YOHANNA & ROSARIO

414 22 0
                                    


Elle passe la clef dans cet appartement insalubre, qui pourtant reste le seul endroit où elle n'éprouvait aucun besoin de se justifier. Elle n'osait pas penser que cela pouvait être un refuge.

La voix de sa mère et de ce pervers lui parvenait de la chambre, la porte était restée entrouverte, elle s'approcha sans faire de bruit. La vue de sa mère nue subissant les assauts répétés de « ce porc », la tétanisaient, elle se tenait là, impuissante et tellement révoltée, le regarde de sa mère résigné plein de larmes, acceptant son sort, cette simple vision lui déchirait le cœur.

Avec rage, elle prit le vase posé sur la console près de la porte, pour assommer Rosario et libérer Mara de cet enfer quotidien, mais sa mère lui fit un geste de la main l'empêchant d'aller au bout de son mouvement.

Elle entendit la voix rocailleuse de cet homme, imbibé d'alcool, perforée ses oreilles.

- Tu as de la chance d'être encore si belle Mara, sinon crois moi malgré la promesse faite à Yohanna, je t'aurais envoyé dans la rue. C'est vrai, tu es encore magnifique. Dit-il en caressant le corps splendide de Mara PETRAKOS.

Yohanna refusait d'entendre plus de propos salaces concernant sa mère, elle courut s'enfermer dans sa petite chambre et tenter d'oublier l'image soumise de sa mère.

Elle n'eut pas le temps de se remettre de cette scène, que des coups violents vinrent secouer la fragilité de sa porte.

- Sors Yohanna ! J'ai besoin de tes talents et de tes compétences pour quelques transferts via mon compte et celui de CERVANTES, de plus, il y a bien longtemps que tu n'as pas travaillé pour moi. Lui dit Rosario à travers la mince cloison.

Elle ouvrit à contrecœur, elle lui fit face avec cette haine qu'on pouvait lire dans ses prunelles bleue marine.

- Ça ne peut pas attendre, tes trafics, j'ai des devoirs et un examen de fin d'année à préparer.

- Tu sembles oublier qui paie en partie tes études dans cette école de « friqués ».

- Non, je n'ai pas oublié, mais j'ai aussi une bourse d'étude sans parler du sale boulot que je fais pour toi et le pire de tout, ma pauvre mère qui paie avec son corps pour compléter le reste. Ça me désole et me soulève le cœur !

Comme d'habitude, Rosario, ne tenait pas compte de ses propos.

- Tiens sur cette clé USB, il y a toutes les indications concernant certaines transactions via le Brésil et Macao.

Il lui tendit une seconde clé, tout en continuant,

- Et sur celle-ci transfère sur mon propre compte, un million de dollars. Je n'ai pas besoin de t'en dire pour plus, tu connais nos petits arrangements.

Elle lui arracha littéralement les deux clés des mains, en évitant tout contact physique avec ce voyou.

- Combien de temps te faut-il pour terminer et rentabiliser ces placements ?

- Donne-moi une heure, afin de gérer l'argent sale de ton chef et de cacher l'argent que tu voles à ton patron.

- Que veux-tu pour ton anniversaire, querida ? Ignorant sa dernière remarque

Ironie du sort ou pas, elle était née le même jour que Mélissa CARTER, un 17 mai. Elle répondit à Rosario avec un certain désintérêt.

- Rien venant de toi, peux-tu nous rendre notre liberté ? Je serais même prête à quitter ce pays avec ma mère, tu n'entendrais plus jamais parler de nous.

- Non ma belle, vos vies sont liées à la mienne. Lui dit-il en l'avertissant que même leurs passeports étaient en sa possession.

- Bon, oublions cette demande, je voudrais aller dîner dans un restaurant avec maman, passer plus de temps avec elle, c'est possible ?

- Je vais y réfléchir !

Il quitta sa chambre, elle s'empressa de faire le travail demandé par Rosario et celui pour lequel, il lui payait une partie de ses études. Sa vie n'était qu'incertitude et danger, un monde de ténèbres ou la lumière était rare mais elle devait continuer d'avancer, pour elle et pour sa mère. Rosario CARDOZA la tenait mais sa vie à lui dépendait également de Yohanna.

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant