MARA & YOHANNA

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Yohanna et sa mère se trouvaient dans le taxi qui les conduisait au CROSBY HOTEL. Elles se regardèrent mutuellement et Mara serra fort la main de sa fille.

- Tu es magnifique, querida !

- Toi aussi maman !

Yohanna regarda sa mère, elle était si belle, dans cette robe bohème noire qui dévoilait ses belles épaules dorées et son corps harmonieux, elle portait des bottes noires et une ceinture qui marquait sa taille fine et ses hanches de déesse. Elle avait glissé dans son chignon une fleur d'hibiscus blanc fraîche. Son visage était clairsemé de grains de beauté qui lui donnait des airs de danseuse de flamenco, elle avait accentué ses yeux verts d'un make-up sombre qui la rendait encore plus mystérieuse. Sa bouche avait une teinte rouge sang, ses lèvres étaient charnues et pulpées et elle sentait bon le musc.

Sa mère n'avait aucune imperfection malgré les cruelles épines qui avaient jalonné son existence. Elle était belle à l'extérieur mais aussi à l'intérieur, son sourire était toujours bienveillant et sincère.

Mara regarda, à son tour, sa fille avec fierté. Elle voulait le meilleur pour elle sans trop de souffrance.

Yohanna ressemblait certainement à son père, elle avait maquillé ses prunelles bleues marines avec un smoky pour intensifier son regard, le rendre plus profond. Sa mère avait choisi pour elle, une jupe longue satiné noire qui tombait parfaitement sur ses belles hanches, elle lui avait pris également un haut en dentelle beige qui laissait deviner à travers le tissu doublé des seins magnifiques, des bretelles fines montraient des épaules rondes et bien galbées, le petit haut s'arrêtait au niveau du nombril. Elle opta pour une paire de sandales plates avec une bride dorée. La jupe virevoltait autour de ses jambes, rien n'était visible, tout était suggéré, et comme sa mère, elle posa sur sa chevelure ondulée une couronne de petites fleurs beiges et blanches, des mariposas pour rappeler Cuba.

Il était 20h30, lorsqu'elles arrivèrent devant l'hôtel, elles prirent chacune leur guitare et passèrent par l'office pour se préparer.

Le responsable leur fit remarquer, que l'homme d'affaires qui avait réservé toute la salle de réception ainsi que le bar, était cubain et que la plupart de ses invités l'étaient aussi.

- Tout le monde est déjà, lui demanda Yohanna

- Oui, l'homme d'affaires est devant la scène également.

- Ne vous inquiétez pas, la salle sera pratiquement plongée dans le noir, ils vous verront mais vous ne les verrez pas, leur précisa l'organisateur sur un ton prévenant, son regard rivé sur la beauté de Mara.

- Merci, nous sommes prêtes !

Chacune avec leur guitare à la main, elles avancèrent au centre de la scène improvisée, un silence impressionnant s'installa dans la salle. Elle sentait la main ferme mais douce de sa mère serrée contre la sienne.

Belle et sûre d'elle, Mara s'approcha du micro pour le régler à la hauteur de sa fille et les présenta d'une voix sensuelle et légèrement voilée. Mara PETRAKOS était la sensualité incarnée et de nombreux hommes s'étaient figés devant cette femme, au charme ravageur.

- Buenas noches ! Permettez-moi de nous présenter.

- Je suis Mara PETRAKOS, je serais votre guitariste, ce soir, et voici ma fille Yohanna PETRAKOS, elle est chanteuse et guitariste. Pour ce soir, nous n'utiliserons que nos guitares sans les percussions.

- Et pour nous mettre dans l'ambiance afro-cubaine, nous avons choisi de commencer par une balade que tout le monde connaît « guantanamera ».

Les invités applaudirent avec virulence, sans doute nostalgiques, de leur pays natal pour certains. Mara pouvait distinguer les volutes d'un cigare cubain, elle avait toujours aimé cette odeur si particulière, elle ne voyait pas clairement l'homme qui était devant et qui fumait son « havane »

Mara embrassa sa fille et lui montra le micro afin qu'elle s'approche. Avec l'assurance des PETRAKOS, elle s'avança et commença à chanter les premières notes de cette très belle mélodie.

Leurs guitares se mêlèrent à la voix grave de Yohanna et les deux femmes firent abstraction de tout ce qui les entourer, ne se concentrant que sur leur musique.

Au même moment, Evan et Erol sortirent de l'ascenseur pour se diriger vers le bar de l'hôtel.

- Evan, tu peux partir si tu le souhaites et ramènes Jane avec toi. Je vais prendre un autre verre et j'appellerais un taxi pour rentrer.

- Cette fête ne m'intéresse pas. Dit le jeune homme à son oncle

- Allons au bar prendre un verre, ensuite, je te ramènerais chez toi.

YOHANNA, "LE BLANCHISSEUR" DU CARTEL !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant