EVAN !

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Après avoir déposé son neveu dans l'Upper East Side, il regagna rapidement sa résidence qui se situait à un petit kilomètre de chez sa sœur Mary, et oui, ils étaient voisins. Il gara sa voiture et ouvrit avec fracas la porte de sa splendide demeure. Tout était silencieux, pour la simple raison qu'il vivait seul dans un 500 m2, il refusait de partager son espace avec qui que se soit, cela peut paraître triste mais il aimait cette solitude, il l'avait choisi.

Il se dirigea vers son bar pour se servir un verre de whisky irlandais, il tourna en rond dans son salon, cette fille avait réveillé en lui le pire de son caractère, sa colère et sa fureur se consumait, les deux émotions concoctées ensembles faisaient de lui un volcan en éruption.

Il devait absolument gérer son hyperactivité et son irritabilité et pour ça, il lui fallait son traitement. Il abandonna son verre, car il était conscient que médocs et alcool étaient un très mauvais cocktail.

Il monta récupérer ses médicaments dans sa chambre afin de retrouver son calme.

Il s'était tranquillement calé dans son fauteuil afin de traiter quelques dossiers, lorsqu'on sonna à la porte, il se leva pour ouvrir, Jane se tenait dans l'embrasure.

- Salut Chéri, tu as quitté la petite fête sans me prévenir. Lui reprocha-t-elle

- Oui, excuse-moi, j'avais un affreux mal de tête.

Il retourna s'installer dans son fauteuil, Jane lui emboîta le pas, la jolie rouquine se mit à califourchon sur lui, pour l'embrasser fougueusement. Il avait très envi de répondre sauvagement à son baiser, mais l'image d'une belle gamine aux yeux bleu saphir pleins de larmes, traversa son esprit et refusa catégoriquement de quitter ses pensées.

Il était perturbé et agité sans en connaître la raison, ou plutôt si, une fille à peine sorti de l'enfance venait de chambouler son existence.

- Pardon Jane, je n'ai pas la tête à « ça » dit-il en la repoussant

- Ah bon ! fit la rousse

- Tu n'avais pas eu de crise depuis longtemps.

- Que s'est-il passé ?

- Rien, j'ai pris mon traitement, je vais aller mieux dans quelques minutes.

- Je monte me coucher, mais je t'en prie, fait comme chez toi !

- Merci mais je vais rentrer.

Une fois que Jane fut partie, la maison plongea dans un silence plus lourd que d'habitude, presque oppressant, Evan ressentit une profonde tristesse s'emparer de lui. Mettant ses idées noires de côté, il monta dans sa chambre. Après s'être glissé dans son lit, il ne trouva pas le sommeil.

Ses rêves étaient peuplés d'une brune au regard haineux, à la langue bien pendue et au sourire ravageur. Ce sourire qui ne lui était pas destiné, d'ailleurs ! C'est peut-être pour cette raison qu'il avait voulu l'insulter en la rabaissant et en se montrant odieux avec elle.

Bien sûr, il y avait une explication à son comportement inacceptable. Evan ne pouvait s'empêcher de faire un lien, même indirect, entre l'assassinat de ses parents lors d'un cambriolage qui a mal tourné, par trois mexicains alors qu'il n'avait que 10 ans et qu'il se trouvait dans leur maison et Yohanna.

Il le savait la comparaison était ignoble, mais il n'y pouvait rien sa haine était encore trop vive.

C'est pourquoi, il souffrait d'hyperactivité, d'insomnie, d'anxiété, de paranoïa et qu'il avait même tenté de se suicider à 20 ans en envoyant sa voiture contre un mur, toutes ces pathologies faisaient de lui une personne instable. Grâce à sa sœur, il allait un peu mieux elle avait su trouver les mots pour apaiser sa douleur, sur son syndrome du survivant. Il était malade psychologiquement, il le savait mais pour lui et Mary, il tentait chaque jour de se battre pour reprendre goût à la vie. Et c'est sur cette dernière réflexion qu'il sombra, enfin dans un sommeil troublé.   

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant