Chapitre 27 | Princesse

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Je le regarde, intriguée.

— Votre père vous en avait parlé ? continue-t-il.

— Non, pourquoi ?

Il me montre la représentation du couronnement que j'admirais quelques secondes plutôt.

— Vous voyez ce lien ?

Je hoche la tête. Il vole jusqu'au plafond pour m'expliquer plus précisément ce à quoi il pense.

— Il part de la main du couronné, et rejoint la main de l'autre homme.

    J'acquiesce, sans comprendre où il veut en venir.

    — Quand j'étais petit, ma mère me chantait la Chanson Du Ciel. Elle racontait l'histoire de deux garçons qui se sont partagé le Ciel en deux parties égales. L'un avait le côté nord, l'autre le côté sud. Rien ne pouvait les réunir à part deux objets réunis.

    Je commence à saisir.

    — C'est l'histoire des frères Layenly. Son Altesse me l'avait racontée, j'explique. Avant, ce monde s'appelait Le Monde Du Ciel. Pour diverses raisons, Jean-Philippe et son frère, Jérôme, ont décidé de séparer le MDC en deux, une fois à la tête du Monde. Ils gouvernaient une partie chacun. C'était Jérôme qui gouvernait le Monde Des Ambrolennes avant ton père.

Il médite mes paroles.

— En revanche, je n'ai jamais entendu parler d'un quelconque objet...

    — Regardez là. Le lien part de la main des deux hommes. Plus précisément de leur bague...

Je baisse la tête sur ma main. C'est la copie conforme de celle qui est représentée sur le tableau. Je ne l'avais jamais remarqué auparavant.

— Tu penses que les deux hommes seraient les frères Layenly ? Cette peinture serait la représentation de la séparation du Monde Du Ciel ?

— J'en suis persuadé. Les objets pour réunir les Mondes seraient les deux bagues, juste là. Et...

Il me montre sa main, ornée d'un bijoux ressemblant à s'y méprendre au mien.

— Lorsque vous vous étiez introduite au MDA, l'autre soir, mon père vous a pris la main, non ?

— Oui, il voulait ma bague.

Je le revois me crier dessus en me demandant où je l'avais mise. Ce souvenir me glace le sang.

— Son Altesse me l'avait léguée en m'expliquant que seules les personnes « secondement méritantes » pouvaient les porter.

    Je n'avais jamais compris ce qu'il voulait dire par là, mais aujourd'hui, tout commence à prendre sens.

— Il veut réunir les deux mondes grâce aux bagues, déclare Liam.

— Mais pourquoi ? Il déteste les volants.

— Je n'en sais rien.

Liam vient se rasseoir à mes côtés.

— Si vous aviez encore des doutes concernant ma parole, vous avez la preuve que je ne partage aucun des plans de mon père.

— Tu pourrais très bien jouer un rôle...

Il me lance un regard las.

— Oh, ça va,  je rigole. Si on comprend quelles sont ses intentions, tu pourras t'opposer à lui et éviter qu'il arrive à ses fins ? je le questionne, anxieuse de sa réponse.

— Ça dépend, Steacy. Peut-être vaudra-t-il mieux adopter une autre technique, acquérir sa confiance pour ensuite faire les choses à ma façon... Je n'en sais rien, tout dépendra de ce que nous découvrirons. Mais si j'ai, ne serait-ce qu'une seconde, la possibilité de m'opposer à lui, je le ferai sans hésiter. Je ne le considère plus comme mon père depuis bien des années. Je m'en veux tellement que vous nous ayez vus, ce soir-là. Personne n'avait encore jamais assisté à... ça et j'aurais voulu que ça reste ainsi. Je suis désolé.

JuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant