YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !

BIENVENUE CHEZ MOI !

Alors qu'elles se trouvaient sur le bord du trottoir tout en cherchant un taxi, une limousine noire aux vitres teintées s'arrêta à leur hauteur.

- Mara et Yohanna PETRAKOS leur demanda un homme en tenue de chauffeur.

- Oui ! Répondit Mara

- Je serais votre chauffeur pour ce soir, Mesdames !

- Etes-vous envoyé par Monsieur CERVANTES, demanda Yohanna

- Oui ! dit-il un ton laconique, qui coupa court à leur discussion

Elles prirent place dans cette voiture de luxe qui les conduisait sans doute dans l'antre du loup.

De son côté, Evan finissait de mettre ses boutons de manchettes. Lorsque Jane fit irruption dans sa chambre.

- Enfin Jane, est-ce trop difficile pour toi de frapper à la porte avant d'entrer ?

- Mais chéri, nous sommes...

- Oui, je sais nous sommes amants mais nos rapports ont lieu à l'hôtel, donc cet espace, je te le répète, reste le mien.

- Alors pourrais-tu le respecter ?

Elle se résigna à sortir, c'est à ce moment-là, qu'Evan remarqua qu'elle était très belle dans ce tailleur pantalon blanc.

Quant à lui son choix se porta sur un costume bleu marine cintré d'un grand couturier italien, d'ailleurs cette option était loin d'être anodine, elle lui rappelait incontestablement, les belles prunelles d'une certaine jeune fille. Il secoua sa tête comme pour se raisonner, il n'allait pas rencontrer cette peste, ce soir, alors pourquoi se sentait-il si fébrile ? Il plaqua ses cheveux en les attachant sur la nuque et, en le regardant, on aurait pu penser à un pirate.

Evan descendit les marches pour rejoindre Jane et c'est ensemble qu'ils se rendirent chez le magnat Simon CERVANTES.

Yohanna et Mara franchirent les portes de cette impressionnante propriété new-yorkaise, une fois, devant le perron, elles descendirent du luxueux véhicule, Simon CERVANTES, les attendait en haut des marches, il avança pour les saluer tout en les observant l'une après l'autre. Il portait, pour cette occasion, un smoking qui lui allait à la perfection, il se dégageait de cet homme un charisme certain et une séduction incroyable.

Son regard s'assombrit comme l'orage après une chaude nuit d'été, en regardant la jeune fille, ses prunelles étaient identiques à celles de Yohanna pensa Mara.

- Soyez les bienvenues Mesdames ! J'espère que ma maison vous plaît ?

- Maison ? lui dit Mara sur un ton dédaigneux

- Oh ! Vous parlez de votre palais ? Si vous vouliez nous impressionner et bien, sachez que c'est raté !

- Nous n'attachons que très peu d'importance au clinquant sans âme, j'ai enseigné à ma fille, la valeur des relations et la bienveillance envers les autres.

Il ignora les propos acerbes de la jeune femme pour les conduire au premier étage de sa somptueuse demeure, et leur indiqua une chambre.

- J'ai fait préparer cette pièce afin que vous puissiez vous reposer, le temps que tous mes invités arrivent.

- Merci, répondirent-elles d'une seule voix

- Je souhaiterai, également que vous dîniez à ma table, leur dit-il en quittant la pièce, mais avant cela, il se retourna.

- Vous êtes magnifiques et j'ai bien peur que nous ne soyez une véritable tentation pour certains de mes convives.

Il termina cette phrase, en plongeant ses yeux saphir dans les prunelles vertes de Mara. La porte se referma sur la haute stature de l'hommes d'affaires et mafieux.

- Maman, surveille la porte, on va commencer par cette chambre.

- Y-a-t-il un objet ou un vêtement qui te rappelle quelque chose ?

- Rien pour l'instant !

En fouillant dans un tiroir, Yohanna trouva un cadre photo, avec un jeune homme assis sur le capot d'une voiture bleue, on pouvait apercevoir une croix orthodoxe grecque.

Elle tendit le cadre à sa mère.

- Tu reconnais cet endroit ?

- Oui, c'est la jetée de Malecon, l'endroit où tous les havanais vont se promener. Je reconnais surtout cette voiture c'est dans cette voiture...elle marqua une pause, c'est dans cette voiture que tout s'est passé et que ma vie a basculé.

- Il n'y a plus de doute, cet homme est bien celui qui m'a forcé ou pas, cette nuit-là, il y a plus de 18 ans.

- Même si ma mémoire est incertaine, certains détails m'apparaissent progressivement.

- Yohanna, que fais-tu ?

- Je retire la photo du cadre, et je le remets à sa place en le retournant et en le cachant, lui expliqua-t-elle.

- Vamos, ils doivent nous attendre !

Contrairement, à ce qu'elles avaient pensé, personne ne les a ignorés, c'était pire, CERVANTES les a présenté à tous ses invités enfin presque...Lorsqu'un homme fit son entrée avec une rousse à son bras. Evan FITZGERALD faisait parti des convives. Voilà, comment gâcher une soirée qui avait pourtant bien commencé, pensa la jeune fille.

Il s'approcha de Mara pour la saluer, profitant de ce laps de temps, Yohanna se dépêcha d'aller préparer leurs guitares avant de passer à table et d'éviter autant que possible cet homme détestable.

Elle n'avait pas besoin de se retourner pour sentir son regard qui brûlait le tissu de sa robe. Elle ressentait une violente colère depuis leur dernière rencontre.

- Madame PETRAKOS, voici mon amie Jane MAC ALLISTER !

- Je suis ravie de vous rencontrer Mademoiselle MAC ALLISTER lui dit Mara avec un sourire avenant.

Jane lui tendit une main avec mollesse et surtoutindifférence. Coupant le malaise qui s'était installé entre Mara et le couple,la voix de leur hôte se fit entendre, demandant à chacun de rejoindre la table