SWORD 64

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Bayu ne sera jamais un digne dirigeant, il est une vipère installé sur un siège instable, dont la couronne tâchée de sang ne signifie rien lorsque les terres sont infertiles, que les gens se meurent et que seules les cendres semblent vivre. 

Il est assis, de manière désabusée alors que les familles nobles défilent une à une devant lui, quémandant grâce afin de ne pas être exécutées. Me tenant debout, à côté de cet empereur aux dents longues, le soldat louche qui avait rejoint mes rangs, était désormais le tyran de ces gens. 

Risible comédie. 

Un comte proposa sa fille comme concubine, maîtresse, peu importe, il la donnaît comme gage de bon vouloir, comme garantie de loyauté. La pauvre jeune femme serrait ses jupons si fort que le tissu allait être froissé à jamais. Combien coûte ce genre de tulle ? Bien plus qu'une année de repas pour des roturiers. 

Le dirigeant ria et tourna son regard vers moi, amusé par la situation : 

- Qu'en pensez-vous Duchesse ? Elle me semble à peine bonne pour être catain, alors concubine ... 

- Je pense que Sa Majesté est le seul bon juge ici. 

- Je juge que la seule personne digne de ma position serait vous Duchesse. Vous êtes celle qui avait dévoilé les secrets de la famille impériale, et vous m'avez rendu ma place. 

Alastor appréciait peu les plaisanterie de Bayu, s'avançant suffisamment pour être une menace direct : 

- N'oubliez pas que vous ne posséder le pouvoir que par le nom, Ether Hemera est celle qui dirige votre armée. 

- Vous me feriez presque peur Alastor. Mais vous n'êtes qu'un chien de garde, alors attendez les ordres de votre maîtresse. Elle et moi avons un accord. 

Il n'avait pas tort sur ce point, j'ai besoin d'une jolie petite marionnette au pouvoir pour montrer à Erebe qu'il ne sert à rien, qu'il n'est pas le héros de cette nation, que n'importe qui peut détruire ce qu'il chérissait, sa position, sa gloire, la reconnaissance dont il avait tant besoin et j'arracherai l'ensemble de ce tableau. Il voulait un sacrifice, il a créé un antagoniste. 

Mais il est vrai que l'attitude de Bayu est désagréable, un insecte nuisible se pensant indispensable a l'écosystème. 

Evidemment la sphère sociale présente ne loupe rien de cet échange. Je pose une main sur l'épaule du mage et lui fait signe de ne pas chercher d'ennuis inutiles. 

- Votre Grâce, pourquoi le maître de la tour est-il ici ? Il a provoqué beaucoup de malheurs. 

- Et maintenant il travaille pour moi. Enfin, je ne prendrai pas de concubine ou de maîtresse, alors cessez de jeter vos filles à mes pieds, ça devient ridicule. 

Je tourne les talons, agacée de ces parades, je laisse Bayu s'amuser devant ceux viennent ramper pour cette chose éphémère qu'est leur vie. Je n'ai pas demandé à vivre, je suis morte plus de fois que nécessaire et je me démène pour une vengeance car mon coeur tambourine à la porte de ma cage thoracique. 

Je me rends dans les donjons, là où les ténèbres sont le seul réconfort, l'humidité fait moisir les espoirs et le sang est la seule source d'hydratation. 

Mes pas alertent les prisonniers, des mains passent au travers des barreaux, des gémissements, des complaintes et des prières se font entendre entre les pierres froides des lieux. 

Je me dirige vers la dernière geôle, la plus intéressante à mes yeux. 

- Erebe ? 

- Tu es sans coeur. 

- C'est parce que j'ai appris à avoir un coeur que je suis si cruelle Erebe. C'est parce que je souffre que je veux te voir souffrir. Les gens qui n'ont pas de coeur, n'ont pas besoin de se venger, les gens sans coeur n'ont pas besoin de la souffrance des autres pour se sentir mieux. Alors plains toi que j'ai un coeur mais dire que je n'en ai pas est une erreur. J'étais la seule erreur de ta vie, jusqu'à maintenant. A moins, que tu te sois toujours fourvoyé. Tu m'as considérée comme une arme, jamais comme une amie. 

- Tu ne t'en rappelles pas mais Cyra, tu étais tout pour moi. 

- C'est vrai. J'étais tout, celle qui maintenait ta couronne en place, celle qui a assuré ta position, ta protection, ta vie, sans moi, tu n'es rien. En est la preuve. Dès que tu t'es débrassé de moi, tout s'est écroulé. Ton château de carte n'a pas tenu. 

- Cyra, ait pitié. Ce type est un inconnu, comment peut-il gouverner ? 

- Tu le regarderas être aimé, acclamé, tout ce que tu n'as pas car même la guerre, ce sont les généraux revenus des fronts qui ont été remerciés par les gens. Puis je ferais de ces terres un fleuve de sang, car tout ça n'est rien. 

- Je dois les sauver. 

- Tu n'es pas un héros Tsillah, arrête de te croire être le protagoniste d'une légende. Tu n'y rentreras pas. A moins, que tu deviennes le pire Prince de l'histoire ... Oh, non attend, ces contrées n'existeront plus. 

- Je t'ai sauvé Cyra !

- Tu m'as condamnée, à être ton ombre, à tout oublier du passé, à être un outil à ton service et nous tournons en rond. Tu ne vois pas a quel point tu as été destructeur car tu estimes qu'une vie contre une autre sa vaut. Enfin, que ma vie pour celle des autres, se vaut. 

- Je devais le faire, Eole a ses propres voies, et je guide le peuple dans le sens du vent. 

- Tu es un imbécile. 

- Tu t'attendais a quoi ? Que je rampe à tes pieds ? Je suis le Prince Héritier ! 

- Tu es un orphelin avant d'être un prince, nous venons du même endroit alors arrête de me parler comme si tu étais encore mon supérieur. 

- Cyra, je l'ai fait par devoir et parce que tu m'aimes non ? Tu étais censée comprendre ma décision ! Je t'ai envoyé une missive ! 

- Arrête de mentir. 

- J'ai envoyé une missive via les oiseaux !

- Je n'ai rien reçu, les seuls animaux présents sont les charognards qui arrachent la viande des cadavres. 

Et les corbeaux en font partis aussi ... Alastor ...



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⏰ Dernière mise à jour : Aug 20 ⏰

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