LA COLERE D'EVAN

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L'entendre prononçait pour la première fois son prénom, la plongea dans un trouble inexplicable.

- Pourquoi ?

- Fais-le !

A présent, sa voix était clairement menaçante, un ton qui n'admettait aucune objection, elle s'exécuta de mauvaise grâce.

- Bon, pouvons-nous signer rapidement ces papiers afin que je puisse partir.

- Pas si vite, Mademoiselle PETRAKOS, notre entretien risque d'être très long. Partir ? As-tu l'intention de me quitter ma belle Yohanna ?

- Pour répondre à votre question, absolument ! Ma rentrée est pour octobre, nous partons en Grèce, l'autre pays de ma mère.

- Nous verrons ! Dit-il mystérieusement.

- A présent, parle-moi de toi !

- Pardon ? En quoi ma vie pourrait intéresser un homme aussi occupé que vous. De plus, je pense que vous devez avoir sous les yeux, toutes les infos me concernant.

- Tu as raison, ce qui m'amène à cette question.

- Qui es-tu...vraiment Yohanna Athénée PETRAKOS ?

N'attendant pas de réponse de sa part, il continua de parler.

- Penses-tu qu'avec les informations que je détiens sur toi, tu pourras intégrer Harvard ?

- Je crois plutôt que tu auras une place dans une cellule aux frais de « l'oncle Sam ».

Le corps de Yohanna se raidit sur cette dernière phrase, elle refusa de penser qu'il avait tout découvert sur sa vie et surtout la partie inavouable. Rosario était en fuite et ses hommes s'étaient évaporés dans la nature, devait-elle lui dire la vérité ? Sûrement pas, il n'hésitera pas un seul instant à la dénoncer.

Que faire ? Il se leva de son fauteuil, s'approcha d'elle et la releva de son siège avec violence et sans aucun effort. Décidément, ce géant celte avait une force herculéenne.

- Tu es une criminelle et tu le sais mais surtout tu es une élève du très select établissement Kennedy.

- Blanchir l'argent d'un cartel cubain ne faisait partie pas de ton dossier lors de ton inscription, et, tu as en plus pour mère, une ancienne prostituée. Cracha-t-il sur un ton méprisant.

Une nouvelle fois, Yohanna leva sa main pour le gifler de toutes ses forces, mais cette fois, il avait prévu son geste, il lui retint fermement le poignet.

- Pas cette fois, ma belle !

Evan lui retourna le bras afin que le dos de celle-ci soit plaqué contre son torse. Même à cet instant, cette sensation de désir violent annihilait ses sens, il avait honte de ressentir du désir pour une fille d'à peine 18 ans.

- Lâchez-moi ! Vous me faites mal.

- Je pourrais te faire encore plus mal, petite peste !

- Je n'en doute pas sous votre vernis polissé d'homme de la haute société, se cache un véritable homme des cavernes. Je vous déteste et déteste toutes les personnes qui vous ressemblent, celles qui jugent sans connaître, celles qui vivent dans des tours d'ivoire, celles qui refusent de descendre de leur piédestal pour voir la réalité de ceux qui ne possèdent rien ou si peu. Je ne suis pas tentée par votre monde.

- Pensez ce que vous voulez, je n'ai aucune envie de me justifier auprès d'un homme aussi peu empathique. Il me semble que vous avez déjà pris fait et cause alors que vous ne savez rien de moi.

- Déchirez mon dossier et dénoncez-moi si cela vous donne bonne conscience Monsieur FITZGERALD !

Il semblait amusé par ses remarques, cet homme était totalement bipolaire, ses réactions étaient démesurées. Il oscillait entre la colère et l'amusement avec une telle aisance que s'en était flippant, se dit intérieurement Yohanna.

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant