SWORD 63

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Le ciel n'a jamais été aussi beau car soumis non pas aux lois de la nature ou d'Eole, non car parmi les nuages de désespoir, un seul rayon de soleil perce le coton insaisissable, venant éclairer ma personne comme si j'étais l'être attendu. Et c'est le cas, je suis la lumière de l'ombre car j'en ai été les ténèbres. 

Je devrais remercier Alastor pour ces mises en scène spectaculaire, car les pauvres gens ne croient que ceux qu'ils voient, peu importe si c'est faux. Peu importe s'ils étaient des idiots applaudissant devant un cadavre décoré de fleurs et d'or. 

- Le Duché Hemera demande la destitution du Prince Héritier, en fait non, je l'exige. 

Les soldats présents encadrent le sang impérial, les capes bleus qui prêtaient allégeance à la couronne viennent de d'avouer que le rôle qu'Erebe devait remplir, ne l'était pas. 

La foule scande mon nom et ce sentiment pourrait être grisant, je pourrais tenir dans la paume de ma main un empire entier et décider d'en jouer mais tout ce que je ressens n'est que la lassitude. C'est donc ce que j'obtiens après avoir connu la haine et la rancoeur ? Aucune satisfaction de voir cet homme arrogant et lâche se faire agenouiller devant moi. 

- Tu as complètement pété les plombs Ether ! 

Je fais signe à Evan qu'il peut ordonner la suite des opérations, des soldats libèrent celle qui allait être exécutée, et d'autres viennent emmener sur le devant de la scène, l'Empereur et sa femme, tous deux tirés de leurs appartements de force. 

Un noble se lève, enfin quelqu'un réagit, à croire que je dois être la seule à faire quelque chose ici. 

- Vous n'avez aucun droit ! 

- Je ne crois pas que le peuple soit de cet avis. Alors restez assis sagement, plus vite je fais rouler leur tête à vos pieds, plus vite nous pourrons tous rentrer chez nous. Parce que c'est ce que nous voulons tous n'est-ce pas ? 

Je m'étais penchée au dessus de l'estrade pour mieux voir le visage grassouillet de l'homme, a priori la famine et la sécheresse ne semblaient pas trop impacter son état de santé. 

Mon nom continue d'être scandé et des cris de colère se dirigent vers la famille couronnée, maintenant mise à genoux. 

L'impératrice me regarde comme si j'étais la source de ses malheurs, quoi que je suis actuellement la source de tous ses malheurs. 

- Oh ne me regardez pas comme ça votre Grâce, je vous ai ramené votre tendre et cher enfant. 

La folie de son esprit semble comprendre mes mots et ce n'est pas la peur de la mort qui la fait s'agiter mais la peur d'un secret enfoui dans le nord, là où la neige blanche couvre les traces. Elle se débat comme une désespérée : 

- Vous ne savez rien ! Stupide Corbeau ! Tuez la ! 

Quelle audace. 

Bayu s'approche alors qu'Evan l'escorte personnellement devant sa mère biologique. L'impératrice Nychta, autrefois la princesse d'un duché indépendant mais rattaché à l'empire. 

Il la regarde a peine, ses yeux sombres ont un éclat perceptibles, que je reconnais, celui de l'ivresse, non pas de l'alcool mais du pouvoir. 

Se tournant vers la foule. Il sortit son épée et la leva vers le ciel poussièreux : 

- Moi, Bayu Nychta Hemera demande à reprendre ma place. 

Bien maintenant que les pions sont tous en place, il ne me reste à courber l'échine une dernière fois, Je ploie un genoux devant celui qui sera couronné dans le sang et les sacrifices inutiles, sur une terre où Eole a abandonné ces sujets. 

BUILD A VILLAIN - ENCOURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant