Chapitre 4 | Ne joue pas à ça

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Je sors de la maison sans prévenir maman. De toute façon, c'est tous les jours pareil. Je pars de la maison à la même heure. Je prends le même chemin et j'arrive au lycée, toujours au même moment.

Telma m'attend devant sa maison. Je la rejoins et la salue.

— Comment tu vas ?

Je hausse les épaules.

— Ça va, affirmé-je pour éviter de parler d'un sujet que j'aimerais ne pas aborder.

Je lui ai déjà expliqué en quoi constituait la Nuit Des Mondes. Je n'ai donc pas besoin d'en dire beaucoup plus.

Elle soupire et m'accorde un triste sourire.

— C'est assez étrange d'être contente de voir Lucas au lycée... sous de bonnes conditions, je veux dire, avouais-je pour changer de sujet.

— Je peux me permettre de préciser encore une fois que j'avais raison ?

Je lève les yeux au ciel.

— Ça fait approximativement quinze fois que tu me le dis, mais vas-y, je t'en prie !

— Une seizième fois ne sera pas de trop... J'avais raison !

Je lève les yeux au ciel, amusée.

Nous arrivons rapidement au lycée et rejoignons le reste du groupe, assis sur les bancs habituels. Nous sommes les dernières.

Lucas me sourit et me fait signe de prendre place à côté de lui. Je m'exécute. Nous nous échangeons un sourire complice puis il passe son bras autour de ma taille. Attirer l'attention du groupe n'était pas le but, mais Jules se tourne vers nous, interloqué.

— Steacy ?

Cet instant est alors digne d'une scène de ménage. Je peux constater chacune des réactions de mes amis. Toutes plus comiques les unes que les autres. Ludmilla me reluque des pieds à la tête, d'un regard empli de dédain tandis que Colin fronce les sourcils.

Jules est le premier à prendre la parole.

— Heu... quelqu'un peut m'expliquer ? Lundi vous ne vous adressiez à peine la parole et là...

Jules désigne alors d'un coup de menton notre proximité corporelle.

— On dirait que la journée pédagogique à fait des miracles, ironise-t-il. Un mardi sans cours et paf ! Les voilà ensemble.

Colin est immobile et me regarde droit dans les yeux, le visage fermé.

— Steacy, t'es pas sérieuse ?

Je déglutis difficilement. Le ton qu'il a employé ne me dit rien qui vaille... Je ne réponds que par un haussement d'épaules alors il se tourne vers Lucas.

— Mec, dis-moi que c'est une blague !

Il ne répond pas non plus. Colin se lève d'une traite et hurle :

— Non mais vous vous foutez de ma gueule ?

Tous les lycéens se retournent vers nous.

Je le questionne du regard, mais il tourne les talons et pars loin de nous.

Telma est la première à réagir.

— Eh bien... cette nouvelle n'a pas l'air de le réjouir !

Je regarde Lucas, embarrassée. Il se lève pour aller rejoindre son ami.

Je lui attrappe le poignet pour le retenir.

— Non, laisse-moi y aller.

Avec Lucas, ça peut vite dégénérer. Je connais Colin depuis assez longtemps pour savoir comment m'y prendre avec lui.

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