Chapitre 32 | L'Elue

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Mon souffle se coupe. La voilà, sa réelle motivation. Retrouver sa femme, morte. Redonner à Liam une mère, une figure maternelle.

Il ne peut pas résister. Il ne peut pas dire non. Sa mère était ce qu'il avait de plus cher, son absence est devenue sa plus grande peine, c'est ce qui a bouleversé sa famille. La retrouver impliquerait le retour de son père.

Liam reste statique, il n'ose pas bouger. Apparemment, cette éventualité ne lui avait pas traversé l'esprit.

Georges en profite pour s'approcher de lui et je fais de même. Une fois à sa hauteur je pose ma main derrière son dos alors que Georges tend la sienne pour que Liam y dépose le bijou. Je ne le retiens pas, je ne me mets pas devant lui pour faire barrage. Je reste simplement là, à ses côtés. Est-ce que lui demander de renoncer serait égoïste ?

Malgré toute ma volonté, la balle est dans son camp. Je prie simplement pour qu'il fasse le bon choix.

Il tourne la tête vers moi, comme pour me sonder, me demander ce que j'en pense. Je me contente de lui sourire et d'attrapper sa main libre. J'enlace nos doigts et le serre aussi fort que je le peux pour lui montrer que je suis avec lui. Il relève la tête vers son père et tend la main à son tour, recouvrant celle de son paternel. Celui-ci semble déstabilisé.

— Donne-la-moi.

Les rôles s'inversent et Georges recule en secouant la tête.

— Si tu le veux vraiment, c'est moi qui m'occuperai de la réunion des deux mondes.

Des petits cris fusent dans la salle. J'écarquille les yeux. Il se range du côté de son père.

Georges semble hésiter puis il cède et dépose la bague dans la main de son fils. Son regard perfide me transperce. Il pense avoir réussi mais je suis certaine que Liam a quelque chose derrière la tête. En tout cas, je l'espère très fort.

Un grésillement se fait entendre et l'administrateur reprend le micro.

— Chers volants et chères volantes, je suis au regret de vous annoncer que la fête est finie. Je vous laisse regagner vos maisons respectives. Merci à tous de vous être montrés présents. Je m'excuse pour ce désagrément.

C'en est trop. Je vole en direction d'Edmound. Les volants ne peuvent pas rester là, la fête n'a plus aucun intérêt mais il n'a en aucun droit le pouvoir de le décider seul.

Une fois à sa hauteur j'ordonne :

— Je vous prie de bien vouloir me suivre.

Il ne proteste pas et nous sortons de la salle. Nous survolons l'escalier central et descendons jusqu'au dernier étage.

— Où m'emmenez-vous, Votre Majesté ?

Je ne réponds rien et interpelle deux gardes qui surveillent le couloir.

— Emmenez-le aux cachots, je vous prie.

Les gardes empoignent son bras et son visage se décompose.

— Hein ? Comment ça ? Pourquoi, Votre Majesté ? Je suis votre plus fidèle serviteur.

— Pas plus fidèle qu'au roi Georges.

Il comprend que rien ne sert de lutter car ses sourcils se froncent et ses traits se durcissent.

— Jamais une jeune fille comme vous ne pourra régner sur le Monde Du Ciel. Il nous faut quelqu'un de bien plus compétent. Quand j'ai compris que vous alliez hériter du MDV, j'ai décidé de me dévouer au MDA. J'y gagne beaucoup plus que de soutenir une reine en pleine crise d'adolescence.

JuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant