PDV GIULIA
La lumière douce du matin se glissait à travers les rideaux, caressant mon visage. J'ouvris lentement les yeux, me sentant enveloppée par une paix rare et précieuse. Le souvenir de la veille réchauffa mon cœur – ce moment avec Ezio, où nous avions partagé un instant d'intimité, empli de promesses pour l'avenir. Sentir le bébé bouger pour la première fois aux côtés d'Ezio avait ajouté une nouvelle profondeur à notre relation, et cette pensée me laissa un sourire tendre aux lèvres.Oreo dormait tranquillement, roulé en boule près de la porte. La douceur de ses ronflements légers me rassurait, comme un écho de la tranquillité que je ressentais ce matin-là. Je passai une main sur mon ventre arrondi, une vague de chaleur remplissant mon cœur alors que je m'imaginais notre bébé qui grandissait jour après jour.
La porte s'ouvrit doucement, et je vis Tatiana entrer, un plateau entre les mains, et un sourire radieux aux lèvres.
— Bonjour, ma belle, dit-elle d'une voix douce, déposant le plateau garni de fruits frais et d'une boisson chaude. Bien dormi ?
Je hochai la tête, me redressant légèrement pour l'accueillir. Tatiana était devenue comme une sœur pour moi, une présence rassurante et bienveillante qui m'accompagnait au quotidien.
— Merci, Tatiana, pour tout... soufflai-je avec un sourire reconnaissant.
Elle s'installa à mes côtés, me lançant un regard complice.
— Tu es heureuse, Giulia, et ça se voit. C'est merveilleux de te voir ainsi.
Je pris un morceau de fruit, le goût sucré explosa en bouche, mais une question me taraudait.
— Tu penses qu'Ezio est prêt pour... tout ça ? lui demandai-je, mes yeux se perdant dans la lumière matinale.
Elle me serra la main avec douceur.
— Personne ne peut vraiment se préparer à être parent, surtout dans notre monde. Mais si quelqu'un est prêt à se battre pour sa famille, c'est bien lui.
Je souris, réconfortée par ses paroles. Cependant, une ombre d'inquiétude restait présente au fond de moi. Ce bébé arrivait dans un contexte où le danger pouvait frapper à tout moment. Mais chaque jour passé au domaine me rappelait aussi que, malgré la menace, nous avions une force que rien ne pourrait briser.
Après avoir terminé le petit-déjeuner, je me préparai pour aller dehors. Ces promenades quotidiennes m'apportaient une paix intérieure, un moment de connexion avec la vie et la nature qui me rappelait qu'il y avait encore de la beauté dans ce monde, même au cœur du danger. Tatiana m'accompagna, et nous traversâmes les jardins entourant le domaine.
— Ce domaine a vu passer tant de générations, murmura-t-elle en regardant les arbres anciens qui bordaient les allées. Mon beau-père a tenu à le construire comme un sanctuaire, un endroit de paix où les familles des différentes mafias pouvaient trouver refuge.
Je hochai la tête, comprenant enfin pourquoi Ezio et ses hommes avaient choisi de s'installer ici. Il y avait une force dans ce lieu, quelque chose de rassurant et d'immuable. En marchant, j'observais chaque détail, chaque recoin de ce domaine qui me devenait de plus en plus familier.
Finalement, nous nous assîmes sur un banc, profitant de la vue et de la quiétude. Mon esprit vagabonda à nouveau vers l'avenir, et un sourire paisible éclaira mon visage. Peu importe ce qui se passerait, je savais maintenant que je n'étais plus seule. J'avais une famille, un amour qui me portait, et bientôt, ce petit être qui grandissait en moi.
La fin de matinée baignait le domaine d'une lumière douce. Après notre moment paisible avec Tatiana, Ezio et moi nous dirigeâmes vers les jardins. À cette heure-ci, quelques membres du domaine vaquaient à leurs occupations, des gardes patrouillaient avec vigilance, et une tension dissimulée semblait habiter chaque mouvement. Malgré tout, l'air était doux, presque apaisant.
— J'aimerais qu'on puisse rester ici pour toujours, dis-je, presque à voix basse.
Ezio hocha la tête avec un sourire pensif, son regard suivant les ombres des branches qui dansaient sur le sol.
— Ce n'est pas impossible, Giulia. Peut-être pas maintenant, mais un jour...
Ses paroles restèrent en suspens alors qu'un mouvement attira mon attention. De jeunes domestiques, deux hommes et une femme, marchaient rapidement vers le domaine avec des regards inquiets, se murmurant des mots pressés. Ils ne remarquèrent pas notre présence, mais je perçus une tension nouvelle, comme si quelque chose se préparait.
— On dirait que tout le monde est sur les nerfs, dis-je doucement, observant Ezio.
Il soupira et me fit un signe de la tête pour continuer notre promenade.
— Avec l'attaque qui approche, c'est normal, dit-il d'une voix posée. Petrov a reçu des nouvelles. Les espions ont confirmé qu'Antonio mobilise ses hommes plus vite que prévu. C'est pourquoi je suis si peu présent, on doit anticiper chaque détail.
Son regard se perdit dans le vide, laissant deviner son inquiétude. C'était rare de le voir si exposé, et cela renforçait l'urgence de la situation. Juste à cet instant, une contraction légère, mais distincte, traversa mon ventre. Surprise, je m'arrêtai net, posant instinctivement une main sur mon ventre.
— Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Ezio en me voyant me figer.
Un sourire ému se dessina sur mes lèvres. J'attrapai sa main, la posant doucement là où j'avais ressenti le mouvement.
— Sens, murmurai-je, les yeux brillants d'émotion.
Il resta silencieux, absorbé par le moment, et une lueur nouvelle éclaira son regard. Tout s'effaça autour de nous ; dans ce simple instant, la guerre, les soucis et les peurs n'existaient plus. Mais, avant qu'il ne puisse dire un mot, nous fûmes interrompus par la voix puissante de Petrov, qui se dirigeait vers nous d'un pas rapide.
— Ezio, les hommes sont arrivés. Tu devrais venir leur parler, il est temps de finaliser les derniers détails.
Ezio hocha la tête et, avec une dernière pression sur ma main, il me regarda intensément.
— Prends soin de toi, je reviens vite, dit-il avant de me quitter pour rejoindre ses hommes.
Je le suivis des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse de ma vue, et me dirigeai vers le domaine pour retrouver Tatiana. Elle m'accueillit dans la cuisine, où elle s'occupait de Victoria qui jouait avec Oreo. Son visage s'illumina en me voyant arriver.
— Alors, vous avez pu passer un peu de temps ensemble ? demanda-t-elle avec un sourire complice.
J'hochai la tête, lui racontant l'instant précieux avec Ezio, les contractions... et l'inquiétude que je ressentais pour lui. Tatiana m'écoutait attentivement, son regard bienveillant ne me quittant pas.
— Tu sais, Giulia, la peur est normale, surtout dans une situation comme celle-ci. Mais tu n'es pas seule, lui non plus. Tous ces hommes... tout ce domaine, ils veillent les uns sur les autres, tout comme nous veillons sur toi.
Ses mots me réconfortèrent, mais un bruit soudain attira notre attention. Par la fenêtre, je vis une agitation dans la cour. Des véhicules arrivaient en file, et des hommes armés descendaient en rangs serrés.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je, mon cœur s'emballant.
Tatiana fronça les sourcils et ouvrit la porte, jetant un œil vers la cour avec moi. Elle se tourna vers moi, son visage affichant une gravité nouvelle.
— Ce sont les troupes de renfort. Antonio se rapproche, et il faut être prêts.
Une vague de tension monta en moi. Cette fois, la confrontation n'était plus une possibilité lointaine : elle était imminente. L'après-midi s'écoula dans cette atmosphère tendue, chaque mouvement, chaque regard, chargé d'une inquiétude palpable. Ezio réapparut brièvement pour s'assurer que tout allait bien, ses yeux brillants d'une intensité protectrice qui apaisait mes peurs.
Et cette nuit-là, alors que je me préparais à affronter ce que le lendemain nous réservait, une pensée me traversa. Quelle que soit l'issue de cette bataille, notre vie, elle, venait tout juste de commencer.
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Un ange tomber en enfer
ActionGiulia est une jeune Italienne de 21 ans. Elle a récemment perdu sa mère, avec qui elle avait une relation difficile. Sa mère était très stricte et elle n'avait pas de contact avec sa famille à cause de leur désapprobation de la relation de ses pare...