Chapitre 10 | Je suis désolé

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C'est comme ça que le lendemain, en milieu de journée, la sonnette retentit.

— J'y vais !

Je sors de ma chambre le plus rapidement possible. Hors de question qu'il tombe nez à nez avec maman ou Lola.

Je prends une profonde inspiration avant d'ouvrir la porte.

Vêtu d'un polo bleu marine et d'un jean, Lucas me sourit tristement.

— Salut.

Lorsqu'il s'avance pour me faire la bise (judicieux de sa part de ne pas tenter plus), j'ai un mouvement de recul. Il se renfrogne.

— Tiens, je t'ai apporté ça.

Il me tend un bouquet de fleurs bleu et blanches.

— J'espère qu'elles te plairont.

Une bouffée de chaleur me submerge. Jamais on ne m'a offert de fleurs. J'aurais aimé que cela se fasse dans d'autres circonstances...

— Merci.

Je saisis le bouquet et le pose à la hâte sur la table du salon.

— On va aller discuter dehors.

Nous sortons dans la rue lorsqu'il s'exclame :

— Avant tout, je voudrais t'assurer que mon intention n'était, en aucun cas, de te faire du mal.

Je hoche la tête.

C'est raté.

— Avant que nous nous mettions ensemble, j'avais un peu discuté avec Jennifer...

Colin avait vu juste.

— J'ai tout arrêté quand c'est devenu concret entre nous.

Tout arrêté ?

— Plus ou moins...

Je souffle et le reluque. Il essaye d'omettre des détails mais ne fait que s'enfoncer dans son mensonge.

— Mais... à cette soirée, le lien s'est re-créé et... j'ai dérapé. Je suis désolé.

C'est lui qui m'a fait du mal mais c'est aussi lui qui m'a montré que je valais le coup d'être aimé et écouté. Une petite partie de moi sait que ce n'était pas du vent. Qu'il tenait réellement à moi même si ses actes tendent à prouver le contraire. Quoi qu'il en soit, je l'ai cru et aujourd'hui, je refuse de me faire marcher dessus. C'est pourquoi j'affirme :

— Tu peux l'être, oui.

Assez ironique de me servir de la confiance qu'il m'a donnée afin de m'affirmer devant lui à la suite de sa trahison.

— J'aimerai une deuxième chance Steacy...

Je le regarde comme s'il venait de me sortir la pire ânerie au monde.

— Je ne me ferais pas avoir deux fois Lucas. J'ai été déçue une fois. Je ne le serai pas une deuxième. Beaucoup trop de choses dans ma vie me demandent une énergie considérable. Ton statut de petit ami devait faire de toi un soulagement et non un poids. Je mérite mieux qu'un trompeur.

Je vois que ma dernière phrase l'a touché. Il se rend compte de ce qu'il est vraiment.

— Tu ne ressens plus rien pour moi ?

— Malheureusement si. Mais tu n'es pas celui que je pensais. Le Lucas que j'imaginais ne m'aurait jamais trompé, sinon je ne serais pas sortie avec lui. Or tu m'as trompé alors peut-être que le Lucas que j'aimais n'était que le fruit de mon imagination. Auquel cas je vais simplement devoir digérer cette idée et faire le deuil de l'image que je m'étais faite de toi.
    — Je vois...

JuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant