Une semaine s'était écoulée depuis cette nuit où tout avait basculé. La guerre, cette réalité que j'avais effleurée du bout des doigts, s'était immiscée dans ma vie comme un parasite, grignotant peu à peu la paix que j'avais construite avec Ezio. Mais au-delà de cette tempête, une autre lutte se menait en moi, plus intime, plus personnelle. Je me questionnais sans relâche sur mes sentiments envers lui.
Est-ce que ce que je ressentais était de l'amour ou simplement une dépendance ? Sa présence, qui autrefois me rassurait, était devenue une source de confusion. Chaque fois qu'il s'approchait, mon cœur battait la chamade, mais cette excitation était teintée de peur. Je voyais le poids qu'il portait sur ses épaules, ce poids qui semblait le transformer en une ombre distante. Je l'observais, scrutant les creux de son visage marqué par le stress, et je me demandais si l'homme que j'aimais encore se tenait derrière cette façade de froideur.
Les gardes étaient de plus en plus nombreux au manoir, comme des sentinelles veillant sur un trésor. Ils surveillaient chaque recoin, chaque mouvement. Leur présence amplifiait l'atmosphère de tension qui régnait dans notre foyer. Je pouvais entendre leurs murmures, leurs inquiétudes, et je sentais cette anxiété palpiter dans l'air. La vie qui s'écoulait lentement se teintait de menace. Les murs qui autrefois me protégeaient semblaient désormais me cloisonner, me tenant à l'écart d'un Ezio devenu distant.
Il n'était pas le même homme. Ses sourires s'étaient raréfiés, remplacés par un regard dur et déterminé. J'avais l'impression de perdre une partie de lui chaque jour. Ses yeux, autrefois doux et accueillants, avaient pris une teinte de glace, et je me demandais si je pouvais encore atteindre le cœur qui battait en lui. Parfois, lorsqu'il m'apercevait, je voyais une lueur de ce qu'il était autrefois, mais elle s'évanouissait presque instantanément, comme un mirage dans le désert de son désespoir.
J'étais assise dans le jardin, Oreo à mes pieds, cherchant du réconfort dans la présence de mon chien. La douceur de sa fourrure contre ma jambe me réconfortait, mais même cela ne pouvait pas apaiser le tumulte qui régnait dans mon esprit. Pourquoi ressentais-je cette attraction si forte envers lui, alors qu'il semblait si éloigné ? Était-ce le danger qui m'attirait, la promesse d'un amour inaccessibile ? Ou était-ce véritablement ce lien que nous avions tissé, cette connexion qui me poussait à vouloir le sauver de ses propres démons ?
Le regard perdu dans le vide, je m'interrogeais. Est-ce que je l'aimais vraiment ou étais-je simplement attirée par le mystère qui l'entourait ? Mon cœur battait à tout rompre à cette pensée. Je voulais être là pour lui, pour le soutenir, mais il se fermait comme une fleur sous la neige, indifférent à mes efforts. C'était déchirant de voir cet homme que j'avais appris à aimer devenir une ombre de lui-même.
Les jours passaient et la tension ne faisait qu'augmenter. Chaque bruit au loin me faisait sursauter, et je sentais cette menace invisible se rapprocher. C'était comme si une tempête se préparait au-dessus de nos têtes, et le poids de l'inquiétude me paralysait. Que se passerait-il si cette guerre éclatait réellement ? Qu'adviendrait-il d'Ezio, de moi, de tout ce que nous avions construit ensemble ?
Oreo, comme s'il avait perçu mes pensées sombres, leva la tête et me regarda avec ses yeux pleins d'innocence. Je me penchai pour le caresser, espérant trouver un peu de réconfort. Mais je ne pouvais ignorer cette angoisse qui grandissait en moi, cette peur sourde que je ne pouvais écarter. Une part de moi savait que quelque chose de terrible se préparait, quelque chose qui ne laisserait personne indemne.
Alors que la nuit tombait, je restai là, assise sur les marches, observant le manoir se dresser, majestueux mais désormais menaçant, contre le ciel étoilé. J'espérais, au fond de mon cœur, que la lumière reviendrait dans la vie d'Ezio, que ce froid se dissiperait, mais plus le temps passait, plus j'avais peur que cette guerre change tout , et que je perde celui que j'aimais vraiment.
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Un ange tomber en enfer
БоевикGiulia est une jeune Italienne de 21 ans. Elle a récemment perdu sa mère, avec qui elle avait une relation difficile. Sa mère était très stricte et elle n'avait pas de contact avec sa famille à cause de leur désapprobation de la relation de ses pare...