YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !

SIMON & MARA

Dans le taxi qui la ramenait chez elle, Yohanna se sentait épuisée et écœurée par la réaction d'Evan. A cause de ce type, elle remettait tout en question même ses études à Harvard. Après tout, il y avait des tas d'universités, bien sûr, moins sélect et moins prestigieuses mais qu'importe, elle réussirait quelle que soit l'école.

Elle espérait vraiment qu'Evan FITZGERALD renoncerait à son mécénat après avoir découvert son passé, des opportunités, elle en aurait du moment que cet obsédé ne serait pas dans « ses pattes ».

Elle arriva enfin chez elle. La voix réconfortante de sa mère provenant de la cuisine, la calma immédiatement.

- C'est toi, querida !

- Oui !

Quelque chose dans l'intonation de Yohanna, fit sortir Mara.

- Tout va bien ? Comment s'est passé ton entrevue avec Monsieur FITZGERALD ?

- Je ne veux pas en parler, ce type est détestable et je ne veux pas de son fric pour financer mes études, les donateurs sont nombreux.

- Pourquoi ? S'inquiéta Mara

- Aucune importance, répondit Yohanna ne souhaitant pas s'étaler sur le sujet.

- Sache seulement qu'il est au courant de notre passé.

Sa mère poussa un cri.

- Tu penses qu'il pourrait prévenir la police,

- Va savoir maman ! C'est vraiment un homme imprévisible, il n'aura aucun remord pour me dénoncer. Il me l'a clairement fait comprendre.

- Je vais faire avancer notre départ, nous partons demain à Athènes.

- Mais, on ne connait personne là-bas !

- Ne t'inquiète pas, on se débrouillera, je refuse d'attendre que la police vienne te chercher.

- Très bien, dit Yohanna avec lassitude.

- Maman, penses-tu qu'un jour, ce sentiment « du mal de vivre » nous quittera ? Pourquoi tant de personnes veulent nous faire du mal ?

Mara regarda sa fille avec confiance.

- Yohanna même si tu penses que c'est nous contre tous, je suis certaine que tout va finir par s'arranger.

Au même moment, le portable de Mara sonna, elle décrocha avec une certaine appréhension après avoir vu le nom sur l'écran.

- Mara, c'est moi !

- Oui, que se passe-t-il, je préfèrerai que tu ne nous contactes plus, Simon.

- Tu ne me dois rien.

- C'était, il y a longtemps et sans le savoir tu m'as fait le plus beau des cadeaux.

- Et pour Yohanna, je ne veux pas la laisser.

- Ta relation avec ta fille ne me concerne pas, c'est sa décision et je ne m'y opposerai pas si elle accepte de te donner une chance.

- Comment as-tu pu faire ça ?

- De quoi parles-tu, la voix de Mara tremblait en entendant la question de Simon.

- Laisser notre fille blanchir de l'argent alors qu'elle n'avait que 13 ans, il appuya volontairement sur l'âge de Yohanna.

- 13 ans, Mara !

- Même si cela n'excuse absolument rien, je n'étais pas au courant, je n'avais rien vu. Et ma fille était très intelligente, elle a parfaitement su me tenir à l'écart. Lui répondit la jeune femme avec une voix triste.

- Je pourrais te faire le même reproche, tu fais parti d'une organisation criminelle, tu sais parfaitement comme fonctionne ce milieu. Ton bras droit Rosario CARDOZA est un proxénète et un meurtrier. Il a tué un couple innocent juste pour obtenir ce qu'il convoitait, il est ignoble et cruel.

- Sais-tu seulement combien de fois, j'ai été battu par cet individu lorsque je me refusais à lui. Il m'enfermait dans un placard pendant des jours sans nourriture, c'est Yohanna qui me libérait pendant qu'il dormait.

- Non bien sûr ! Tu ne peux pas savoir, c'est toi qui recrutes de telles personnes, c'est toi qui uses et abuses de ce pouvoir dangereux. Pour moi, tu es aussi coupable que lui. Et je te rends responsable de la mort de ces pauvres gens. Tu as aussi leur sang sur les mains.

- Laisse-moi te dire une autre chose, lorsqu'il a découvert que Yohanna était très douée dans certains domaines informatiques, il n'a pas hésité à l'utiliser alors qu'elle n'était qu'une enfant. Ma fille risque la prison par la faute de ce type.

- Alors Monsieur CERVANTES, je n'ai pas besoin de votre leçon de morale, c'est indécent !

Après cette dernière remarque, elle eut envi de raccrocher.