SWORD 39

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La neige était suffisamment fine pour laisser passer la calèche, mais cela avait ralenti notre progression. Nous venions de trouver un village, le dernier debout dans le coin, et surtout le seul aussi près de la frontière de la région de Borée. 

J'ai même du mal à comprendre pourquoi ils restent ici. Dans une zone proche des bêtes infestés, avec des températures trop basses pour offrir une once de confort. 

Il était à prévoir que le véhicule attirerait l'attention des paysans, arrêtant leur activité, observant avec inquiétude mon arrivée chez eux. 

Evan est déjà parti saluer les personnes présentent, leur demandant où était l'auberge et la taverne. Je sortis aussi, et fut présentée : 

- J'escorte la Duchesse Hemera jusqu'à Borée. Je suis le Général Evan Anemoi. 

De la crainte et de la colère se lisaient sur leur visage, un homme dont la peau flétrie laissait voir ses os,  une bouteille d'alcool finie entre ses mains corrélant son état visible par ses yeux vitreux et la rougeur sur son teint de cadavre, hurla : 

- Les grands d'c'monde viennent dans notre bourg ! Votre famille ... n'a ... hic, jamais, ah non jamais, protégé nos p'tiots 

Ce que je suppose être un membre de sa famille tente de le faire taire, dans la terreur d'être châtié pour l'insolence de ce vieillard. 

- Où commence la frontière du Duché ? 

Une jeune femme tremblante me désigna un pin qui se tenait sans aucun congénère :

- Juste après l'arbre Madame. 

Ces gens remettraient en doute ma légitimité s'ils se mettaient à douter de mes connaissances sur mes propres terres. Alors je peux les convaincre ou gagner du temps en faisant brûler toute la zone.  Cependant, même si à court terme, c'est une bonne idée, à long terme, j'aurai besoin de main d'oeuvre ou en tout cas d'avoir une partie du peuple de mon côté pour renverser la couronne. 

- Exactement. Techniquement votre village ne fait pas partie de mon domaine de compétence. Est-ce que mon père a déjà collecté des taxes ici ? 

Ils baissèrent la tête, se lançant quelques regards de côtés, certains jouaient nerveusement avec leurs doigts. L'ivrogne fut le seul inconscient :

- Eh M'dame, jamais ! Mais "noblesse oblige" ! 

- Si vous voulez de la charité, allez voir les Anemoi ou les Favonius. Je ne fais pas dans la pitié, alors si vous voulez être rattachés à Borée, je vous propose de travailler pour moi. En échange, vous aurez la protection des Hemera. 

- V'êtes qu'une bonne femme, v'allez f're quoi ? La cuisine ?

- Papa, arrête. bon sang, tu vas nous faire tuer.

Il se mit à rire, tenant à peine sur ses deux jambes. Quel spectacle pitoyable et dégoutant, son nez coule ? Effectivement, c'est bien de la morve que je vois pendre de sa narine droite. 

- Veuillez vous retenir de tout commentaire désobligeant Monsieur. Vous vous adressez à une duchesse. 

Evan était contrarié par le comportement de l'alcoolisé, mais malgré son ton ferme, je sais pertinemment qu'il n'ira pas plus loin que quelques rappels. 

J'attrapa la garde de mon épée,  la laissant dans son fourreau, je tapa d'un geste vif dans les genoux de l'homme, le faisant tomber. 

- Oh je suis bien pire qu'une femme. Montrez moi le respect qui m'est dû surtout lorsque je ne vous montre aucune forme de dédain. Bien, Général. Soignez le. Et nous partirons. 

BUILD A VILLAIN - ENCOURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant