soutien et leur refuge mais comment ces personnes privilégiées et fortunées pouvaient-elles comprendre les épreuves que Yohanna et Mara avaient traversé.

Ces ténèbres qui pouvaient, encore à tout moment se refermer sur elles.

Sa voix se fit encore plus enjôleuse d'une manière exacerbée un peu comme le désir physique d'un homme pour une femme.

Instinctivement, ses prunelles bleu océan se posèrent sur Evan, et ce qu'elle vit la troubla, son regard avait changé, il était interrogateur comme s'il cherchait à pénétrer son esprit puis ses yeux mordorés se fixèrent sur son corps dans une longue caresse visuelle, elle s'accrocha à sa guitare comme une naufragée à sa bouée de sauvetage pour éviter de sombrer, elle se consumait de l'intérieur, personne ne devait voir son émoi.

Elle était totalement déstabilisée, elle le savait, il tirait avantage de cette étrange situation. Leur échange fut interrompu par la main que la jeune rousse posa sur la cuisse d'Evan, le message était clair, elle lui faisait comprendre que cet homme lui appartenait. Il ne retira pas la main de Jane bien au contraire, il posa la sienne dessus.

Yohanna détourna le regard pour ne plus avoir à les observer, elle regrettait déjà de lui avoir montrer un peu de compassion à cet idiot.

La prestation était sur le point de se terminer, mais il manquait le bouquet final pour Simon CERVANTES, elle avait demandé à sa mère de lui apprendre la mélodie qu'elle avait composé, Mara commença à jouer et Yohanna recommença le même morceau à une minute d'intervalle.

Le piège semblait fonctionné, l'homme d'affaires leva sa main avec autorité pour leur demander d'arrêter, il paraissait en colère. Dans une foulée rageuse, il les rejoignit, empoigna le bras de Mara et d'une voix furieuse, lui demanda

- Comment connaissez-vous cette mélodie ?

- Pourquoi, elle ne vous plaît pas Monsieur CERVANTES, répliqua Mara

- Non !

- Elle me rappelle un incident survenu il y a bien longtemps mais je ne sais plus quoi.

- J'aimerai que vous ne la jouiez plus !

- Muy bien, à présent lâchez-moi, je vous prie vous me faites mal. Lui demanda Mara tout en tentant de se dégager de sa puissante poigne.

- Non, vous ne m'avez pas répondu.

Tout le monde assistait à la scène, médusé par la réaction de Simon CERVANTES, connu pour être un homme affable.

A ce moment-là, Yohanna posa sa guitare, en fondant sur leur hôte et lui retira avec force le bras de sa mère.

- Lâchez-la immédiatement, je vous interdis de poser vos mains sur ma mère. De plus, elle n'est pas obligée de vous répondre.

- Mais pour votre information, sachez que c'est Mara PETRAKOS qui a écrit cette mélodie, et lorsque je suis née, elle y a ajoutée les paroles pour moi.

Mara finit de lui donner l'explication tout en lui jetant un regard chargé de défiance.

- C'est ma musique et ma chanson, je l'ai commencé à l'écrire il y a près de 19 ans alors que je vivais encore à La Havane mais un évènement inattendu m'a empêché de la finir.

- Je l'ai donc complété lorsque j'ai donné naissance à ma fille, cette chanson est pour elle, d'ailleurs son titre est, « Athénée », le 2ème prénom de Yohanna.

- A présent, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, nous allons vous laisser.

- Vamos querida, nous rentrons !

Alors, que la jeune fille rangeait les guitares dans leurs étuis, Simon répliqua :

- Pas si vite, venez dans mon bureau, je dois vous régler pour votre magnifique prestation.

L'homme d'affaires s'était quelque peu calmé face aux explications de ces deux femmes qui lui semblaient totalement crédibles. Leur sincérité ne faisait aucun doute, pourtant, il était certain qu'elles lui cachaient quelque chose.

CERVANTES s'excusa auprès de ses invités en leur demandant de partir que la petite soirée était terminée et qu'il se rattraperai une prochaine fois.

- Quant à toi jeune fille dit-il en s'adressant à Yohanna, attend ici ta mère j'aimerai lui parler seul à seule. 

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant