Chapitre 13 | Papa...

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Je tombe à terre et ma respiration s'accélère.

Toujours dans le noir, je pose ma main sur le haut de ma cuisse et sens ma chaire à vif sous mes doigts. Ils sont trempés. Je n'ai pas besoin de lumière pour savoir que c'est du sang.

Je me sens mal.

Je ne sais pas où je suis.

Ni avec qui.

Une bouffée de chaleur m'envahit. L'air ne rentre plus dans mes poumons. Je suffoque. Ma poitrine monte et descend violemment. Des larmes coulent sans que je ne puisse les retenir.

    — Chutttt.

    Une main se pose sur mon épaule. Je sursaute sous ce contact et mon cœur s'emballe un peu plus. Et si c'était l'un d'eux ?

    Soudain, la lumière m'aveugle.

    — Ah ! Ça y est !

    Je n'arrive pas à discerner la personne qui se trouve en face de moi. Je ne vois rien, éblouie par la lumière. Je sens uniquement ma poitrine se soulever sans pour autant réussir à me fournir un air suffisant.

Elle s'accroupit à mes côtés et prend ma main. Je tressaille mais ne tente pas de m'en dégager. Je ne sens plus ma jambe et mon cœur cogne dans ma poitrine alors que ma vue s'adapte lentement. Je réprime un cri d'horreur lorsque je découvre un trou sanguinolant au milieu de ma cuisse.

— Tout va bien, respirez.

Sans que je n'en sois à l'origine, ma main se pose sur ma poitrine.

— Avec moi, inspirez... expirez... inspirez... Voilà, suivez les battements de votre cœur.

Ma respiration se calme petit à petit, mon corps se détend et mes sens reprennent leur fonction. Mes larmes, quant à elles, ne peuvent arrêter de couler. Je ferme les yeux et continue de me concentrer sur les battements de mon cœur, tout en essayant d'oublier ce que je viens de vivre.

Je lève la tête et un garçon blond s'assoit contre le mur gris, au fond de la pièce. Un peu plus âgé que moi, il m'étudie discrètement.

— Où sommes-nous ?

— Dans les cachettes souterraines du château.

— Oh.

J'ignorais leur existence.

— Et qui es-tu ?

La réponse qu'il risque de me fournir m'angoisse. J'essaie de me ressaisir, il n'aurait eu aucun intérêt à m'aider s'il me voulait du mal.

— Liam. Le fils d'un servant du château, répond-t-il précipitamment.

Je souffle, soulagée

— Merci.

— Pas de quoi.

Il me sourit chaleureusement.

Sa carrure dégage quelque chose d'impressionnant. Il doit avoir entre dix huit et dix neuf ans. Les mèches blondes qui retombent devant ses yeux me laissent croire qu'il a dû courir, lui aussi, pour échapper aux gardes.

— Pourquoi es-tu sorti de ta chambre ? Ça aurait pu être dangereux ! je m'emporte.

Il sert les dents et l'angle de sa mâchoire se dessine nettement. Un petit sourire narquois élève ses lèvres.

— Je pourrais vous retourner la question !

Ok, il marque un point.

— J'ai mes raisons.

JuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant