LES AVEUX DE YOHANNA

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- Finalement, je remercie votre détective, il ne vous a transmis qu'une infime partie de ma merveilleuse existence. Lui dit-elle ironiquement.

- Ouvrez cette porte, Monsieur FITZGERALD, je ne veux plus jamais vous revoir !

- Autre chose, si vous souhaitez me dénoncer, faites-le, je n'ai pas peur d'aller en prison.

- Je le reconnais devant vous, j'ai blanchi l'argent sale d'un cartel depuis l'âge de 13 ans, vous comprenez !

- Sachez que la condition « sine qua non » que j'ai imposé à ce sale type et qu'aucun homme ne devait plus toucher ma mère.

- Si je devais le refaire, je le referai sans hésiter pour protéger ma mère, d'ailleurs, vous ne pouvez pas comprendre du haut de votre tour bien gardée et surprotégée.

- Chacun d'entre nous à une histoire, je n'ai pas honte de la mienne.

- Vous savez pourquoi ? Je vais vous le dire, parce que je ne l'ai pas choisi.

- Si vous avez un peu de bon sens, vous comprendrez pourquoi, j'ai caché mon passé trouble pour intégrer l'école Kennedy.

Il se dirigea vers son tiroir afin d'appuyer sur le bouton pour lui ouvrir la porte et la laisser partir.

Yohanna quitta la pièce sans un regard pour Evan, elle le savait, il avait son destin entre ses mains.

Il avait de nouveau un terrible mal de tête, il se sentait tourmenté. Cette jeune femme venait de lui donner une leçon de vie qu'il n'était pas près d'oublier. Il se méprisait et avait envi de tout saccager. Il voulait faire payer à ces hommes le mal qu'ils avaient fait à la douce Mara et à sa fille.

L'envie de mettre en miette, cette vermine devenait impérative.

Il appela sans attendre son ami.

- Carl, il manque quelques chapitres à l'histoire de Mara et Yohanna, il me semble. Tu sais celle que ton informateur t'a fourni.

- Ton détective est carrément stupide.

- Que veux-tu dire, hier tu ne semblais pas surpris.

- Oui, mais c'était avant d'avoir la véritable version par la personne concernée.

- Je vois, répondit l'avocat

- Au fait, vérifie les vols en partance pour Athènes et La Havane dans les quinze prochains jours.

Il raccrocha pour avaler les médicaments qui soignaient et calmaient ses violentes crises de colère. Il revoyait le regard furieux et désemparé de Yohanna ; il ne parvenait pas à oublier l'intensité de ses prunelles bleu marine.

Cette fille avait quelque chose de plus que les autres femmes, son magnétisme. Ce même magnétisme qui le poussait irrémédiablement vers elle, comme un aimant. Il comprenait à présent, pourquoi Erol était attiré par Yohanna, mais, surtout pourquoi il voulait la protéger.

Il ne le reconnaissait qu'à demi-mot mais il ressentait ce même besoin. Malgré, sa force mentale, elle méritait qu'on prenne soin d'elle. Cette jeune fille a dû si souvent avoir peur dans ce monde d'adultes alors qu'elle n'était une jeune adolescente.

Il se leva brusquement, il fallait qu'il sorte prendre l'air, il commençait à suffoquer dans cet espace restreint. Alors qu'il sortait de l'ascenseur, il aperçut Yohanna en grande conversation avec Erol, celui-ci lui tenait tendrement les mains tout en lui essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues.

Le cœur d'Evan se serra devant cette scène impossible de réfréner sa jalousie. Et son côté cruel reprit le dessus et l'envie de la blesser s'était de nouveau emparée de lui.

Il s'approcha à grands pas et s'adressa à son neveu.

- Erol, aurais-tu oublié notre petite discussion ?

- Non, lui répondit le jeune homme, en lâchant les mains de Yohanna

- Très bien, là, c'est officiel, je t'interdis de fréquenter mieux encore, de t'approcher de cette fille.

- Ne tisse aucun lien avec elle, même amical ! Continua-t-il sur un ton mordant tout en lorgnant Yohanna.

Elle n'arrivait pas à croire, que l'homme qui se trouvait devant elle soit le même que celui qui l'embrassait passionnément, il y a quelques minutes.

- Merci Erol pour ta sollicitude !

- Yohanna, attends !

Elle sortit en courant de l'immeuble pour ne plus voir Evan. Quant à Erol, il jeta un regard haineux à son oncle et quitta précipitamment, le hall du bulding.

Evan se sentait désolé et tellement triste, plus rien ne comptait, seules les larmes de Yohanna le torturait.

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant