SWORD 46

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A peine les portes du logis passées, ils cherchent de quoi allumer un feu, ils s'organisent et vérifient qui sont ceux qui ont des engelures, qui ont des blessures et qui manquent à l'appel. Bayu fut celui désigné pour me faire un état des lieux : 

- Duchesse Hemera, nous avons perdu au grand maximum 10 personnes. Peut être que certains trouveront leur chemin jusqu'ici. 

- Considérez les comme morts. Nous gagnerons du temps. 

Je ne prends pas le temps de relever l'expression choquée du garçon, Alastor se moque des hommes qui tentent d'allumer un foyer. Finalement pour les narguer, il fait jaillir de sa main luisante d'un pentacle, une flamme dansante. Venant allumer le tas de tissus et de papiers sans importance trouvés au hasard. 

- Depuis le début ! Vous pouvez simplement faire apparaître un feu ?! 

- Vous auriez pu sauver nos camarades ! 

La colère, le sentiment d'injustice, parcouraient leurs corps. Ils ne tremblaient plus de froid. Loin de là, ils étaient échauffés. 

- Quel infâme pourriture ! 

- Je vais le tuer ! 

- Je jure par Eole que je vais le faire souffrir ! 

- Oh, ne jurez point lorsque vous ne pouvez pas tenir votre parole. 

A croire qu'il s'alimentait du mépris, des insultes des autres envers lui. Malgré le fait est évident qu'Evan détestait tout autant le mage que ses subordonnées, il se devait de maintenir une certaine paix, du moins tant que nous étions ici : 

- Messieurs ! Restons calme je vous prie.

- Vous êtes d'accord avec sa manière de faire ?!

- Il n'est clairement pas de notre côté.

Je feuilletais un ouvrage insipide, cela était plus intéressant qu'un semblant de rébellion digne d'enfants. Cependant pouvais je me permettre de laisser ces soldats de semer discorde malgré que ce soit Alastor le fautif ?

Je jetta le livre dans l'âtre et me fit entendre :

- Croyez vous pouvoir battre un mage ? Soyez réalistes et ne vous précipitez pas vers la mort, elle viendra bien assez tôt vous chercher.

Je pouvais voir leur regard et je pouvais comprendre leur ressentiment. Mais que pouvais je faire ? A part leur demander de ne pas aller provoquer un fou capable d'effacer de la carte toute une région.

Ils ne protestèrent pas, gardant leur remarque acérée pour plus tard.

Le vent glacial se faisait entendre contre les maigres carreaux de l'endroit.

- Je n'arrive pas à croire que l'Impératrice fut exilé dans un tel endroit.

- Que pouvez vous me dire sur son absence ?

Alastor était celui qui m'avait glissé l'idée de venir ici, et même s'il répondait toujours à demi mots à mes questions, il ne faisait pas les choses en vain. Et peut être qu'agir en son sens m'aidera à détruire Erebe, sa famille et son empire.

Et peu importe les moyens. J'ai juste en horreur les complots.

- Votre Grâce, de ce que nous savons, ce fut le frère du Duc Hemera qui fut chargé de surveiller l'impératrice. Les rumeurs veulent qu'ils auraient eu une liaison mais il n'y en a aucune preuve. D'autres disent que c'est elle l'origine des monstres, puisqu'ils ont afflué après son arrivée.

Comment une personne aussi pru saine d'esprit aurait la capacité d'utiliser de la magie pour corrompre une énergie et la laisser contaminer des animaux ? Autant demander à un daltonien de décrire les nuanaces d'un arc-en-ciel.

- Fouillez la résidence. Il y a forcément des indices. Rapportez moi tout ce qui pourrait nous renseigner sur son séjour ici.

Ils acquiescèrent et se mirent au travail avec diligence.

Alastor épousta un fauteuil et me fit signe d'y prendre place :

- Je vous avais dit de vous former une armée, un entourage pour prendre le territoire mais ça, ce n'est que des enfants à qui l'ont a donné une épée. Ils ne seront que des poids morts. Je vous laisse choisir la voie de votre vengeance mais il serait bien plus simple de me demander de le faire pour vous.

- Et quelle satisfaction je devrais en retirer si mes mains ne plongent pas dans le sang, la crasse et les cendres de ma vengeance ?

- Oh donc votre rancœur vous alimente, je pourrais presque croire que vous êtes humaine.

- Je pourrais presque croire vous êtes un mage mais je ne vois qu'un clown.

- Oh Ether, vous me sous estimez. Mais je vous pardonne pour les années d'enfance que j'ai apprécié à vos côtés.

- Vous êtes tout aussi mauvais dans les relations sociales que dans votre jugement. Au contraire je trouve que je vous surestime. De plus je ne vous ai pas demandé de me pardonner. Et je ne le ferais jamais. Vous m'avez sauvé pour que je sois libre. Je le suis. Alors je ne vous dois rien.

- Je pourrais presque être blessé.

- Je pourrais presque m'en inquiéter.

- Madame la Duchesse ! Nous avons trouvé le journal de l'impératrice !

La tâche sera plus facile que prévue puisque cette femme consignait sa vie, elle n'avait peut être que cela à faire. Et bien évidemment ruminer le fait que son époux l'ait allègrement trompé, puis ramené un enfant illégitime, fragilisent indéniablement sa position impériale.

Je pourrais me contenter de cela pour faire trembler le trône des Nychta mais ça ne serait pas suffisant, ce serait comme bander les yeux d'un aveugle.

L'encre était parsemé et le temps semblait ronger les pages abîmées. Je devrais me réjouir des températures négatives de la zone, aidant à conserver les choses.

Mais avant de me plonger dans une lecture passionnante, je devrais régler les quelques soucis de discipline qui régnaient.

- J'ai appris que mes ordres n'avaient pas été respectés en totalité. Que ceux qui n'ont exécuté mes mots qui sont lois, s'avancent d'un pas.

Ils ne bougeront pas. Je le sais, évitant soigneusement mes yeux aussi clair que la poudreuse exterieur, ils n'étaient rien d'autres que des gouttes infimes d'eau dans une étendue de gel.

Evan s'avança :

- Je suis leur Commandant et je reconnais les torts de mes hommes. Si vous devez sanctionner quelqu'un alors c'est à moi de l'être. Je m'assurerai que cela ne se reproduise plus.

Bayu osa citer 4 noms à voix haute, sans adresser attention aux personnes citées.

Les hommes furent choqués de voir quelqu'un dénoncer ses camarades.

Alastor ricanna :

- Tiens tiens, nous avons un bon toutou, qui rapporte merveilleusement bien.

- Puisque tu sais de qui il s'agit, Bayu, tu es en charge d'afministrer la punition.

Je voulais savoir jusqu'où il irait dans la délation pour rentrer dans mes grâces.

Il tira son épée et clama :

- Pour ne pas avoir obéi à un ordre direct, et pour ne pas avoir fait preuve d'honnêteté, je serais d'avis de prendre un doigt.

- Je suis déçue. Prends leur une oreille, puisqu'ils n'ont pas l'air de savoir écouter, et leur langue puisqu'elle ne sait pas se délier.

- Duchesse, faite preuve de miséricorde ! Je vous en prie !

Evan avait perdu son masque imperturbable, ses sourcils froncés et sa mâchoire crispée témoignait de son profond désaccord.

- Votre Grâce, pourriez vous délayer le moment de leur condamnation, nous devons encore faire le chemin retour.

- Bien. Nous verrons ça plus tard. Continuez à chercher.

BUILD A VILLAIN - ENCOURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant