SWORD 52

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Il fallait se douter que créer du grabuge n'apporterait pas une certaine liberté ou d'aisance dans mes mouvements mais de là à me pointer de lances et d'épées, prêtes à me transpercer, je trouve cela un peu bas de gamme, presque barbare.

- Duchesse Ether Hemera ! Au vue des récents événements et de la contribution de votre famille, je peux vous faire grâce de la peine de mort.

- Oh comme c'est généreux !

- Ne soyez pas ironique avec moi ! Je vous épargne un triste sort.

Quel menteur et manipulateur. Je pourrais presque le croire si je ne le connaissais pas si bien. Cependant derrière les meilleures intentions se cachent les vices et l'hypocrisie. Je lève mes mains,  signe que je n'ai rien à cacher. Mais qui voudrait bien me croire ? Je n'ai été qu'un mythe, aujourd'hui je deviendrais une légende.

- Duchesse ! A compter de maintenant, vous passez sous tutelle de l'Etat, vos biens seront saisis et vous appartiendrez à la couronne.

Se donner tant de mal pour me garder sous contrôle et en vie après avoir tant voulu ma mort me semble risible, je ne comprends pas ce qu'il cherche à obtenir. A croire que ses prises de décisions sont aléatoires. 

- Je refuse. 

- Mais vous vous prenez pour qui ?! General Anemoi, vous souhaitez vraiment vous associer à cette personne ? 

- Je lui dois la vie. Alors peu m'importe la voie que la Duchesse prendra. 

Il ne me regarde pas, son dos comme un bouclier entre la famille impériale et moi. Pourtant je déteste que l'on me fasse pas face. 

- Vous déshonorez votre famille ! Vous pensez pouvoir venir dans ma cour et agir comme bon vous semble ?! 

Il s'approche et sort sa propre arme de son fourreau, il ne ressemble en rien à un prince venu défendre son peuple, son pays, il ne ressemble en rien à un brave combattant. 

- Je vous défie à l'épée votre Majesté. Si je perds, je me viendrais moi même à la potence, et je me trancherais la gorge de ma main. 

- Nous ne sommes pas en train de négocier. Je suis votre souverain. 

- Vous avez cessé de l'être lorsque vous avez commencé à vous comporter comme un traître. 

Un garde tenta de porter un coup malgré qu'il n'en ait pas reçu l'ordre, peut être pourrais-je dire que j'ai de la chance, sans bouger je n'eu aucune blessure. Evan bloquant l'attaque de sa propre lame. 

- C'est ridicule ! Je suis la couronne ! Je suis le Prince de cet Empire ! Vous trahissez votre serment General Anemoi et Duchesse Hemera 

- Vous l'avez dit vous même, vous êtes le Prince, et non pas l'Empereur. Ce qui maintient votre trône en place, c'est votre peuple. Et vous le perdez. Parce que vous n'êtes rien d'autre qu'un bâtard. 

Il se figea, une vraie statue de marbre, la peur défigurait son visage et je pourrais me délecter de ce regard rempli de haine. Il pose réellement son attention sur celle qui se tient devant lui et non plus derrière. J'existe. Je ne suis plus son ombre et pourtant j'apporterai les ténèbres sur le soleil de l'Empire. Parce que je donnerai naissance au chaos. 

Nous étions entourés par les nobles, et je pouvais devenir une passoire s'il le décidait, je pouvais périr en un mot de sa part, pourtant, nous nous tenions là, sans aucun mouvement. Quel couard sans aucune dignité. 

- Vous ... Cyra ... Tu ... 

- Dites leur, Votre Majesté.

- Que se passe-t-il ici ?! 

Malgré le cri se voulant féroce, les cordes vocales sont affaiblies et le ton n'est en rien menaçant. Voilà qu'un nouveau protagoniste vient d'entrer en scène. Suivi de près de la si douce Sainte, tentant de résonner le souverain des lieux, lui demandant de retourner dans ses quartiers pour se reposer. 

- Bon sang mais tuez cet oiseau de malheur ! 

Le vieil homme, abîmé par le temps, les guerres et le poids des responsabilités, me pointe du doigts, ses pupilles complètement dilatés et ses habits de nuit encore sur son dos, comme s'il ne savait même plus s'habiller correctement. 

L'incrédulité se lit aisément sur les visages des gens et les soldats préfèrent tourner un oeil vers le prince, attendant ses instructions. Le véritable souverain n'est pas toujours celui qui possède le titre, cependant je peux sentir la fragilité de ce pouvoir. Je peux presque avoir en bouche, le goût de leurs craintes, mon met favori. 

- Duchesse ! Il s'agit de votre dernière chance ! 

- Lorsque vous avouerez vos torts aussi. Car avez-vous demandé pardon au Corbeau noir ? Avez-vous demandé pardon aux gens que vous avez utilisé ? Allez-vous demander pardon au peuple et aux nobles ? J'exige la scission de la région de Borée du reste de l'Empire. Ne comptez plus sur les Hemera pour vous protéger. 

C'est ridicule de tourner les choses dans la longueur, je m'avancevers l'Empereur qui ressemble à un simple fou sénile. Il se met à trembler et cherche à reculer. 

- Père ! 

- Votre Majesté !

Les chevaliers m'empêchaient de m'en prendre à Erebe mais ils ont négligé l'objet originel de leur garde. Je me retrouve rapidement devant lui, trébuchant sur ses jambes maigres, il se retrouve à terre alors que je me penche au-dessus de lui, mon ombre le recouvrant complètement : 

- Je suis le mauvais présage, et votre fils un usurpateur, vous n'avez aucun descendant décent. Je serais presque navrée pour vous. 

Je me tourne vers mon accompagnateur :

- Evan. Nous partons. Ce fut un réel déplaisir.  

J'effectua une courbette exagérée, penchant mon buste plus bas que de coutume et agréant le salut d'un mouvement de poignet rotatif avant de poser mon poing gauche contre la droite de mon torse. Ainsi il repose de la mauvaise main, non pas sur le coeur mais sur les poumons. 

- Votre Grâce, la Justice ne puit rester aveugle de vos actions. 

Cette voix qui venait de s'adresser à moi, venait de la duchesse la plus respectée. Malgré sa sisitte, elle était bien plus courageuse que les autres individus. 

- Devrais-je vous rendre muette ? Vous êtes déjà sans vu, tenez-vous à perdre la parole ?

- Tuez la ! Tuez la ! 

Cet ordre vrillait l'air, de l'écume se mit à couvrir ses lippes et l'Empereur se mit à convulser. Séléné se précipita au sol, attrapant ses mains entre les siennes. Une lueur dorée semblait les entourer tout à coup et une brise prit naissance dans la salle. 

Alors il s'agissait de ça ? Une sainte ? Je ne crois pas. Pas lorsque je vois un pentagramme blanc sur le dos de la main de cette lady. Mais la preuve de sa magie disparait rapidement, comme une brève illusion, le battement d'ailes d'un papillon. 

Tout n'est qu'une mascarade, une comédie mal écrite. 

Dégoutant. 

BUILD A VILLAIN - ENCOURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant