Entre Tensions et Réconfort

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Pdv Giulia
Je me réveille encore tourmentée par la nuit passée. Mon esprit était en ébullition, et je savais que je devais sortir prendre l'air pour tenter de me calmer. Je laissai un petit mot sur mon lit pour prévenir de mon absence et quitter la casa.

À cette heure matinale, la favela était étrangement calme. Les habitants vaquaient à leurs occupations, et il n'y avait pas de coups de feu pour le moment. Alors que je me promène, je remarque Juan en train de parler avec un groupe d'hommes. Quand il m'aperçut, il vint à ma rencontre. Sa présence me rassura, et sans que je m'en rende compte, je me mis à pleurer à chaudes larmes.

Juan me prit doucement la main et m'emmena dans un endroit plus discret. Il me chuchota une mélodie apaisante, celle que sa mère lui chantait quand il pleurait. Ce geste simple me réconforta et je me confiai à lui, dévoilant mes craintes et mes peurs les plus profondes. Pour la première fois, je parle de ma mère, de son rejet et de sa haine envers moi. Juan m'écouta attentivement et me rassura autant qu'il le pouvait.

De retour à la casa, je vis Ezio et Alessandro en train de préparer leurs affaires. Je comprenais que c'était le moment des adieux. Je pris Juan dans mes bras, le remerciant pour tout ce qu'il avait fait pour moi. Il fut surpris par mon geste, mais il me remercia à son tour.

Pendant le trajet vers l'aéroport, personne ne parle. Dans le jet privé, je m'assis à côté d'Ezio tandis qu'Alessandro dormait plus loin. Une hôtesse de l'air commençait à draguer fortement Ezio, ce qui m'agaça profondément. Je lui demandai de nous laisser tranquilles, mais elle m'ignora complètement, lançant un regard sombre.

Quelques instants plus tard, elle renversa son verre d'eau glacé sur moi, me surprenant et me faisant crier. Ezio se leva immédiatement et prit la femme par les cheveux, la sermonnant sévèrement. Après un certain temps sans nouvelles, il revint vers moi et me dit que la femme ne m'embêterait plus. Il me conseilla d'aller me changer.

En me rendant à l'arrière de l'avion, une forte turbulence fit bouger l'appareil, déclenchant une crise d'angoisse en moi. Heureusement, Ezio m'a pris la main et m'a calmé. Sa présence et son soutien m'apaisèrent peu à peu.

Quand la turbulence se calme, je reviens à mon siège. Mais en repartant, je me rendis compte que je serrais toujours la main d'Ezio, comme si je ne voulais pas la lâcher. Ce geste simple me faisait ressentir des papillons dans le ventre, ce qui me perturbait profondément.

Après avoir atterri, nous rentrâmes rapidement en Italie, au QG d'Ezio. Le voyage avait été révélé, tant sur le plan émotionnel que physique. Je me sentais toujours perdue et tourmentée par mes sentiments contradictoires. Je ne savais pas comment me sortir de ce labyrinthe complexe et dangereux, mais je savais que je devais trouver la force de prendre des décisions pour mon propre bien, même si cela signifiait prendre mes distances avec Ezio et son monde obscur.

Je comprenais rapidement que ma présence au QG provoquait des tensions. Les regards hostiles et les chuchotements dans mon dos me mettaient rapidement mal à l'aise. Je sentais que certains membres du cartel me considéraient comme une menace potentielle. Je me demandais comment j'avais pu me retrouver au milieu de tout ça, prix dans les rouages ​​d'un monde dont je ne voulais pas faire partie.

Je décide de me retirer dans ma chambre, en espérant échapper aux regards accusateurs et aux murmures étouffés. Mais quand j'ouvris la porte de ma chambre, l'horreur m'attendait à l'intérieur. Tout était dévasté, mes livres étaient déchirés et éparpillés sur le sol. Mes précieux compagnons de papier, ceux qui m'avaient accompagnés depuis mon enfance difficile, gisaient en lambeaux. J'étais dévastée, le cœur brisé par cette cruauté.

Je m'effondrai au sol, en larmes, en prenant mes livres déchirés dans mes mains tremblantes. C'était bien plus qu'un simple acte de vandalisme, c'était une atteinte à tout ce qui avait fait de moi la personne que j'étais aujourd'hui. Mes livres avaient été mon évasion, mon réconfort, mon enseignement. Ils m'avaient aidée à vaincre mes épreuves, à me construire une vie meilleure.

Alerté par le bruit, Ezio arrive en courant dans ma chambre. En voyant l'étendue des dommages, son regard se teinta d'abord de tristesse, puis rapidement, sa colère prit le dessus. Il referma violemment la porte derrière lui et je l'entends crier en bas de la maison. J'étais trop dévastée pour descendre et l'écouter, la douleur m'envahissait trop fortement.

Toute ma vie était dans ces livres, et leur destruction me laissait un sentiment d'impuissance insoutenable. J'avais l'impression que tout s'effondrait autour de moi, que tout ce à quoi je m'étais retirée se brisait. Mes émotions étaient un mélange de chagrin, de colère et de frustration.

Quand la colère d'Ezio finit par se calmer, il revint dans ma chambre. Son regard était sombre, empreint de regrets et de culpabilité. Il s'approcha de moi avec précaution, comme s'il avait peur de me briser davantage. Je relève les yeux vers lui, cherchant des réponses, cherchant du réconfort. Mais les mots me manquaient, et je ne pouvais que le regarder, les larmes coulant sur mes joues.

Il prit une profonde inspiration avant de s'asseoir près de moi, prenant doucement mes mains dans les siennes. Il caressa mes cheveux, cherchant à me calmer. Je pouvais sentir sa peine et sa frustration face à ce qui s'était passé.

"Je suis désolé, Giulia. Je suis désolé de ce qui t'est arrivé, de tout ce que tu as dû endurer," dit-il d'une voix empreinte de sincérité.

Je voulais lui demander pourquoi, pourquoi tout cela était arrivé, mais les mots étaient bloqués dans ma gorge. Je me contentai de me blottir contre lui, subi sa présence me réconforter. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais vulnérable et perdu, et malgré tout ce qui s'était passé, je savais que j'avais besoin de lui près de moi.

Il dépose un baiser sur mon front, une marque de réconfort et d'affection. Puis, doucement, il me guide jusqu'à mon lit et me couvrit de la couverture. Il resta à mes côtés, continuant à caresser mes cheveux jusqu'à ce que je finisse par m'endormir, épuisée par toutes les émotions qui m'avaient submergées.

En me réveillant le lendemain matin, je me sentais toujours brisée, mais quelque chose avait changé. Malgré les épreuves et les conflits internes qui m'entouraient, j'avais trouvé un réconfort inattendu en Ezio. Pour la première fois, je commençais à réaliser que peut-être, malgré tout, il y avait quelque chose de plus profond entre nous que je ne l'avais jamais imaginé. Mais pour l'instant, je devais faire face à ce qui se présentait à moi, même si cela signifiait faire face aux tensions internes et aux défis qui m'attendaient dans ce monde dangereux

Des pages déchirées, mais l'histoire ne fait que commencer...

Un ange tomber en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant