Le calme avant la tempete

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Pdv Giulia :

Le silence de la nuit enveloppait l'atmosphère autour de nous. Juste après les événements traumatisants de la soirée, c'était comme si la nature elle-même essayait de me consoler. Je sentais l'herbe douce sous moi, légèrement humide à cause de la rosée du soir. Les étoiles scintillaient dans le ciel, claires et brillantes, si loin du chaos que j'avais vécu quelques instants auparavant.

Ezio s'était assis à mes côtés sur une colline légèrement surélevée, juste à côté du manoir, un lieu paisible qu'il avait voulu me montrer. Oreo était allongé contre mes jambes, encore un peu secoué, mais visiblement en sécurité à nos côtés.

Ezio ne disait rien, mais je pouvais sentir son regard sur moi, son aura protectrice entourant ce moment. J'étais encore sur le fil, mes nerfs à vif, mais la beauté du ciel, cette étendue d'étoiles qui semblait infinie, parvenait à apaiser une partie de ma douleur. Je restais silencieuse, regardant simplement les étoiles, cherchant des réponses ou du réconfort dans leur éclat lointain.

"Giulia," murmura finalement Ezio, sa voix douce brisant le silence, presque comme un écho à mes pensées.

Je tournai lentement la tête vers lui, mais je ne dis rien. Mon cœur battait encore fort, mais pour la première fois depuis le début de la soirée, ce n'était plus à cause de la peur. C'était comme si tout ce qu'il avait fait, tout ce qu'il avait dit aujourd'hui, pesait encore sur moi. J'essayais de comprendre cet homme qui pouvait être à la fois un monstre pour certains, mais qui se montrait si doux avec moi.

"Je suis désolé," continua-t-il en regardant devant lui, son regard perdu quelque part entre la terre et le ciel. "Je n'aurais pas dû te faire vivre ça."

Sa voix portait une sincérité que je n'avais jamais entendue avant. Il s'en voulait, je le sentais. Mais au fond de moi, une partie de moi savait qu'il n'avait rien pu faire d'autre. Ce monde... ce monde de violence, de menaces et de sang était le sien, et par extension, c'était maintenant aussi le mien.

Ezio se tourna vers moi, ses yeux brillants sous la lumière des étoiles. "Je t'ai promis que personne ne te ferait de mal, Giulia. Personne. Ce soir... c'était un avertissement à tous."

Je frissonnai, repensant aux coups de feu, aux cris. Oreo, sans doute sensible à mon malaise, se pressa un peu plus contre moi, et je le caressai instinctivement. La douleur de ce souvenir était encore trop vive, mais je savais que les intentions d'Ezio étaient claires. Il m'avait protégée de la seule manière qu'il connaissait : la force.

"Je ne sais pas quoi dire..." chuchotai-je finalement, ma voix presque inaudible. Une larme glissa le long de ma joue, et je ne fis rien pour l'arrêter. Je me sentais trop faible, trop épuisée pour cacher mes émotions cette fois.

Ezio se rapprocha, sa main chaude venant saisir la mienne avec une délicatesse qui me surprit toujours venant de lui. "Tu n'as pas besoin de dire quoi que ce soit," murmura-t-il. "Juste... laisse-moi te protéger, Giulia. Je suis désolé pour tout ce que tu as vu, mais je ne laisserai personne t'approcher comme ça, plus jamais."

Je hochai la tête, essayant de comprendre, d'accepter ce que tout cela signifiait. Être avec Ezio, c'était accepter un monde de ténèbres, un monde où la violence régissait chaque relation, chaque promesse. Mais en même temps, sous cette violence, il y avait ce lien entre nous. Un lien que je ne pouvais plus nier.

Nous restâmes là, assis en silence. Les étoiles au-dessus de nous brillaient toujours avec intensité, indifférentes aux tragédies humaines qui se jouaient sous elles. Je m'allongeai finalement dans l'herbe, le ciel devenant mon refuge visuel, et Ezio fit de même à mes côtés, ses doigts encore entrelacés aux miens.

Un ange tomber en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant