À 19 heures, j'ai donc rejoint mes amis devant l'entrée du cinéma. En m'apercevant, Lucas m'a souri. Nous ne nous étions pas tellement parlé depuis notre discussion du mercredi soir.
— Tu étais malade jeudi ? demanda-t-il de but en blanc.
— Oui, rien de bien grave.
J'ai jeté un coup d'œil à Telma, elle avait l'air tout à fait normale. Sans comportement étrange ou suspect. Parfait, j'étais sûre qu'elle saurait tenir sa langue. Je n'avais jamais douté de sa loyauté, mais inconsciemment, elle aurait pu créer des soupçons.
— Steacy, tu nous écoutes ? me demanda Telma avec un regard particulièrement appuyé.
— Oui, enfin, non... qu'est-ce qu'il y a ?
— Lucas te demandait pourquoi il t'a vu de loin dans le parc, jeudi, lorsqu'il allait à son rendez-vous !
Cette fois-ci, son regard n'était plus insistant, mais alarmant.
Je me suis tournée vers le concerné.
— Comment ça ?
J'avais dit cela de manière plus agressive que ce que je ne voulais.
— J'allais chez le dentiste et je t'ai vu avec une dame, sûrement ta mère, au fond du parc.
Telma, ma sauveuse, a rattrapé la situation.
— C'est moi, je lui ai conseillé des feuilles bien particulières pour se soigner elle toussait comme un pot ! Elles sont très chères en magasin, mais il y en a dans le parc, mentit-elle.
Elle eut un moment d'hésitation en comprenant l'absurdité de son mensonge, mais aussitôt, son assurance est revenue.
— C'est une recette de grand-mère !
Mais qu'est-ce qu'elle racontait ?
Lucas ne savait pas vraiment quoi répondre. Il paraissait plutôt étonné. Il y avait de quoi.
— Ah d'accord, tu me donneras la recette ?
Ben voyons !
— Mais dis-moi, mec, tu es bien curieux, lui fit remarquer Colin.
Parfait retournement de situation. Je l'adorais.
Lucas déglutit, gêné.
— Tu viens à peine d'arriver et tu te renseignes déjà ! Tu ne perds pas ton temps, toi ! continua-t-il en lui donnant un petit coup d'épaule. Je t'ai à l'œil, ne fais pas de mal à ma meilleure amie.
Il m'a entouré les épaules de son bras protecteur tandis que Lucas riposta :
— Oui, je m'intéresse à elle, je n'ai pas le droit ?
J'ai rougi jusqu'aux oreilles. Pouvait-il arrêter de me mettre dans cet état-là en public ?
Nous nous sommes dirigés vers le comptoir.
— Vous préférez salé ou sucré ? demanda la vendeuse de popcorn.
— Mais quelle question, sucré bien sûr, assura Telma.
— Salé c'est bien meilleur, le contra Lucas. Sucré c'est franchement dégueu, tu t'en mets plein les doigts, ça colle et ça n'a aucun goût.
— PARDON ? je m'égorga. Ça n'a aucun intérêt. Je te rappelle que les pop-corn sont une confiserie. Donc sucré. C'est non négligeable. Tu as déjà goûté, au moins ?
— Oui et c'était affreux, j'ai failli gerber sur le siège. Rien que d'y penser j'en ai la chair de poule, regarde.
Il m'a tendu son bras. Ses muscles saillants se contractaient... il avait vraiment la chair de poule ! Le spectacle n'était pas trop mal...
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Junia
RomanceDeux Mondes. Deux garçons. Une reine. Steacy n'est pas une adepte du changement. Mais lorsque la prophétie du Monde Du Vol la désigne comme l'Élue, elle comprend qu'elle seule pourra ramener la prospérité au peuple de ce monde parallèle. Elle ne peu...