Chapitre 24 | En personne

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Lorsque le garçon s'approche un peu plus, je comprends qu'il a seulement la même coupe que Liam. Rien de plus. Il refuse de sortir de mon cerveau à ce point ? J'avais pourtant réussi à l'oublier pendant quelques minutes...

— C'est de l'Ice Tea, je rétorque.

— Je suis sûr que tu n'arriveras pas à me battre, déclare-t-il sans écouter ma remarque.

Un air de défi vibre dans sa voix.

Je ne le connais ni d'Ève ni d'Adam, mais je me prête au jeu.

— Ah ouais ? Tu en es sûr ?

La petite voix dans ma tête me dit que je ne devrais pas rentrer dans son jeu, mais l'image de Liam, ici, a besoin d'un peu d'aide pour sortir de mon esprit.

Je saisis la bouteille de Vodka, face à moi, et en avale une grande goulée. Purée. On dirait de l'eau de Javel. C'est super fort !

Le garçon me prend la bouteille des mains pour en boire une gorgée à son tour et un petit cercle se forme autour de nous. Des acclamations fusent de tous les côtés pour nous encourager à continuer.

— Steacy ! Ça ne va pas, la tête ?

Je reconnaîtrai cette voix entre mille.

Lucas pose la main sur mon épaule pour que je le regarde.
— Tu es folle ? Vu ton gabarit, tu ne tiendras pas longtemps, crois-moi.

— Et alors ? Tu n'as pas une autre meuf à faire chier ? Jennifer n'est pas là ?

Il ne semble même pas offensé par ma remarque. Il m'arrache la bouteille des mains, en boit une gorgée et la repose sur la table.

— De la Vodka en plus...

Quelques personnes le huent, mais il n'y fait pas attention et repart comme il est venu.

— Lucas ?

Je le rattrape en courant, laissant Telma et tous les autres derrière moi. Je ne sais pas pourquoi je lui cours après de la sorte, mais une étrange sensation me pousse à le faire.

Il marche vers la piscine, sûrement pour rejoindre un groupe de gars posés sur les transats. Il s'arrête et se retourne vers moi.
— C'est quoi ton problème ? On ne se doit plus rien, je te rappelle. Si j'ai envie de boire, je bois.

— Bien sûr ! Mais je n'ai pas spécialement envie que tu finisses à l'envers. Encore moins si c'est à cause du défi d'un vieux con qui attend que tu sois totalement cramée pour t'aborder comme un chien.

— Et alors ? C'est mon problème, non ?

Je m'avance vers lui pour lui faire face. Il n'est qu'à quelques pas de la piscine. L'envie de l'y pousser est folle.

— Steacy, je t'ai trompé comme un idiot, je sais. J'ai été le pire des connards avec toi. Mais, crois-le ou non, je tiens toujours à toi et je ne te laisserais jamais te faire du mal.

— Ah ça oui, pour être con tu l'as été ! De toute façon, je n'ai plus besoin de toi.

— Pourquoi ?

— Tu n'es pas le seul mec sur cette planète, figure-toi.

Oula... ça commence à tanguer.

Son visage se durcit. Ou peut-être est-ce mon imagination qui me donne cette impression.
— Comment ça... il y a quelqu'un d'autre ?

— Je ne sais pas. D'après toi ?

Je m'approche dangereusement de lui. Sa silhouette, pourtant stable, semble vaciller au rythme de mes pas. Je ne saurai déterminer si je suis proche de lui au non. Je sens alors son souffle sur ma peau. Ok, je suis vraiment proche de lui...

JuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant