REGLEMENT DE COMPTE

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Yohanna ignorant volontairement son père, s'adressa à sa mère.

- Il se fait tard, maman...

- Mara, je suis comme toi, je ne me souviens pas avec précision de ce qu'il s'est passé cette nuit-là. J'ai le souvenir d'une jeune fille splendide dont c'était la première fois, lorsque j'ai émergé de mon brumeux sommeil, elle avait disparu.

- Elle avait la même odeur que j'ai senti sur toi, un parfum de magnolia.

- C'est la fleur préférée de maman, fit remarquer Yohanna.

- Je ne savais pas si tu étais cubaine ou si tu étais comme moi, simplement en vacances.

Yohanna l'interrompit sans ménagement :

- Arrêtez de vous lamenter sur votre sort, savez-vous seulement le calvaire que ma mère a vécu ?

- Yohanna, por favor ! la supplia sa mère

- Je vais vous le dire, ignorant les supplications de Mara.

- Après avoir quitté Cuba, sans argent sans soutien, elle a connu la misère et la faim, puis un gentil couple s'est occupé d'elle jusqu'à mes 3 ans mais malheureusement pour nous, un voyou est venu s'installer dans notre immeuble, il aperçut maman et surtout sa beauté alors un soir, elle rentrait dans ce quartier peu fréquentable et dangereux, et ce type écœurant a violé ma mère durant plusieurs heures et comme si ce n'était pas suffisant, il a fait assassiné sans état d'âme et sans aucun respect pour la vie humaine, les « SANCHEZ », ces pauvres gens avaient près de 80 ans.

Elle essuya avec colère, ses larmes pour ne pas montrer à cet homme combien il les avait blessées.

- Après ça, il nous a obligé à vivre avec lui, nous promettant d'enterrer dignement Monsieur et Madame SANCHEZ. Ma mère se résigna à accepter.

- Attendez ! Je n'ai pas fini, le pire reste à venir !

- Cette ordure battait et abusait de ma mère à chaque fois que cela lui faisait plaisir.

- C'était un pervers narcissique, Mara PETRAKOS a accepté son sort pour me protéger afin que ce sinistre individu ne m'approche pas.

- Alors, laissez-moi vous dire Monsieur CERVANTES, que vous ne valez pas mieux que Rosario CARDOZA, et, oui voilà la description des hommes qui travaillent pour vous. Ceux ne sont que des criminels aux mains plein de sang.

- Vous êtes un baron de la drogue abject et sans morale.

- Yohanna càllaté por favor ! lui demanda sa mère

- Attends, tu es en train de me dire que ta mère était la compagne de Rosario ?

- Correction ! Pas la compagne, nunca, la prisonnière de CARDOZA ! elle appuya avec rage sur la dernière phrase.

- Mais alors vous devez connaître le « blanchisseur » de mon ancien bras droit.

- Vous voulez vraiment le savoir, Monsieur CERVANTES.

- Oh que oui ! Je pourrais de cette manière leur mettre à chacun une balle dans la tête pour le mal qu'ils vous ont fait et pour avoir oser me voler.

- Alors, j'attends, quel est le nom de cette personne ?

- Vous l'avez devant vous.

- Quoi, Mara...tu étais ?

- Non, pas ma mère mais moi Simon ! dit-elle en se montrant grossière envers son père.

La réaction de CERVANTES fut inattendue, il balaya tout se qui se trouvait sur le bureau d'un revers de main, le bruit fut tellement assourdissant qu'elles placèrent leurs mains sur les oreilles. Lorsqu'il les regarda, ses yeux étaient injectés de sang, ses vaisseaux étaient sur le point d'éclater.

Yohanna regrettait presque sa témérité, elle voulait lui faire du mal mais son attitude fut surprenante et à présent, elle avait réellement peur pour sa mère et pour elle-même. Il ressemblait à un fauve.

- Répète ce que tu viens de me dire Yohanna ! Depuis quand ?

- J'ai été jusqu'au moment de sa fuite, le blanchisseur de Rosario et ce depuis l'âge de 13 ans et par définition, le vôtre aussi Monsieur.

Il dévisagea Mara avec désolation et un certain mépris.

- Comment as-tu pu laisser notre fille devenir un blanchisseur et ce, quelle que soit l'organisation ?

- Elle n'en savait rien, j'ai demandé à Rosario de ne pas lui dire, c'était une des conditions.

- Quelles sont les autres ? demanda ironiquement son père.

- Qu'on ne fasse plus de mal à ma mère.

- Viens maman, laissons Monsieur CERVANTES encaisser toutes ses informations.

- Je n'étais pas la complice de CARDOZA, je devais obéir sous la menace pour protéger Mara et si je devais le refaire, je le referai pour elle.

- Si vous voulez toujours me tuer, faites-le mais laissez ma mère tranquille.

Mara PETRAKOS s'approcha de lui et lui martela ses mots.

- Si jamais tu touches un cheveu de Yohanna, je n'hésiterai à te tuer Simon, crois-moi, je le ferais.

Il aperçut dans les prunelles félines de Mara, une lueur qu'il n'avait jamais vue, celle de la détermination et d'un certain courage. Elle paraissait audacieuse de s'adresser de cette manière à un homme comme lui.

- Ne t'approche plus de nous, oublie notre existence et nous ferons de même.

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant