A TOI YOHANNA

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Ils retournèrent tous chez Yohanna, celle-ci n'avait pas l'intention de porter plainte contre Erol, après les mots de son père, elle était certaine qu'il ne s'approcherait plus d'elle.

Simon regarda Evan sans aucune indulgence, l'irlandais savait que l'ancien mafieux ne l'appréciait pas du tout. Pourtant, Evan était conscient que leur lien ne pourrait jamais se défaire, ils avaient en commun, Yohanna et les jumeaux.

Il s'adressa à sa fille.

- Je prends les enfants pour cette nuit, agàpi mou, je crois que vous avez beaucoup choses à vous dire.

- Je veux bien, papa !

- Non, la voix énergique d'Evan claqua comme un fouet

- Non, je veux que mes enfants restent chez eux avec nous, j'ai besoin de les avoir à mes côtés à présent, je ne veux plus me séparer d'eux même pour une seconde.

- Donc, non, ils vont rester ici. Il défiait Simon du regard.

- Très bien, je peux rentrer tranquille ?

- Vous pouvez !

- Je vous décharge de cette responsabilité, à partir de maintenant je m'occuperai de ma famille.

- Yohanna est à moi et les jumeaux également !

- Merci Monsieur CERVANTES, d'avoir veillé sur eux durant 7 ans.

Yohanna referma enfin la porte, avec soulagement, elle cala son dos contre celle-ci tout en fermant les yeux, elle pouvait enfin souffler, ses enfants étaient près d'elle et en sécurité.

Lorsqu'elle ouvrit ses prunelles bleu marine, elle avait en face d'elle un homme épuisé qui s'appuyait sur sa canne pour ne pas se plaindre, qui attendait des réponses mais surtout des explications.

- Alors Dr CERVANTES, tu n'as rien à me dire ?

- Si, j'ai beaucoup de choses à te dire, querido, accorde-moi une petite heure, le temps de faire manger et baigner les enfants.

- Très bien, je t'ai attendu 7 longues années, une heure de plus ne fera pas la différence. Finit-il sur un ton sérieux.

Yohanna lui caressa la joue en passant à sa hauteur.

- Bienvenue chez nous, Evan FITZGERALD, j'espérais vraiment que tu finisses par nous retrouver.

Elle s'occupa des enfants sous le regard attentif du géant celte, il ne la quittait pas du regard comme s'il avait peur qu'elle disparaisse, encore. Il la suivit dans la chambre des jumeaux.

- Maman, on a le droit à une histoire, ce soir ? lui demanda Alanna

- Non, pas ce soir agàpi mou, vous êtes beaucoup trop fatigués.

Elle les embrassa chacun son tour, Tristan, comme à son habitude resta un peu plus longtemps accroché à son cou mais après ce qu'il avait vécu, Yohanna serra son fils très fort contre elle.

- Tristan, ce soir maman va laisser la veilleuse allumée toute la nuit, tu es d'accord ?

- Oui, efcharisto maman ! lui répondit le petit garçon avec reconnaissance.

- Dé nada, mi amor !

Yohanna avait pris l'habitude de jongler avec les langues de ses trois différentes cultures, pour elle, c'était primordial, elle voulait que ses enfants puissent communiquer avec plein de monde sans avoir à se préoccuper de la langue.

Elle laissa Evan rejoindre le salon, pendant ce temps-là, elle se dirigea vers sa chambre afin de prendre une douche rapidement. Elle avait besoin de se détendre en se vidant la tête sous l'eau.

Elle enfila une nuisette noire en dentelle que sa mère lui avait offert pour noël, c'était peut-être le moment de la porter, elle passa par-dessus un peignoir assorti dans la même matière. Elle détacha ses boucles, elle se parfuma légèrement et se sentait prête pour affronter la colère d'Evan.

La jeune femme le trouva assoupi sur le canapé, elle s'approcha sans faire de bruit pour le contempler et constata qu'il n'avait pas vraiment changé, si ce n'est quelques rides qui s'étaient installées sur son front et au coin de ses yeux, le rendant plus touchant, plus vulnérable mais surtout plus accessible. Elle posa le bout de son doigt en espérant effacer les 7 ans d'absence qui ont creusé ces sillons dans sa peau.

Elle prit un plaid pour le couvrir, et se dirigea vers la cuisine pour préparer le repas, il devait absolument manger mais une main robuste l'en empêcha.

- Où comptais-tu aller encore ?

- Yohanna, tu ne crois pas que je mérite quelques explications ?

- Erol t'a tout raconté, je suis désolée mon ange, j'aurais préféré te le dire sans intermédiaire mais ton neveu en a décidé autrement.

- Je voulais rester à tes côtés mais mon passé aurait brisé ta carrière et sali le nom de ta famille.

- Il n'était pas question de détruire ce que tu avais bâti.

- Erol était prêt à tout pour nous séparer.

- Et tu penses que je n'étais pas capable de te protéger ? Demanda-t-il

- Bien sûr que si, mais à ce moment-là, c'est toi que je voulais protéger. Répondit-elle tout en caressant son beau visage.

- Comment puis-je te résister, Yohanna PETRAKOS, tu avais déjà brûlé mon cœur d'un simple regard, il y a 7 ans.

- Erol a raison, tu m'as donné tout ce qu'un homme peut espérer et même plus.

- Tristan et Alanna sont deux petites merveilles, je n'ai pas les mots pour les décrire.

- Et tu m'as fait don d'une partie de toi, en partageant un de tes reins. Tu es un amour mon petit saphir !

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant