COMPATIBLES

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Le professeur ANDREOPOULOS appela son correspondant, et la voix d'Evan se fit entendre à l'autre bout du fil.

Yohanna sentit son cœur battre si fort qu'elle pensait qu'il était sur le point de s'arrêter, le timbre de voix de l'homme d'affaires était plus rocailleux plus grave que dans ses souvenirs, sûrement dû à l'alcool, une voix de baryton. Pourtant elle chérissait cette voix, parce qu'elle était la seule à connaître le propriétaire de cette voix, et combien cet homme pouvait être attentif, tendre et passionné.

Elle se concentra sur la conversation entre Evan et le professeur.

- Bonsoir Monsieur FITZGERALD, pardon pour le dérangement !

- Nous n'avons pas encore été présenté, je suis le Professeur Kostas ANDREOPOULOS, le directeur de l'hôpital Général d'Athènes.

- Oui, professeur, je vous écoute mais n'avions rendez-vous que dans trois jours.

- C'est vrai, confirma le professeur

- Mais voyez-vous, j'ai pour habitude de me renseigner sur nos éventuels partenaires financiers et je me suis permis de consulter votre dossier, on y fait référence à votre insuffisance rénale.

- Votre médecin est une connaissance, vous n'avez plus de rein, c'est ça ?

- Vous avez parfaitement raison, professeur, on vient de me retirer le 2ème rein, il y a quelques mois. Voyez-vous je ne suis plus qu'un mourant. Répondit Evan d'une voix désabusée.

A ces mots, Yohanna eut un sursaut de peine, son cœur lui faisait mal, il saignait pour Evan.

Et contre toute attente, Evan s'épancha un peu sur sa souffrance au professeur.

- Vous savez Dr, il y a 7 ans, la jeune femme que j'aimais m'a abandonné sans aucune justification, et depuis ce jour-là, je tente de me convaincre chaque matin de survivre, alors mourir serait presque une délivrance, un apaisement au moins mon cœur ne souffrirai plus.

- Ecoutez, pardonnez mon insensibilité mais là, je vous parle de vos reins et non de votre cœur.

- J'ai peut-être une bonne nouvelle pour vous, j'ai votre dossier médical sous les yeux, et au vu de vos résultats, nous avons un donneur compatible avec vous à 98 %.

- Pardonnez-moi professeur, mais comment est-ce-possible, même avec ma famille, je n'ai pas atteint ce taux.

- Ça peut arriver Monsieur FITZGERALD, parfois, la science peut nous surprendre.

- Puis-je connaître le nom de ce donneur.

- Je suis soumis au secret de ma profession, je ne peux vous donner aucune information.

- Mais j'ai aussi deux conditions émises par le donneur.

- Je vous écoute, professeur !

- La première, est que je sois celui qui vous opère, je suis uro-néphrologue.

- Vous exercez toujours d'après mes sources, non.

- Voyez-vous docteur je suis comme vous et je me renseigne toujours, sur mes potentielles acquisitions.

- C'est vrai que je ne suis plus en service, mais...il fut interrompu par la voix fatiguée d'Evan

- Peu importe professeur, si cette personne vous fait confiance, je vais faire de même ce n'est pas comme si je vous confiais ma vie...dit-il sur un ton ironique et légèrement amusé.

- Quelle est la seconde condition !

- Et bien, le donneur souhaite que l'opération se déroule à Athènes, ne vous inquiétez pas nous sommes parfaitement équipés.

- Vous m'offrez une chance de vivre professeur, comment refuser une telle offre.

- Quel est le montant de ce don ? Car, je suppose que tout à un prix. Dit Evan comme s'il se parlait à lui-même.

- Justement non, cette personne ne veut pas d'argent, elle souhaite simplement que vous donniez ce montant à une œuvre caritative, de votre choix et peu importe le pays.

- Oh une personne altruiste, il en existe encore !

- Oh OUI ! Monsieur FITZGERALD

- A présent, voyons les modalités de votre opération, une fois, que nous vous aurons refait tous les examens nous procéderons à votre transplantation rénale.

- Puis-je connaître le taux de réussite avec le donneur ?

- Il est très élevé puisque vous matchez à 98 %

- Une dernière question, me direz-vous si c'est un homme ou une femme.

- Je regrette, non !

Après avoir fini l'appel avec le professeur ANDREOPOULOS, Evan ne s'avouait pas vaincu, il appela aussitôt Carl.

- Oui Evan !

- Tiens-toi bien, j'ai un donneur !

- Incroyable à New-York, c'est une merveilleuse nouvelle, mec !

- Non à Athènes !

- Comment est-ce possible ?

- Ecoute, c'est une longue histoire je te la raconterai un autre jour, pour l'instant je ne suis pas satisfait de certaines réponses du Pr ANDREOPOULOS, alors, trouve-moi les meilleurs informateurs afin que je sache qui est ce donneur et pourquoi il refuse de prendre l'argent, ok ?

- Carl ?

- Oui !

- Fais-mieux que la dernière fois, merci.

Pourquoi Evan se sentait-il agité et perplexe, pourquoi voulait-il absolument mettre un visage et un nom sur cette personne ? Une chose est sûre, il souhaitait des réponses rapides à ses questions.

Et, il les aura.

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant