YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !

MARA & SIMON

Yohanna et sa mère ramassèrent leurs affaires pour quitter l'hôtel lorsqu'un livreur apporta deux bouquets tellement imposants que l'homme se retrouva noyé derrière les gerbes de fleurs.

- Mara & Yohanna PETRAKOS, demanda-t-il

- Oui, répondit Mara

- Ceci est pour vous en leur tendant les deux bouquets.

- Oh merci, de la part de qui ?

Lorsqu'une voix grave et caverneuse se fit entendre derrière le jeune livreur.

- De ma part ! Laissez-moi me présenter, mais avant cela, j'ai souhaité organiser une soirée cubaine pour certains de mes clients afin de finaliser de très importants contrats à New-York. Et même s'ils vivent pour la plupart d'entre eux aux Etats-Unis, ils se sentent profondément cubains et quelque peu, nostalgiques de La Havane.

- Pour ma part, je suis né à Miami, et mes parents sont en partie, cubain et grec.

- Comme vous, il me semble ? leur dit-il

Tout en parlant, l'homme d'affaires ne quittait pas des yeux Mara et l'instinct surprotecteur de Yohanna reprit le dessus, elle s'avança pour se placer devant cet inconnu afin de mettre sa mère derrière elle. Ce qui lui permit de l'observer de plus près, c'était un homme d'une quarantaine d'années, étrangement, ses cheveux étaient aussi noirs que les siens. Mais la ressemblance ne s'arrêtait pas là, il avait également les mêmes prunelles bleu saphir et ce grain de beauté que possédait Yohanna sous son œil.

Incontestablement, il était très beau et possédait une classe naturelle qui lui conférait une prestance et un charisme indéniables. Il portait un pantalon ample en lin noir maintenu par un lacet et une tunique beige légèrement entrouverte sur un torse bronzé et musclé.

La réaction de Yohanna l'amusa, il esquissa un sourire qui lui rappelait quelqu'un, mais qui... ?

- Tu as raison ma chère Yohanna de protéger ta mère, elle est un véritable régal pour les yeux.

Les deux jeunes femmes lui jetèrent un regard désapprobateur.

- Et vous êtes ? Lui demanda Yohanna sur un ton à la limite de l'insolence.

Il s'approcha pour prendre la main hésitante de la jeune fille, réduisant la distance entre eux. De près, il était vraiment impressionnant.

- Je suis Simon Elios CERVANTES !

Ce nom claqua comme un fouet dans un silence absolu pour Yohanna et sa mère, elles eurent un mouvement de recul, terrifiées à l'idée qu'il découvre leur « lien » avec CARDOZA.

Ne comprenant pas leur réaction, il se rapprocha de nouveau pour prendre la main de Mara dans sa large poigne, l'effroi la paralysa, elle vacilla lorsqu'elle sentit les bras de cet homme la retenir pour l'empêcher de tomber, elle avait l'impression de faire un cauchemar tout en étant éveillée.

Elle n'avait pas rêvé, il avait bien une croix grecque orthodoxe dans la paume. La voix inquiète de sa fille la fit sortir de sa réflexion.

D'une voix tremblante, elle lui demanda :

- Avez-vous vécu à Cuba ?

- Oui, il y a environ 18 ans, après la fin de mon lycée, je suis allé à La Havane, histoire de connaître le pays de mon père, je suis resté environ trois mois, ensuite, je suis rentré à Miami. Lui confirma Simon CERVANTES

C'est avec la gorge sèche et l'esprit confus que Mara PETRAKOS, demanda à sa fille :

- Yohanna récupère les guitares, mon ange, on rentre !

- Muy bien, maman !

- Vous allez bien, vous êtes toute pâle.

- Oui merci, à présent, nous allons vous laisser.

- Attendez ! dit-il sur un ton autoritaire

- J'organise une soirée chez moi, le week-end prochain, accepteriez-vous de venir chanter ?

- Nous ne serons pas nombreux et je serais entouré d'amis, leur précisa-t-il

- Non, répondit Mara avec fermeté

- Ma fille prépare son entrée pour Harvard, elle doit réviser.

- Alors, vous peut-être ?

- Non plus, j'ai d'autres engagements, mentit-elle

- Je comprends, voici ma carte si vous changez d'avis, contactez-moi lui dit-il avec ce sourire tellement similaire à celui de Yohanna.

Mara leva les yeux sur lui, leurs regards se croisèrent intensément, il avait le même grain de beauté sous l'œil comme sa fille, ce signe particulier qu'elle aimait tant chez Yohanna et qu'à présent, elle retrouvait chez cet homme.