༄ Chapitre 42

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La tension dans la salle était palpable, mais il y avait aussi une forte incompréhension chez d'autres. Visiblement, il y avait certains membres de ce conseil qui ne comprenaient pas plus que moi ce qu'on me reprochait, malgré que, même sans cela, ma présence ne semblait pas les ravir du tout.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda soudainement une voix féminine dans mon dos.

Je me retournai et mon regard croisa celui d'une personne que j'aurais espéré ne jamais rencontrer personnellement : la rousse. Et le désagrément sembla réciproque, car je la vis blêmir d'un seul coup, sa peau était déjà pâle, mais après m'avoir vue, elle était devenue translucide. On se fixa en silence, une nouvelle tension prit alors place, j'en oubliai presque que d'autres voulaient me sauter à la gorge. J'ouvris la bouche, mais une main m'interrompit en me saisissant durement par l'épaule droite, me forçant à me retourner, je tombais sur un regard furibond qui me terrorisa, mais la suite me fit juste totalement paniquer. L'air cessa d'entrer dans mes poumons et une vive douleur irradia dans ma gorge. J'entendis hurler, mais impossible d'identifier qui poussait ces cris, tout ce qui accaparait mon attention, c'était ces mains au tour de mon cou. Je m'emparai des poignets de mon agresseur pour le faire lâcher prise, mais ce fut vint, il avait une force inimaginable.

Je fus légèrement secouée dans tous les sens et comme, ce jour-là, dans la cuisine quand Kori et Dagon se battaient, la respiration de plus en plus saccadée, le rythme cardiaque qui s'accélérait dangereusement et les oreilles qui se mettaient à bourdonner, mon esprit se coupait de plus en plus de l'extérieur. La prise sur mon cou disparut, je tombai lourdement au sol alors que le goût du sang envahit ma bouche et que mon sang était en train de bouillir. Je luttai pour garder conscience, il ne fallait surtout pas que je m'évanouisse ici. Je fus remise debout avant d'être soulevée pour être sortie de la pièce. Mes yeux fixaient le plafond même si c'était flou, j'avais l'impression d'être dans une bulle opaque, je détestai ça, je ne savais pas ce que ça faisait que de se sentir mourir, mais j'étais persuadée que ça se rapprochait de cette sensation.

Je ne sus combien de temps s'écoula avant que je ne sois capable de voir à nouveau correctement et bouger comme je le voulais. Au final, ne pas m'évanouir ne me mettait pas dans une meilleure position, je n'étais qu'un vulgaire légume.

Quel pouvoir de merde...

J'aurais préféré largement autre chose, je me redressai et constatai que j'étais de retour dans le salon où je m'étais changée un peu plus tôt. Mes yeux scrutèrent la pièce et je vis Aurios non loin. Encore lui, à croire qu'on ne pouvait plus se quitter, j'avais bien assez d'un prince sur le dos, pas besoin d'en rajouter un deuxième.

— Impressionnant ce pouvoir que tu as, me dit-il en me fixant de ses yeux trop vert.

— Chiant surtout.

— Si tu saignes du nez à chaque fois et perds connaissance, je veux bien croire que ce ne soit pas une partie de plaisir.

Ah, voilà pourquoi j'avais senti le goût du sang sur ma langue.

— Par contre qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ? Et je peux savoir qui est cette Kaataï ? Visiblement ils me prennent pour elle.

— Je croyais que ça ne t'intéressait pas.

Son ton moqueur me fit tiquer et je sautai sur mes pieds pour bien lui expliquer ma façon de penser, mais un vertige soudain me fit brutalement me rasseoir. Je portai une main à ma tête alors que la pièce tanguait, me donnant une légère nausée. Il me fallut près d'une minute pour retrouver mes esprits.

— Tu devrais rester tranquille.

— Non, tu crois, crachai-je avec agacement, j'avais pas remarqué toute seule. Réponds seulement à mes questions, je veux savoir maintenant, pas question de me faire agresser à la place de quelqu'un d'autre.

༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚  ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant