Un ange tomber en enfer

Une nouvelle boulversante

PDV GIULIA
Cela faisait presque un mois que je m'étais réfugiée chez la famille de Petrov, une bulle de sécurité au milieu du chaos qui avait englouti ma vie. Les jours se succédaient, chaque matin apportant son lot d'angoisse et d'incertitude. Si la maison de Tatiana et Petrov m'avait offert un semblant de paix, je ne pouvais ignorer le poids de l'absence d'Ezio. Mon cœur me disait qu'il devait être en vie, quelque part là-dehors, mais mon esprit me jouait des tours, me bombardant de scénarios terrifiants.

Je m'étais habituée à la routine de leur maison. Petrov était toujours en déplacement, travaillant à la recherche d'Ezio et à la mise en place de plans pour assurer la sécurité de sa famille. Tatiana, avec sa douceur maternelle, s'occupait de moi comme si j'étais sa propre fille, veillant à ce que je mange suffisamment et que je prenne soin de moi.

Mais il y avait quelque chose d'autre qui me taraudait l'esprit. Un malaise, une petite voix qui murmurait à l'intérieur de moi. Mes règles avaient un retard de plusieurs jours. C'était inhabituel pour moi, et cette simple pensée avait commencé à m'angoisser. Je n'avais jamais été particulièrement régulière, mais cette fois-ci, quelque chose semblait différent.

Un matin, après un petit déjeuner tranquille, je pris mon courage à deux mains et décidai d'en parler à Tatiana. Elle était dans le jardin, entourée de quelques fleurs qu'elle avait commencé à planter, un sourire serein sur le visage. Alors que je l'observais, j'enviais sa tranquillité. Elle était le symbole même de la stabilité, une qualité que je cherchais désespérément.

« Tatiana, puis-je te parler un moment ? » demandai-je, ma voix tremblante.

Elle se tourna, le sourire toujours accroché aux lèvres. « Bien sûr, ma chérie. Qu'est-ce qui te tracasse ? »

Je pris une grande inspiration, tentant de calmer les battements affolés de mon cœur. « J'ai un... un petit souci. Mes règles sont en retard. »

Tatiana posa immédiatement sa pelle et me regarda avec une expression de compréhension. « Oh, je vois. As-tu pensé à faire un test de grossesse ? »

Un frisson de nervosité me parcourut. J'étais d'abord figée par la peur de ce que cela pouvait signifier. « Un test ? Je ne sais pas, » murmurai-je, évitant son regard.

« Giulia, c'est important de savoir. Si tu es enceinte, tu dois t'en occuper, et si ce n'est pas le cas, tu pourras te rassurer. Je peux t'accompagner si tu veux. »

J'hésitai, mes pensées se bousculant dans ma tête. D'un côté, je ne pouvais ignorer ce que cela pouvait signifier. Si le test était positif, cela changerait ma vie à jamais, surtout sans Ezio à mes côtés. Mais d'un autre côté, l'incertitude était accablante.

« D'accord, faisons-le, » finis-je par dire, ma voix à peine audible.

Tatiana sourit et s'éloigna pour chercher son sac. « Très bien. Je vais chercher un test. Prends le temps de réfléchir à ce que tu veux, mais sache que quoi qu'il arrive, je suis là pour toi. »

Je lui rendis son sourire, bien que mon cœur était en proie à l'angoisse. La perspective d'un test de grossesse était un mélange de peur et d'espoir, quelque chose que je n'avais jamais envisagé.

Lorsque Tatiana revint avec le test, je le pris avec des mains tremblantes. Elle m'accompagna dans une petite salle de bain, où je me tenais devant le miroir, mon reflet pâle et inquiet me renvoyant un regard troublé.

« Je te laisse, je vais dans le jardin, » me dit-elle doucement. « Je te rejoindrai dès que tu auras fait le test. »

Une fois seule, je respirai profondément, le stress me nouant l'estomac. Les quelques minutes qui suivirent me semblèrent une éternité. Je voulais être forte, je voulais savoir la vérité, mais chaque seconde qui passait augmentait mon anxiété. Que ferais-je si j'étais enceinte ? Comment pourrais-je m'en sortir sans Ezio ?